Une troisième victoire pour bien préparer l'avenir

Alors que son avenir en coulisse fait l'objet de délicates et complexes tractations, Paris a l'occasion d'éclairer une saison bien maussade en signant, à Ajaccio, son troisième succès de rang en L 1.


LE STADE François-Coty d'Ajaccio, enceinte de béton à la pelouse sableuse, ne sera pas le simple théâtre d'un match pour le maintien, entre le 19 e et le 11 e de Ligue 1. Bien partis pour assurer leur place parmi l'élite grâce aux deux victoires consécutives contre Bastia (1-0), puis Nantes (1-0), les Parisiens sont loin d'avoir bouclé leur saison. Ils oeuvrent désormais pour un objectif autrement plus important que la quête improbable d'une place européenne, voire d'un strapontin en Coupe Intertoto.
De leur classement en fin de saison dépend une partie de l'avenir du PSG. En coulisse, les grandes manoeuvres ont commencé. Il y a un peu plus d'un mois, Bertrand Méheut, PDG du groupe Canal +, a redéfini les conditions préalables à l'ouverture du capital du club de la capitale. Selon nos informations, rien ne se fera avant la fin de la saison. Avant de se pencher à nouveau sur une éventuelle prise de participation de Francis Graille, le seul candidat à la reprise considéré aujourd'hui, l'actionnaire lui a réclamé le retour de la paix sociale et le redressement de la situation sportive. Encore loin d'être idylliques, les rapports entre le PSG et ses supporters semblent toutefois se normaliser par le biais de la médiation en cours.

Pénible saison

Le léger mieux enregistré sur le plan sportif depuis le changement d'entraîneur est un signe encourageant, mais encore insuffisant. Un retour dans le premier tiers du classement d'ici la fin du championnat assurerait au PSG une meilleure rétribution à la performance lors de la répartition des droits TV. Cela redorerait également l'image du club, ternie au cours de cette pénible saison. Un tel redressement mettrait Francis Graille en position de force pour la suite des opérations. Le PDG du PSG pensait entrer dans le capital à hauteur de 34 % le 11 février. Les nouvelles conditions fixées par Canal + et l'absence de calendrier ont contrarié l'ancien journaliste, mais ne l'ont pas découragé. Dans l'ombre, Francis Graille tente depuis de rassembler des investisseurs autour de lui afin d'acheter 100 % du PSG dès la fin de saison. Soucieux d'assurer la pérennité du club parisien, notamment pour garantir l'intérêt de la L 1 qui va leur coûter 600 M€ par an ces trois prochaines saisons, les dirigeants de Canal + ont décidé de prendre leur temps. Avant de se désengager, en partie ou totalement, ils attendent d'être convaincus par les projets sportif et industriel du repreneur potentiel. Au mois de juin, Francis Graille jouera son va-tout. Après avoir traîné pendant deux ans, la situation évoluera forcément. Deux scénarii sont alors possibles. 1. Graille persuade Canal qu'il est l'homme de la situation. Il entre dans le capital du club avec ses partenaires et prend le pouvoir. 2. Son plan de reprise n'est pas accepté, il quitte ses fonctions et Canal nomme un président-délégué choisi en interne. S'ils songent à toute cette agitation lors de la sieste d'avant-match, dans le confort de leur hôtel, sur la route des îles Sanguinaires, les Parisiens risquent d'arriver au stade les yeux gonflés de sommeil.

source le parisien