Kombouaré prêt pour Paris

Kombouaré prêt pour Paris



Depuis l'annonce du départ en fin de saison de Paul Le Guen, Antoine Kombouaré figure en pole-position pour succéder au Breton à la tête de l'équipe-première du Paris-SG. Mardi dans les colonnes du Parisien, l'actuel entraîneur de Valenciennes s'est montré une fois de plus intéressé par le challenge, mais également pressé de voir les négociations se décanter. En attendant, il doit préparer le match de la 37e journée face au... PSG.

Antoine Kombouaré commence à trouver le temps long. Depuis que la direction du PSG a fait savoir que Paul Le Guen ne serait plus l'entraîneur du club parisien la saison prochaine, le Néo-Calédonien sait qu'il figure en très bonne place dans la liste, pas si longue que ça, des prétendants à la succession d'un homme avec lequel il a été champion de France sous les couleurs de l'équipe de la capitale. Il en a encore eu récemment confirmation, puisqu'il confie dans les colonnes du Parisien daté de ce mardi 19 mai s'être récemment entretenu avec le président Sébastien Bazin. "Il m'a dit que j'étais sur sa liste. Depuis, il discute avec Francis Decourrière, mon président. J'espère que ça va aboutir, car je me sens prêt à relever ce défi. Mais on s'est dit tous les trois que rien ne se réglerait avant le match de samedi soir."

Effectivement, difficile de poursuivre de telles discussions lorsque l'on sait que ce match de samedi soir oppose l'actuelle formation d'Antoine Kombouaré, Valenciennes, toujours en quête mathématique du maintien, à sa probable future... le PSG. Une situation pas forcément confortable à vivre pour l'intéressé au cours de cette semaine particulière: "Il va y avoir de la pression. Je vais être sollicité. C'est gênant pour Valenciennes d'entendre parler sans cesse de mon avenir. Et, pour Paul Le Guen aussi, ça doit être difficile de maintenir les garçons sous pression. Tout ceci n'est pas sain." D'autant moins sain que, avec son art consommé de la polémique, Jean-Michel Aulas, le président d'un Olympique Lyonnais à la lutte avec le PSG dans la course à la troisième place (sa victoire à Marseille et la défaite parisienne face à Auxerre a cependant donné moins de piment au duel), s'est chargé de mettre la pression sur les deux équipes, soupçonnant une collusion à venir entre elles.

De quoi faire réagir Antoine Kombouaré: "Cela me met hors de moi ! Cela fait vingt-sept ans que je suis dans le foot et plus que les titres, ce qui m'importe, c'est que l'on me trouve intègre et que l'on ne doute pas de mon honnêteté. Avec tout le respect que j'ai pour M. Aulas, s'il pense à ce genre de choses, c'est qu'il a lui-même les idées mal placées. Je suis très ami avec Laurent Blanc, nos familles partent en vacances ensemble. Mais il y a deux semaines, on n'a pas fait de cadeau à Bordeaux."

"J'aspire à tutoyer le plus haut niveau"

Les Girondins ont effectivement souffert pour s'imposer à Nungesser (victoire 2-1 le 13 mai) et l'ancien défenseur central espère bien poser autant, voire plus de problèmes samedi au PSG, d'autant que VA a besoin d'un nul ou d'une victoire: "Mon objectif est d'assurer mathématiquement le maintien. Je veux donc battre Paris. Il est vrai que les résultats des autres équipes peuvent nous suffire. C'est souhaitable d'être fixé avant d'aller à Saint-Etienne pour la dernière journée avec le trouillomètre à zéro et éviter de jouer l'avenir du club sur un dernier match", confie-t-il, toujours dans les colonnes du Parisien.

Une fois ce maintien assuré, il pourra alors se tourner vers ce nouveau défi sur lequel bien d'autres se sont cassé le nez auparavant, à savoir diriger une équipe dont la vie, notamment médiatique, est bien plus agitée qu'à Valenciennes, ou même Strasbourg, son précédent club. Certains se demandent d'ailleurs si le Néo-Calédonien, souvent rappelé à l'ordre par les arbitres lors des matches, a les épaules suffisamment larges pour assumer la charge, l'intéressé tente de les rassurer: "D'abord, je ne suis pas encore à Paris. Ensuite, je sais que je dois travailler sur mon caractère et que je dois montrer une bonne image. Mais, quand on me prend, c'est avec mes qualités et mes défauts. Je sais que, si je signe dans un club plus huppé, je devrai faire plus attention. Je ne suis pas plus con qu'un autre. Après, la vérité, c'est de gagner."

Gagner avec un groupe a priori composé de joueurs bénéficiant, au moins sur le papier, d'un statut différent que celui des Mater, Schmitz, Saez, Danic, Audel ou autres Pujol. Mais là encore, Antoine Kombouaré ne se montre pas plus impressionné que cela, s'appuyant sur son passé pour appréhender la chose: "Le métier est identique, même si à Marseille ou Paris, il y a plus de pression. Le cas échéant, je me servirai de mon expérience de joueur pendant laquelle j'ai côtoyé Ginola, Weah ou Raï. Mais aussi de mon passé d'entraîneur. Après, c'est comme une carrière de joueur. On commence par un centre de formation, puis on évolue dans un club avant de pouvoir en rejoindre un autre supérieur. J'aspire à tutoyer le plus haut niveau." Décidé à "franchir un palier sportif", Kombouaré, qui a fait ses armes d'entraîneur avec la réserve du PSG avant de débuter au niveau professionnel à Strasbourg et de poursuivre à Valenciennes, s'apprête donc, sauf retournement de situation ou profond désaccord entre dirigeants nordistes et parisiens, à retrouver un club dans lequel il s'est rendu célèbre en inscrivant au bout des arrêts de jeu un but devenu légendaire face au Real Madrid en 1993 (4-1), l'intéressé a désormais suffisamment d'expérience pour savoir que la tâche s'annonce particulièrement délicate, surtout au sortir d'une saison qui a vu Paul Le Guen redresser la barre d'un navire à la dérive un an plus tôt...

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