Capital à plus d'un titre
Ce PSG-OM, dernier match de la 28e journée, revêt une importance capitale. Outre la nécessité de l'emporter dans ce choc entre le deuxième et le troisième de L1 afin de continuer notamment à mettre la pression sur l'OL, les deux équipes savent que le résultat de dimanche soir conditionnera la fin de leur saison. Et en cas de succès du PSG, ce dernier laisserait l'OM à six longueurs.Il risque d'y avoir des dégâts. S'ils venaient à s'incliner dimanche soir au Parc des Princes, les joueurs marseillais se trouveraient à six points derrière les Parisiens. Autant dire qu'à 10 journées de la fin du championnat, leurs chances de décrocher le titre prendraient un sérieux coup au moral même si Steve Mandanda avance une autre version:
"Si Paris l'emporte, ils auront six points d'avance. Mais tout restera jouable dans ce championnat où ça risque d'être indécis jusqu'à la fin".Son entraîneur, Eric Gerets, nuance les propos du gardien des Bleus:
"Je ne dirai pas qu'une défaite serait une catastrophe, mais elle nous éloignerait quand même, parce que si jamais Paris parvient à gagner, ils vont prendre beaucoup d'oxygène dans ce match-là et ce sera plus compliqué" Le Belge assure en tout cas que "aussi longtemps qu'on aura cette possibilité d'avoir une chance de gagner le titre, aussi longtemps qu'on aura une possibilité de gagner la Coupe de l'UEFA, on la jouera. Je sens que les joueurs sont prêts pour le match de Paris, j'en suis sûr et certain à 200%".Armand: "On n'a rien à perdre" En s'imposant, les hommes de Paul Le Guen seraient confortés dans leur statut de dauphin de Lyon et même un peu plus. S'ils ne le crient pas sur les toits, les coéquipiers de Claude Makelele ne pourraient en effet qu'ambitionner le titre au vu de la relative fragilité actuelle de l'OL et du rythme qu'ils tiennent, celui d'un champion. Equipe possédant le plus grand nombre de victoires en championnat avant cette 28e journée, 16 contre 15 à l'OL et 13 à l'OM, le Paris Saint-Germain reste sur six succès en sept rencontres et n'a plus connu la défaite depuis le 11 janvier et la correction reçue à Bordeaux (0-4). Certes, les adversaires croisés par les Franciliens depuis Chaban-Delmas n'ont rien de terrorisants (Sochaux, Caen, Nantes, Saint-Etienne, Grenoble, Nancy et Lorient), mais la régularité affichée par Paris est un signe fort. A l'image de son excellente tenue à domicile. Le PSG l'a emporté 10 fois au Parc contre un nul et une défaite, une statistique contrée par celle de l'OM à l'extérieur: une seule défaite, six victoires et six nuls.
La tendance donne Paris légèrement favori mais pas question au Camp des Loges de parler de pression:
"On aborde ce match le plus sereinement possible. Il n'y pas beaucoup de monde qui nous aurait vu en si bonne position à ce stade de la compétition et jouer les dix prochains matches pour une place en Ligue des Champions. On n'a rien à perdre sur ce match-là", estimait Sylvain Armand, le vice-capitaine du PSG, à 48 heures de la rencontre. De leur côté, les Provençaux peuvent se vanter de n'avoir plus encaissé de buts depuis cinq matches, avant cette affiche, la première au sommet depuis l'automne 2003. Jamais, depuis cette date, les deux équipes s'étaient affrontées en occupant le haut du tableau. Ce qui rend ce « clasico » à la française, terme quelque peu bafoué en comparaison avec son origine espagnole, celle du légendaire Real-Barça, encore plus excitant. Le livre de Pape Diouf, sorti cette semaine (voir « Diouf met le feu »), a même ajouté de l'huile sur un feu pas véritablement brûlant tant les joueurs des deux équipes ne véhiculent pas d'animosité particulière comme ce fut le cas de leurs prédécesseurs au début des années 1990.
Le président marseillais a par ailleurs évoqué, dans nos colonnes cette semaine, les points forts de son adversaire:
"Je ne pense pas que la force du PSG vienne du duo Makelele-Giuly, même si ce sont deux joueurs pour qui j'ai le plus profond respect. Mais à mon avis, c'est dans l'axe Sessegnon-Hoarau que Paris représente une force considérable". L'ancien journaliste et agent de joueurs ne se trompe pas. Deux des nouvelles têtes du club de la capitale sont en grande partie responsable de la métamorphose du PSG. Dimanche soir, Le Guen devra toutefois se passer de Sessegnon, qui purgera son dernier match de suspension. L'absence du Béninois pourrait être préjudiciable mais le coach parisien comptera sur son meilleur buteur, Guillaume Hoarau, et ses 15 réalisations pour faire plier les Olympiens comme à l'aller, le 26 octobre (4-2), où l'ex-Havrais avait signé un doublé. Son probable duel avec Renato Civelli sera une des clés de ce PSG-OM.
Le réveil de Ben Arfa ?La défense marseillaise va mieux mais elle doit déplorer l'absence de Laurent Bonnart (le latéral droit est out pour la fin de saison après s'être plaint des adducteurs jeudi soir contre l'Ajax en UEFA - 2-1, n'est pas une bonne nouvelle pour l'OM, ce que reconnaît Sylvain Armand:
"C'est une bonne chose car c'est un joueur hargneux qui a toujours fait ses matches. Son absence peut nous donner des idées mais je pense qu'ils trouveront quelqu'un pour le remplacer", Eric Gerets lancerait alors l'Anglais Tyrone Mears qui ne compte qu'une titularisation cette saison, en coupe d'Europe face au FC Twente (1/16e aller), ou choisirait l'option Zubar ou Kaboré. Quoi qu'il en soit, l'OM serait bien inspiré de retrouver par ailleurs des vertus offensives lui n'a inscrit que deux buts en quatre sorties dont deux 0-0 consécutifs au Vélodrome, face au Mans et Valenciennes.
Deux contre performances plus ou moins masquées par la victoire obtenue jeudi contre Amsterdam mais ce succès a encore montré l'incapacité des Olympiens à faire la différence malgré des occasions et une supériorité numérique durant plus d'une période. Les Parisiens, qui se sont contentés du nul à domicile contre Braga (0-0), le savent bien tout comme le fait qu'Hatem Ben Arfa, doit une revanche à ses coéquipiers et aux Marseillais après l'épisode du match aller quand il avait mal encaissé sa non titularisation en refusant alors de s'échauffer.
Les supporters phocéens espèrent que si l'ex-Lyonnais doit à nouveau crever l'écran à l'image de son prometteur début de saison, que ce soit face à l'ennemi juré. Et en supposant qu'il réalise une performance de premier choix au Parc, le PSG se fera peut-être du souci. Le match gagnera en tout cas en intensité et les amoureux du beau geste ne s'en plaindront pas. Vibrer, c'est au fond ce que l'on attend tous d'un tel match.
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