Larrue enfin vers la sortie ?

Quelle sera la portée réelle de la convention de médiation signée le 30 mars par le PSG et quatre associations de supporters (du virage Auteuil) sur les sept qui estimaient être en conflit avec le club? Hier, aucun des trois principaux groupes du kop de Boulogne (Boys, Gavroches, Rangers) n’avaient encore signé l’accord et tout porte à croire qu’ils ne s’apprêtent pas à le faire.

Les doutes s’étaient déjà amplifiés depuis PSG-Bordeaux (1-1), samedi dernier, au cours duquel les ultras parisiens ont continué à réclamer la démission de Jean-Pierre Larrue, le directeur de la sécurité du PSG, et à ironiser sur le compte de Francis Graille par banderoles interposées. Le virage Auteuil a aussi allumé 21 fumigènes, se mettant ainsi en contradiction avec leur engagement, dans la convention, à respecter notamment la loi Alliot-Marie, qui interdit l’introduction de « fumis » dans les stades. Les ultras parisiens ont vécu l’issue de la médiation comme l’affirmation de leur influence et d’un rôle d’« acteur désormais incontournable dans la vie du club », pour reprendre l’expression de l’un d’entre eux. Face à ce contexte, Jean-Pierre Larrue n’a pas caché son mécontentement auprès de Francis Graille. Attaché aux principes très carrés de sa politique de sécurité, soutenue ces derniers mois par les pouvoirs publics, Larrue semble estimer que le président est allé trop loin dans les concessions accordées aux ultras. Graille, lui, a toujours souligné que la convention leur donnait certes quelques droits mais leur rappelait clairement leurs devoirs. De source proche du club, on explique que Larrue a désormais tourné la page du PSG mais qu’il ne démissionnera pas, car son but s’attache à négocier au mieux son départ du club, seulement un an après sa nomination. Il restera ensuite à voir les effets de cette séparation qui apparaît imminente. Celle-ci pourrait d’abord isoler un peu plus Graille, qui a toujours repoussé cette idée malgré les demandes en ce sens de Bertrand Méheut, le PDG du groupe Canal +, depuis deux mois.

Autre conséquence possible d’un départ de Larrue : celui de redonner du poids, jusque dans l’environnement immédiat du club, aux supporters « indépendants ». Souvent prochesdu milieu hooligan, ces derniers ont toujours fait de l’éviction de Larrue leur priorité.