Menaces sur la médiation avec les supporters

LUNDI DERNIER, dans un salon cossu de l'Hôtel de Ville, les dirigeants du PSG et les représentants de sept associations de supporters ont repris, ligne par ligne et thème par thème, la convention qui doit être signée la semaine prochaine. Après cette réunion, tous les intervenants se félicitaient d'avoir pris part à un débat constructif et confirmaient l'accord global qui doit mettre fin à un conflit qui dure depuis trois mois. Mais aujourd'hui, certains présidents d'associations ont changé d'avis et ont décidé de ne pas signer.
Dans la semaine, plusieurs réunions entre supporters ont été organisées et malgré une union de façade, des différences de points de vue sont apparues.

Plusieurs associations restent indécises

D'après nos informations, ce revirement est dû à l'influence des supporters dits « indépendants », qui n'appartiennent à aucune association mais qui n'hésitent pas à avoir recours à l'intimidation pour faire entendre leur voix. Ces personnes, qui ne cachent pas leurs idées d'extrême droite, réclament, depuis le début du conflit, le départ de Jean-Pierre Larrue, le directeur de la sécurité du club. Ils demandent donc à tous les responsables d'associations d'ajouter une clause sur ce sujet dans la convention, ou de ne pas la signer. Or, ils savent pertinemment que Francis Graille refusera de mettre dans la balance la tête de Larrue. Après cinq semaines de négociations, la médiation se retrouve donc dans une impasse. Plusieurs associations restent indécises, craignant des représailles. « Si vous signez, c'est la guerre, à moins d'avoir la peau de Larrue », tel est en substance le message que les indépendants font passer auprès de certains représentants d'Auteuil. Cet acharnement sur Larrue est assez facile à comprendre. Même si le club s'apprête à faire de nombreuses concessions, ce dernier dérange. Sa principale mission reste en effet de chasser tous les fauteurs de trouble du Parc. Les indépendants sont les premiers visés. Du côté des dirigeants, on rappelle que la convention ne s'appliquera qu'aux associations signataires. Elle leur permettra, notamment, d'obtenir des places pour les déplacements et d'accéder à leurs locaux du Parc. Chaque association est libre de ratifier l'accord quand elle le veut. Néanmoins, ces hésitations ne font pas les affaires de Francis Graille qui doit, selon le souhait de Bertrand Méheut (patron de Canal +), apaiser le climat avec les supporters avant d'espérer prendre des parts de capital du club. Pour compliquer le tout, des représentants de Boulogne ont tenté ces derniers jours d'obtenir un rendez-vous avec Méheut. En vain. La situation reste floue et tendue. Seule certitude, la grève des encouragements est maintenue pour le match de demain.