Pierre Blayau: «Il ne faut pas avoir peur»
Contacté « il y a une dizaine de jours » pour prendre la tête du PSG, Pierre Blayau a accepté de relever le défi de Bertrand Méheut. Le nouvel homme fort du club parisien compte avant tout restaurer « une ambiance ». Quant à l’avenir, il se discutera après les quatre derniers matchs de championnat. Avant de répondre aux questions des journalistes, Pierre Blayau a tenu à prendre la parole. Tout d’abord, je tiens à dire que c’est une grande fierté pour moi de prendre la présidence du PSG. Cela répond à un amour et une passion pour le football qui durent depuis plusieurs décennies maintenant. C’est une organisation très lourde à assumer, mais je suis prêt. Il ne faut pas avoir peur. Deuxièmement j’arrive au PSG en tant que président bénévole. L’organisation du club va changer. Nous allons fonctionner en tandem (avec Jean-François Meaudre). Je déléguerai à un directeur général. Enfin, je souhaiterais rendre hommage à Francis Graille. C’est une situation délicate et je garde toute mon amitié envers lui. Nous nous sommes rencontrés dans une grande émotion. Je ne ferai aucun commentaire sur son travail.
Pierre Blayau, quelles sont vos priorités à la tête du PSG ?
Il faut conforter les collaborateurs, présents au club et installer une équipe dirigeante prête à travailler. Bien entendu, il faudra bien terminer la saison. Il reste quatre matchs et ces rencontres donneront la tendance pour l’année prochaine. Nous nous trouvons face à un enjeu exceptionnel. Enfin, il est primordial de rétablir une ambiance et un esprit comparable à ceux observés sous la présidence de Michel Denisot.
Ce n’est pas le cas aujourd’hui ? Je ne comprends pas toutes les crispations qu’il règne dans ce club. Il faut retrouver confiance et plaisir. On ne demande pas au PSG de gagner tous les ans, mais de bien jouer, de faire plaisir au public et de se faire plaisir. Il faut redonner leur place aux joueurs. Quant au public, il peut siffler. A condition que cela soit des sifflets d’assidus de sport et pas de polémique.
« Le Parc des Princes est un lieu de fête » Que comptez vous faire vis-à-vis des supporters ? Je vais les rencontrer très rapidement, probablement tout à l’heure (lundi soir). Il faut clarifier cette situation au plus vite. Ce ne sont pas les supporters qui sont en cause, mais bien plutôt l’ambiance. Je ne juge pas le travail de mon prédécesseur. Je tâcherai de bien comprendre ce qui se passe et je prendrai les décisions qui s’imposent. Pour le moment la présence ou non de Jean-Pierre Larrue est secondaire.
On vous sent marqué par ce qui s’est passé au Parc ces derniers jours… Il faut retrouver les valeurs fondamentales de la fête et du sport. Le Parc des Princes est un lieu de fête. Je veux du plaisir avant, pendant et après le match. Nous pourrions d’ailleurs nous inspirer du match de rugby entre le Stade Français et Toulouse ou de la finale de la Coupe de la Ligue.
Quand allez vous rencontrer les joueurs ? Mardi, pour la séance d’entraînement. Je vais en profiter pour mettre en place quelques règles. Ma devise est : « La règle, toute la règle, rien que la règle ». Que l’entraîneur ou les joueurs se posent des questions n’a pas à être rendu public. Ces éléments ressortent de la vie interne du groupe. Je ne veux pas être mis au courant des choses par le journal. Il y a une hiérarchie à respecter.
Quel est l’avenir de Laurent Fournier ? Je vais rencontrer Laurent Fournier et Alain Roche pour qu’ils s’expriment sur leur projet. Nous attendrons les quatre derniers matchs pour prendre une décision dans le respect pour les uns et les autres. Ce que je peux dire, c’est que j’avais beaucoup de considération pour le joueur. Je pars également avec un a priori très favorable sur l’entraîneur. La manière dont il a repris l’équipe me satisfait et m’a beaucoup surpris. Mais je le répète, on prendra une décision après Rennes. Il faut prendre les choses les unes après les autres.
« Pas de contact avec Le Guen sur son avenir à Paris » On parle également de Paul Le Guen… Paul, je le connais bien pour lui avoir mis le pied à l’étriller quand j’étais à Rennes. C’est un ami que j’ai souvent au téléphone. Il a devant lui une grande carrière qui l’attend. Mais il n’est pas au centre de mes préoccupations. Pour le moment nos routes ne semblent pas se croiser.
Mais il ne donne pas de nouvelles à Lyon… Paul est tout sauf calculateur. Je ne veux pas croire qu’il laisse traîner à Lyon en attendant de voir comment les choses évoluent ici. Il n’y aura aucun contact sur son avenir à Paris avant la fin de la saison.
Avez-vous des éléments sur l’enveloppe concernant le recrutement ? J’entends ici et là que le PSG prend du retard en matière de recrutement. Ne vous inquiétez pas la cellule travaille. Il ne faut pas se laisser impressionner. Ce n’est pas parce que Jean-Michel Aulas ne connaît pas l’avenir de Paul Le Guen, qu’il ne planche pas sur les futurs renforts de Lyon… Tout dépendra également de notre classement final.
« Pas de plan de reprise » Quelle est votre situation actuelle, vis-à-vis de votre entreprise, Geodis ? Je reste à 100% avec Geodis. Mes actionnaires n’ont pas à se faire de soucis. Le PSG c’est une fonction associative. J’ai une bonne façon de m’organiser. Il existe les matinées, les soirées et les week-ends. Soyez plutôt inquiets pour ma vie de famille. Ma vie personnelle n’est pas au PSG. Je ne présente d’ailleurs aucun plan de reprise.
On peut être surpris de voir que Canal désigne quelqu’un qui ne veut pas racheter des parts du club à la tête du PSG… En vingt-cinq ans dans le monde de l’entreprise, j’ai appris à ne pas commenter les décisions des actionnaires. Canal+ s'est engagé clairement à rester dans le capital du PSG. L’incertitude contribuait à polluer l'environnement. Le groupe Canal+ ne quittera l'actionnariat du PSG, ou la majorité de cet actionnariat, que le jour où il aura la conviction d'avoir une solution qui inscrit ce club dans un projet pérenne. En l'occurrence (avec Francis Graille), ces conditions n'étaient pas réunies.
Bénéficierez vous des pleins pouvoirs ? Bien sûr. En parfaite transparence avec mon actionnaire.
Comptez vous assister aux matchs ? Oui à tous. Je serai d’ailleurs à Lille, samedi. C’est un grand challenge. Je ne veux pas me prendre la tête et garder les pieds sur terre.
