Guy Lacombe s’est senti trahi par Vikash Dhorasoo. Au lendemain du match contre Nancy, le coach parisien a donc décidé de répondre point par point aux propos tenus la veille dans la presse écrite par le meneur de jeu parisien. Tentative d'explication.1°) Vikash Dhorasoo : « Je ne suis pas allé à Monaco à cause d’un retard à l’entraînement »
Guy Lacombe : « Pensez-vous que ce soit réellement et objectivement la raison ? Il est venu me demander des explications le samedi 16 septembre à 9h30, à la veille du match contre Monaco, et je lui ai répondu « tu n’es pas assez performant en ce moment ». De plus, le mercredi 13, il ne s’était pas entraîné et le jeudi, il était arrivé en retard à l’entraînement de CFA. Ce n’est pas pour trois minutes de retard que je l’ai écarté ! Si pour ces quelques minutes de retard il avait été écarté, il n’aurait pas beaucoup joué dans sa carrière. Depuis le match contre l’OM, j’ai réclamé aux joueurs, et encore plus aux joueurs importants comme lui, d’être exemplaires. Il prétend également avoir « fait son match en CFA ». J’en ai marre d’entendre de tels propos alors que l’équipe a perdu 2-0 contre Auxerre. »
2°) Vikash Dhorasoo : « Lors du décrassage, j’ai participé à une séance de vélo avec Pauleta, Traoré et d’autres (Hellebuyck) »« Je lui réponds qu’en concertation entre l’entraîneur et le staff médical, ces trois joueurs ont eu l’autorisation de faire du vélo. Quant à Dhorasoo, il s’est octroyé ce droit sans en parler à son entraîneur ! Et je ne l’ai pas vu à l’entraînement le lundi matin. »
3°) Vikash Dhorasoo : « Le doc’ (Alain Simon) m’a dit : on verra demain à propos de ton état de forme. La veille du match contre Lorient, le médecin me déclare apte à jouer et le coach dit que je suis blessé, il a menti. » « Je n’ai jamais déclaré qu’il était blessé, mais j’ai dit qu’il ne s’était pas entraîné la veille et qu’il avait joué 60 minutes en CFA afin de pouvoir réintégrer le groupe contre Lorient. J’avais l’intention de le faire jouer contre Lorient mais vu la bonne tenue du groupe contre Monaco et étant donné l’incertitude quant aux possibilités de jouer de Vikash, j’ai estimé que nous pouvions nous passer de lui. J’ai une preuve de ce que j’avance avec la feuille d’entraînement de ce jour-là où j’avais coché, à la ligne Dhorasoo, les cases ‘’blessé’’ et ‘’entraînement’’. Quand j’ai appris qu’il était apte j’ai demandé à Alain Blachon de le prendre en réhabilitation en compagnie de Jérôme Rothen en forêt. »
4°) Vikash Dhorasoo : « L’entraîneur m’a vu et a refusé de faire l’entraînement »« Ca ne s'est pas passé tout à fait comme ça. J’ai pris la décision que Rothen et Dhorasoo s’entraînent avec Alain Blachon. Ensuite, Alain me dit que Vikash a refusé de s’entraîner avec lui. J’ai donc réuni mes joueurs et je leur ai dit que s’ils ne font pas ce que je demande, je ne peux pas réaliser mon travail et exercer mon métier. Dès lors, je n’entraîne pas ! Vikash conclut cette histoire en disant qu’on l’a « empêché de s’entraîner ». Je trouve que c’est un manque de respect envers Alain Blachon qui est un entraîneur diplômé et de surcroît un bon coach. »
5°) Vikash Dhorasoo : « La saison passée, Guy Lacombe m'a demandé de mentir sur mon état de santé pour m’écarter du déplacement à Lille ».« Deux jours avant le déplacement, je le convoque et je lui fais part de mon intention de l’écarter du groupe pour cette rencontre en lui stipulant que je ne le trouve pas au niveau. Dès lors, je lui propose de dire qu’il avait reçu un coup à Strasbourg pour le protéger des médias qui étaient très virulents avec lui en cette période. Je lui ai dit qu’il pouvait choisir et que j’assumerai sa décision. La veille du match, il vient me donner son accord pour la blessure. Le match suivant, malgré le bon déplacement à Lille de la part du reste des troupes, je l’ai réintégré au groupe. »
6°) Vikash Dhorasoo : « Qu’on ne me juge pas bon, je l’accepte mais j’ai l’impression que l’on m’écarte pour d’autres raisons. »« Depuis le début de saison, après une période de trois mois sans jouer, hormis cinq minutes en Coupe du Monde et un match en CFA, il joue contre Lille et il a été bon. Ensuite, face à Sochaux et Marseille, il nous a ainsi rappelé son inconstance de la saison passée. »
7°) Vikash Dhorasoo : « Le plus important pour moi est de ne pas être fautif professionnellement. Je n’accepte pas qu’on mente sur mon état de forme et de santé. »« Des fautes professionnelles, il en a commis deux très graves avant ses déclarations. L’une consiste à ne pas vouloir s’entraîner dans des conditions dictées par le coach et la deuxième est d’avoir récupéré un document lié à la vie du groupe. D’ailleurs, ce document atteste de mon doute quand à son état de forme étant donné que deux possibilités concernant l’état de forme de Vikash y sont mentionnées : blessé et entraînement. Pour quelqu’un qui se dit professionnel, voler un document n’est pas aller dans ce sens. Dans un club étranger, où la législation est différente, il aurait été fortement sanctionné. Pour moi, sa plus grande faute professionnelle, reste son inconstance sur le terrain aux regards de ses possibilités et de son talent.
Ce n’est pas innocent d’attaquer son entraîneur sur le terrain de l’honnêteté. Oui, je suis un homme honnête et je le revendique ! Mes relations avec les joueurs sont basées sur la franchise. Si j’ai quelque chose à dire je le dis aux personnes et parfois face au groupe. Cela m’a valu beaucoup de désagréments durant ma carrière mais je n’imagine pas construire une relation durable avec un groupe autrement.
Vikash Dhorasoo a pris à partie ses coéquipiers d’une façon déloyale et c’est très grave vis-à-vis du groupe. Comme le dit le Président, Alain Cayzac, Dhorasoo s’est exclu tout seul comme il l’a fait auparavant dans quelques groupes auxquels il a appartenu. S’il fait des excuses publiques au club, au staff et à ses coéquipiers, peut-être que le groupe pourra lui pardonner. S’il ne le fait pas, nous aviserons en temps voulu.
Mon frère m’a offert un livre « L’élégance du hérisson » de Muriel Barbery. J’avais l’intention de lui offrir car l’histoire lui correspond bien. Maintenant, je n’en ai plus du tout envie. Si le groupe l’exclut, il ne fera plus partie de l’équipe. Mais si le groupe demande son aide et qu’il lui pardonne alors on avisera. Ce que je me demande encore aujourd'hui : quel était l’objectif de ses déclarations ? »
