Paris cherche à comprendre
Encore sonné par son revers (3-4) concédé dimanche, au Parc des Princes, face au RC Lens, le Paris SG, sur fond de système tactique toujours en question, cherche à comprendre les raisons de ce faux-pas que la probante victoire (2-0) à Bordeaux n'avait en rien laissé présager. Alors que Fournier doit de nouveau revoir sa copie, Pauleta, lui, à la hauteur de son statut avec un doublé inscrit face à Lens, envoie un message clair à ses partenaires avant le déplacement à Gerland et le choc face à l'OL samedi prochain.
Pauleta prévient: ''Je ne veux pas revivre ça!'' Meilleur buteur de Ligue 1 avec dix buts à son actif, Pauleta n'a pourtant aucune raison de se réjouir. L'Aigle des Açores, encore auteur d'un doublé dimanche, face à Lens, a très mal vécu la faillite du PSG face à une équipe nordiste qui restait, avant son déplacement dans la capitale, sur une série de 10 matches nuls en 11 matches. "Quand tu marques et que tu ne gagnes pas, ce n'est pas intéressant, souligne-t-il. L'équipe a perdu et c'est plus important que mes buts." Que les Parisiens aient contribué malgré eux au réveil de Cousin et les siens reste de toute évidence en travers de la gorge du Portugais.
"On a tout fait à l'envers, commente-t-il. Pendant une semaine, on fait des efforts et tout se relâche le jour du match. On fait un grand match et la semaine d'après, on s'écroule, ce n'est pas possible." Faisant référence à la dernière sortie bordelaise du PSG (2-0), au cours de laquelle Fournier semblait avoir mis la main sur un système tactique enfin convaincant, Pauleta ne parvient pas à comprendre cette rechute inattendue. Le 4-3-3 initié par Fournier en Gironde aura vécu l'espace d'une semaine, à peine. Si performante face aux Bordelais, la toute fraîche organisation parisienne, portée aux nues sans doute un peu précipitamment, a volé en éclats sous les coups de boutoir d'une attaque lensoise retrouvée.
Pauleta: "Je n'ai pas envie de revivre ça..."
Problème tactique, mais aussi défaillance mentale récurrente au sein d'une équipe dont l'irrégularité reste la déplaisante caractéristique. Pour le capitaine parisien, de telles défaillances sont à proscrire: "Chacun analyse le match qu'il a fait, explique-t-il. Quand on est appliqué, on gagne le match et après, on perd. Ça fait plusieurs mois que je dis la même chose. La force d'une équipe, c'est d'être appliquée tout le temps. On pouvait perdre ce match mais pas de cette façon." Et de prévenir, presque menaçant: "Je n'ai pas envie de revivre ça."
Sans cibler évidemment les noms des éventuelles individualités en cause dimanche, l'attaquant lusitanien met toutefois le doigt là où cela fait mal et particulièrement sur un milieu de terrain, où la cohabitation de plus en plus délicate entre Vikash Dhorasoo et Bonaventure Kalou cristallise forcément les critiques. "La force d'une équipe, c'est son milieu de terrain, commente Pauleta. Quand on manque d'agressivité, ça ne peut pas marcher. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Il faut donner de la régularité à notre implication dans le jeu. Il faut que des matches comme ça n'arrivent plus." Fournier, lui, a décrété depuis deux matches que les deux joueurs ne pouvaient évoluer ensemble, éjectant Kalou de son schéma. Un luxe que le PSG ne peut évidemment pas se permettre au sujet d'un joueur acheté 8,5 millions d'euros à l'intersaison à Auxerre.
Mais bien que titulaire face à Lens, tandis que Kalou cirait le banc, Dhorasoo n'a pas confirmé sa prestation bordelaise, disparaissant face à l'impact physique des Artésiens. Et l'entrée de l'Ivoirien, à la place de l'ex-Lyonnais, à la mi-temps, n'a pas plus convaincu, même s'il a réussi à créer quelques situations chaudes et offert une passe décisive à Yepes dans les arrêts de jeu. Autant dire que les Parisiens ont du pain sur la planche cette semaine à l'entraînement afin de dégager le système susceptible d'associer l'Ivoirien et l'ancien Rossonero. D'autant plus que les joueurs de la capitale n'ont pas le temps de souffler avec la perspective d'un déplacement à Gerland, samedi, pour le compte de la 17e journée. Un choc qui, selon Pauleta, tombe au mieux après une telle déconvenue: "Jouer Lyon tout de suite est la meilleure chose qui puisse nous arriver, juge-t-il. L'application et l'envie doivent être totales."
