Dans un Parc vide, Paris doit faire le plein

Dans un Parc vide, Paris doit faire le plein

GRANDE PREMIÈRE ce soir au Parc des Princes. Le PSG va affronter Bastia devant des tribunes vides, dans un silence pesant, brisé par quelques éclats de voix de joueurs et le ronronnement du périphérique. Personne ne sait vraiment si cette atmosphère aura une influence sur la prestation des deux équipes.
Disputer un match à huis clos est un événement peu ordinaire. Cela n'est arrivé que deux fois dans l'histoire du Championnat de France, entre Nice et Nîmes lors de la saison 1974-1975, puis entre Strasbourg et Metz en avril 2001 (0-1). Danijel Ljuboja portait alors les couleurs alsaciennes. Il est l'un des rares joueurs à savoir ce qui l'attend : « C'est bizarre, prévient-il. Il faut vite s'habituer à l'environnement, ne pas réfléchir et bien rentrer dans le match. Jouer dans un stade vide, c'est très particulier. » Depuis jeudi, jour de l'officialisation du huis clos, chacun s'est préparé à sa façon. Stéphane Pichot remarquait qu'au moins, cette fois, ses partenaires et lui ne se feraient pas siffler. « Tous les joueurs n'ont pas la même façon de réagir face à l'absence de supporters, estime Lorik Cana. Ça va peut-être en arranger certains, moi je préfère jouer avec le public. » Depuis trois jours, Laurent Fournier répète à son groupe l'absolue nécessité de faire abstraction de ce contexte surréaliste. « On ne doit pas être perturbés, explique l'entraîneur parisien. Notre objectif est de prendre des points. Avec ou sans public, on doit trouver la motivation. » L'environnement ne peut faire oublier l'enjeu entre deux équipes menacées par la relégation. Ce matin, Paris est 13 e avec 30 points. Pour se maintenir, il faut atteindre la barre des 40 points. L'objectif des joueurs est de se mettre à l'abri le plus vite possible. « On n'a toujours pas assuré notre maintien et le blason de l'équipe en souffre pas mal, déclare le milieu Lorik Cana. Il faut gagner les deux prochaines rencontres pour terminer la saison en roue libre. »
Bastia n'a jamais gagné au Parc Ambitieux, Laurent Fournier a fixé comme objectif de remporter six des douze derniers matchs de la saison. Un sacré défi pour une équipe qui ne compte que six victoires en vingt-six journées... D'autant que la petite gifle alsacienne, reçue la semaine dernière à Strasbourg (3-1), a brisé l'élan d'optimisme provoqué par le départ de Halilhodzic et le succès en Coupe de France face à Bordeaux. « Certains ont peut-être pensé que nous allions tout gagner, souligne l'entraîneur parisien. Mais il faut y aller par étapes. Quand un gamin rentre de l'école avec un 6 sur 20, on ne peut pas lui demander d'avoir 18 la fois d'après. » Actuel 19 e de L 1, Bastia n'a jamais gagné au Parc. Face à un tel adversaire, Paris ne peut rien viser d'autre qu'une victoire. « Bastia ne voyage pas bien et va vouloir se contenter d'un nul, prédit Edouard Cissé. A nous d'être patients et confiants. » Comme souvent cette saison, Pauleta et ses camarades ne pourront compter que sur eux. Finalement, ce rendez-vous très spécial pourrait avoir des répercussions positives, pas seulement d'un point de vue sportif. En imposant ce rendez-vous à huis clos, la Fédération, la Ligue et le Cnosf espèrent provoquer une prise de conscience générale. Certains pourraient comprendre que ce qui est interdit à l'extérieur d'un stade l'est aussi à l'intérieur.

source:le parisien