Paris peut tout perdre

Du doublé victorieux d'Amara Diané à Sochaux en mai 2008 à aujourd'hui, il ne s'est passé que douze mois. Et en un an, on est passé d'un Paris quasiment en Ligue 2 à un Paris tourné vers l'Europe. Quand Lilian Thuram déclarait "tout peut arriver dans le football", il avait décidément bien raison. Seizième du précédent exercice, le PSG peut finir aujourd'hui quatrième, une place plus qu'honorable. Encore faut-il s'en donner les moyens.

Terrible mois de mai

Cette saison n'aura pas été un long fleuve tranquille pour le PSG. Mais en dépit de grosses contre-performances (Bordeaux, Toulouse...) ou de quelques clashs (Kezman, Villeneuve...), la barque bleue et rouge avait tenu bon... jusqu'en mai. Fin avril, le club du président Bazin menaçait grandement Lyon dans la course au troisième et dernier ticket pour la Ligue de Champions. Début mai, Rennes venait casser cette dynamique au Parc des Princes (0-1) et le 5 mai, on apprenait que Paul Le Guen s'en irait à la fin de la saison. Depuis, tout va de travers, sur le terrain comme en coulisses. La victoire sur les terres du Mans le 13 mai (0-1) n'a pas été fructifiée, la faute à deux prestations très médiocres au Parc contre Auxerre (1-2) et à Valenciennes (2-1), l'équipe du futur entraîneur, Antoine Kombouaré. En interne, les langues se délient depuis l'annonce du départ de Le Guen. Les clans se forment et s'opposent, et les règlements de compte s'opèrent déjà dans les médias. Pour parfaire le tableau, le meilleur buteur du club, Guillaume Hoarau, est blessé depuis le match à Lyon du 24 avril (0-0). "L'annonce du départ de Paul Le Guen n'a pas divisé le vestiaire, mais cela a pesé sur nos performances", reconnaît Mamadou Sakho.

Et pendant ce temps, Lyon a pris le large et le trio Toulouse-Lille-Rennes a fondu sur Paris. Le Téfécé a même dépassé les joueurs de la capitale. Le rêve de Ligue des Champions envolé, Paris doit se concentrer pour accrocher la Ligue Europa, si possible via la 4e marche du classement (car la 5e impose au club qualifié plus de tours préliminaires). "On aurait pu mieux faire, c'est vrai. Si on accroche pas une place européenne, ce ne sera pas une saison réussie. C'était l'un de nos objectifs" a ajouté Sakho en conférence de presse.

Monaco, une énigme

Face à eux, les Franciliens vont affronter des Monégasques difficiles à jauger. En effet, les hommes de Ricardo (qui va lui aussi diriger son équipe pour la dernière fois) sont capables du meilleur (parfois) comme du pire (le plus souvent). Aphones lors de la 35e journée sur le terrain de Sochaux (3-0), incapables de dominer Valenciennes à domicile trois jours après (1-1), les Rouge et Blanc ont montré un tout autre visage lors de la 37e journée, au cours de laquelle ils ont donné beaucoup de fil à retordre au leader, Bordeaux, à Chaban-Delmas (1-0). Avec de la réussite, ils auraient ramené au moins un point de Gironde. A coup sûr, si Juan-Pablo Pino se montre aussi remuant au Parc des Princes, Paris va passer une soirée délicate.

Dans un stade qui lui réussit plutôt bien (15 victoires en 33 rencontres), Monaco ne partira pas favori. Le club du Rocher n'a plus rien à jouer et sera privé de quantité de joueurs. En plus d'Alejandro Alonso, Alexandre Licata, Yohan Mollo et Vincent Muratori, Ricardo devra faire sans Serge Gakpé, Jean-Jacques Gosso, Adriano et Djamel Bakar, blessés, alors que Lukman Haruna et Yannick Sagbo sont suspendus. Paul Le Guen, lui, va récupérer Guillaume Hoarau sur le front de l'attaque mais sera privé de Marcos Ceara indisposés, tandis que Stéphane Sessegnon est suspendu.

Pour conclure sur une bonne note et bien préparer l'ère Kombouaré, Paris doit vaincre. "C'est notre finale, il va falloir tout donner...", conclu simplement Sakho.

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