SON GRAND-PÈRE et son père ont, eux aussi débuté sur la pelouse du stade René-Leduc. Jusqu'à l'âge de 13 ans, Jérôme Rothen a partagé son existence entre le tennis et le football dans cette enceinte municipale de Meudon (Hauts-de-Seine), située à 200 m du domicile de ses parents. Ces derniers, enseignants, résident toujours au même endroit et gardent régulièrement leurs petits-enfants, Mattéo (3 ans et demi) et Ambre (2 ans et demi).
Hier après-midi, le milieu de terrain international du PSG est passé récupérer sa progéniture en quittant l'entraînement au Parc des Princes. Il en a profité pour revisiter le stade de son enfance, évoquer son retour en équipe de France, mais surtout faire part de ses exigences en vue de la saison prochaine avant son rendez-vous fixé aujourd'hui avec Pierre Blayau.
Pourquoi avez-vous souhaité rencontrer le président ? Jérôme Rothen.
On m'a laissé entendre qu'il y aurait une meilleure équipe au PSG la saison prochaine. Ça ne me suffit pas, je veux que le décideur me donne des garanties. Je n'ai pas envie de perdre une année de plus. Il ne faudra pas tout chambouler une nouvelle fois, mais je veux des actes, des arrivées, des départs. Le même groupe est incapable de jouer le titre.
Et si vous n'obtenez pas de garanties ?
Si on me laisse entendre qu'on peut repartir avec la même équipe, alors je demanderai à partir, même s'il me reste trois ans de contrat. Jouer le maintien dès la mi-saison, je ne veux plus. J'ai signé à Paris pour être champion.
Vous semblez remonté contre certains de vos équipiers...
Je dois avoir ma part de responsabilités, mais certains comportements sont inadmissibles. Quand on est compétiteur et qu'on vient de perdre ou de commettre une erreur, on ne peut pas avoir un grand sourire. Je ne donnerai pas de nom. Ils se reconnaîtront. Beaucoup ont voulu jouer leur carte personnelle.
Le malaise a l'air profond...
La saison a été pourrie dès le début, avec une absence de résultats et un entraîneur buté. Il y a eu des clans, des tensions. Dès le premier match, il y avait un problème puisque le montant des primes n'était pas fixé. Ils avaient tous peur de se fâcher avec Halilhodzic. Ça va mieux aujourd'hui, mais il y a eu trop de casse pour tout réparer. Il n'y a même plus d'amende ! Les gars qui arrivaient en retard refusaient de payer et José (Pierre-Fanfan) en a eu marre de leur courir après. Encore aujourd'hui (hier), certains ont quitté l'entraînement pour rien du tout. La saison n'est pas finie ! La moindre des choses, c'est d'offrir un bon dernier match au Parc aux gens qui paient leur place. Ceux qui se pensent déjà en vacances doivent avoir l'honnêteté de partir.
Vous venez d'être rappelé en équipe de France. C'est un réconfort ?
C'est mon rayon de soleil. Je m'y attendais parce que je reviens bien depuis un mois. J'ai participé à la Coupe des Confédérations, à l'Euro 2004, je veux être de la Coupe du monde 2006... si on se qualifie. C'est aussi pour ça que la saison prochaine est importante pour moi. Laurent Fournier m'a accordé trois jours de vacances supplémentaires pour récupérer de ceux passés en sélection. Je veux revenir en forme. J'espère qu'on sera vite opérationnels. La balle est dans le camp des dirigeants.
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