Luyindula: "Déçu de ne pas avoir marqué"

Péguy, tout le monde était surpris de vous voir titulaire samedi soir. Comment avez-vous vécu l'avant-match ?
Comme tous les avant-matches... Il n'y avait pas de pincement au coeur, rien. J'ai appris la nouvelle avec joie et enthousiasme. Mais ce n'est pas ma première sélection, c'est totalement différent... Je fais mon retour dans le groupe, je connais beaucoup de joueurs, donc ce n'est pas comparable.

Quel bilan tirez-vous de cette rencontre d'un point de vue personnel ?
C'est compliqué, car j'aurai bien aimé marquer pour mon retour... A la fin du match, je me suis posé la question de savoir ce qui, au fond, était le mieux: avoir eu des occasions et les rater ou ne pas en avoir eu et avoir été transparent... Je ne sais pas, mais j'ai eu le sentiment d'avoir été bien dans le jeu. On m'a bien trouvé, j'ai bien trouvé mes partenaires mais, forcément, à la fin de la partie, j'étais déçu de ne pas avoir marqué.

A droite, est-ce un poste où vous sentez à l'aise ?
C'est différent, je m'y fais... Disons que ça me va. Mais, par exemple, j'avais un rôle différent de celui dans lequel on m'a vu, avec le PSG, face à l'OM en championnat... A Kaunas, je n'avais pas un véritable rôle de milieu mais plus d'animateur offensif du côté droit.

"Pas de revanche à prendre"

Ces dernières années, vous avez vécu des saisons agitées, que ce soit à Marseille, Auxerre, Levante ou Paris. Aviez-vous tiré un trait sur l'équipe de France ?
C'est compliqué de répondre à cela... J'étais simplement concentré sur autre chose. Il fallait d'abord que je me remette dans le droit chemin, et j'avais beaucoup à faire à ce niveau. On ne va pas dire que j'avais effacé l'équipe de France de mon esprit, mais j'avais beaucoup à faire en parallèle.

Pensez-vous que votre retour en Bleu va permettre de changer votre statut au PSG ?
Alors ça, je n'en sais rien du tout... De même que je ne sais pas si j'ai gagné ma place pour rejouer mercredi face à la Lituanie, au Stade de France.

Cela doit maintenant vous paraître bien loin, l'époque où vous végétiez à Levante...
Lé...quoi (sic) ? Maintenant, tout cela me faire rire... Mais bon, il y a beaucoup de choses qui me font rire, moi, je m'éclate.

Vous faisiez-vous une image différente de l'équipe de France, avant votre retour, via les médias ?
Non, mais, auparavant, à part regarder le match des Bleus en lui-même, je ne suivais rien de ce qui était raconté autour, donc je ne peux pas juger... J'avais du temps libre donc je faisais autre chose plutôt que de me focaliser sur le traitement de l'équipe de France. Mais, quoi qu'il en soit, j'ai trouvé un groupe chaleureux et apparemment content de se retrouver. Je n'avais aucun stress, aucune inquiétude avant de rejoindre Clairefontaine, d'autant que je connais déjà pas mal de joueurs.

Votre retour en Bleu est-il une sorte de revanche par rapport à vos dernières saisons agitées ?
Mais par rapport à qui ? Franchement, je m'en fous de ça... Je ne me bats contre personne, je n'ai pas de revanche à prendre, je fais ma vie et voilà. Je fais un beau métier, je le kiffe, et puis quand ce sera fini, je m'occuperai de mes enfants. Ce n'est pas grave, les gens pensent ce qu'ils veulent, de toute façon, je ne pourrai pas les empêcher de penser...

"Une certaine force de caractère"

Mercredi, vous allez retrouver un public français qui siffle souvent les Bleus, que ressentez-vous ?
En fait, la plupart du temps, je me demande pourquoi ils sifflent ? Je verrai bien mercredi... Franchement, je ne sais pas pourquoi ils font ça, je trouve cela très bizarre.

Franck Ribéry a réalisé un gros match samedi soir, est-il devenu le patron de l'équipe de France ?
Non, c'est Raymond Domenech ! Mais, sur le terrain, c'est vrai que Franck est l'une des locomotives, forcément. C'est un leader, sur le rectangle vert, mais dans le vestiaire également. Mais il n'y a pas qu'un taulier avec tout le monde qui suit derrière. Une équipe se forme, et les plus expérimentés prennent la parole, mais ça peut vite changer. Pour revenir à Franck Ribéry, ce n'est pas qu'un boute-en-train, en tout cas beaucoup moins que ce que l'on en dit. Tout le monde me demande aussi si c'est agréable d'évoluer aux côtés de Gourcuff ou Henry... Mais la vraie question, c'est de savoir si eux ont trouvé agréable de jouer avec moi.

Pensez-vous disposer aujourd'hui d'un oeil neuf sur votre carrière ?
Non... Je ne vais pas dire que je me fous de tout, mais j'ai toujours beaucoup relativisé. Si je n'avais pas eu cette capacité, aujourd'hui, je serais mort à l'heure qu'il est... Footballistiquement bien sûr, qu'on s'entende. Je jouerais peut-être en CFA et je m'amuserais bien. Mais j'ai la chance d'avoir une certaine force de caractère.

On dit souvent qu'on ne change pas une équipe qui gagne, vous devriez donc jouer mercredi...
Pour moi, ça ne veut plus rien dire. Avec le Paris Saint-Germain, on a gagné des matches et je me suis retrouvé sur le banc, d'autres ou j'ai marqué et j'ai aussi fini sur le banc... On change une équipe quand il faut qu'elle gagne, mais la version qui veut qu'on ne change pas une équipe qui gagne, ça n'existe plus.

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