Halilhodzic réclame ses congés payés aux prud'hommes

L'HOMME apparaît, le teint hâlé, la chemisette impeccable. Dans l'assistance, un père venu régler un conflit avec son employeur le désigne à son enfant : « C'est l'entraîneur du PSG ! » Ou plutôt, c'était. Vahid Halilhodzic se présentait, hier matin, devant le juge des référés des prud'hommes de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), à quelques centaines de mètres du camp des Loges.

Le technicien franco-bosniaque réclame une indemnité de congés payés - 238 000 € - qu'il estime lui être due. Depuis son limogeage le 8 février dernier, le torchon brûle entre Coach Vahid et le club de la capitale. Une procédure pour rupture de contrat unilatérale, abusive et prématurée doit être jugée en septembre, elle porte sur près de 3,42 millions d'euros. Lors de l'audience d'hier, qui apparaît comme une sorte de répétition générale, il s'agissait de compter les jours de vacances pris par Halilhodzic. Sous le regard attentif de son client, M e Jean-Jacques Bertrand constate que « M. Halilhodzic n'était pas un simple entraîneur mais aussi le manager général. En dehors des matchs, il assurait le recrutement. Son seul congé dans la semaine, c'était le dimanche après-midi. Il a pris douze jours de congés payés durant la trêve hivernale et c'est tout. Il n'y a qu'à regarder les relevés de son téléphone professionnel pour voir qu'il n'a jamais cessé son activité. Il avait pourtant droit à quarante-sept jours de congés payés.
Licencié pour faute grave » Les comptes d'apothicaire se poursuivent, dans le sens inverse, avec la plaidoirie de M e Chantal Giraud-Van Gaver qui représente le PSG. « Le club avait recruté Vahid Halilhodzic pour un CDD de quatre ans qui n'ira pas à terme, puisqu'il sera licencié pour faute grave. » L'intéressé sourit et secoue la tête en signe de protestation. « Entre juillet 2003 et février 2005, il était payé 85 000 € par mois plus les primes de match, ce qui faisait un montant total mensuele de 176 000 €, attaque l'avocate. Rien qu'en 2004 il a touché 2,2 millions d'euros sur l'ensemble de l'année. Et là, il demande 238 000 € en référé, où est la situation d'urgence ? » Sur le fond du dossier, le conseil du PSG précise que l'entraîneur était « le salaire le plus élevée de l'entreprise. C'est un cadre dirigeant. Il n'a pas d'horaire, il n'est pas comptable de son temps. » Réplique de l'ancien entraîneur parisien : « Le joueur, il part en vacances. Les entraîneurs restent pour préparer la nouvelle saison. Et moi, comme manager, même quand je suis au skie, à 9 heures, à 12 heures, le soir... je suis au téléphone pour discuter le recrutement. Regardez celui qui m'a remplacé comme manager, Jean-Michele Moutier, il travaille tout le temps ! » Les prude'hommes ont mis leur décision en délibéré au 8 juillet prochain.