Guy Lacombe, une nouvelle page se tourne

Il est désormais acquis que Guy Lacombe ne finira pas la saison à la tête du Paris Saint-Germain, la défaite samedi contre Valenciennes devant précipiter la chute du coach. A vrai dire, il n'est même pas sûr qu'il finisse la semaine prochaine.

Après la rencontre, une réunion de crise s'est tenue entre Alain Cayzac, Alain Roche et les deux représentants des actionnaires, Walter Butler et Sébastien Bazin (directeur Europe de Colony Capital). Le cas du changement d'entraîneur a clairement été évoqué : "On s'est posé des questions, notamment sur l'entraîneur. Mais c'est Alain Cayzac qui donnera des réponses, plus probablement dans la semaine que dimanche" a affirmé Sébastien Bazin dans le journal l'Equipe de ce jour.

L'idée est de laisser le groupe en place préparer le match capital contre Toulouse (mercredi à 20h30), puis de prendre dans la foulée les décisions qui devront sauver ce qui peut encore l'être. Les dirigeants veulent aussi se donner du temps pour trouver le remplaçant à Lacombe. La solution la plus "simple" consiterait à donner la gestion de l'équipe à Vincent Guérin (entraîneur de la CFA), avec pour objectif de finir la saison en cours en se maintenant, et de préparer ainsi plus tranquillement l'exercice 2007/2008. L'autre option serait d'agir dans l'urgence, encore une fois, et de recruter de suite un entraîneur de plus grand standing. Nul doute que Le Guen serait alors contacté.

Après avoir perdu face à Valenciennes (1-2), Guy Lacombe et ses hommes se tournent désormais vers la prochaine échéance : la réception de Toulouse, mercredi 17 janvier à 20h30. Le coach parisien attend une réaction de ses joueurs face à la formation qui vient de faire tomber l’ogre lyonnais. Entretien…

Au Camp des Loges, le dimanche 14 janvier

Avec une nuit de recul, que pouvez-vous nous dire sur la défaite contre Valenciennes (1-2) ?
Guy Lacombe : « Face à l’engagement total de l’adversaire, nous n’avons pas su répondre présent. Nous sommes désormais au pied du mur et tous les prochains matches qui arrivent seront des combats ! »

PSG.FR -. Dans quel état se trouve le groupe ?
Guy Lacombe : « Nous sommes tous abattus. Tout le monde se demande pourquoi nous avons vécu un tel match ! Certains joueurs ont pris la parole lors de la séance de décrassage (dimanche matin) et c’est une bonne chose. Les propos tenus restent néanmoins entre nous. Nous devons prendre exemple sur la motivation de l’équipe d’Antoine Kombouaré pour rebondir au plus vite. C’est peut-être par le biais de ce match que nous redresserons la barre. »

PSG.FR -. La zone rouge de la relégation se rapproche…
Guy Lacombe : « Avant le match, nous pensions peut-être avoir déjà gagné. Nous devons donc faire preuve de plus d’humilité et nous retrousser les manches. Maintenant, nous allons jouer le maintien. Je crois que les hommes qui forment mon groupe vont réagir. Nous devons sauver notre club ! J’ai connu cette situation avec plusieurs formations et le maintien est la base de toute équipe de L1. D’ailleurs, Guy Roux le disait à chaque lancement de saison : ' l’AJA joue le maintien '. Au PSG, nous devons reconstruire ces bases. »

PSG.FR -. La prochaine échéance est la réception de Toulouse dès mercredi…
Guy Lacombe : « Le côté positif est que nous n’avons pas le temps de gamberger. Physiquement, les joueurs sont prêts et maintenant, nous devons foncer ! Je demande juste à mes joueurs de faire preuve d’engagement. »

PSG.FR -. Certains supporters ont demandé votre démission…
Guy Lacombe : « Compte tenu du résultat, c’est logique. Cette situation me fait mal, mais c’est normal qu’ils s’en prennent à moi plutôt qu’aux joueurs. J’assume mes responsabilités. Ce qui m’importe, c'est que le club relève la tête le plus vite possible ! »

Chronologie d’un échec



Remplacé ce lundi par Paul le Guen, le bilan de Guy Lacombe à la tête du club parisien est tout juste relevé par une victoire en Coupe de France. Pour le reste, c’est un échec. Sur toute la ligne.

Guy Lacombe aura tenu un peu plus d’un an à la tête du PSG. Et finalement, c’est déjà beaucoup. Soutenu comme jamais par son président, le technicien aveyronnais n’a pas survécu cette fois à l’injonction des nouveaux actionnaires de trouver une solution à la crise. A son arrivée en fin d’année 2005 en remplacement de Laurent Fournier, démissionné par Pierre Blayau, le PSG était alors encore troisième du championnat de Ligue 1. Un an plus tard, le club parisien est dix-septième, à deux points du premier relégable. Une longue chute malgré un premier match réussi sur le banc parisien. Avec une victoire 3-1 au Parc des Princes face à Sochaux, son ancien club.

Malgré une fin de saison 2005-06 chaotique, Guy Lacombe offre une Coupe de France à son président. La septième de l’histoire du club. L’apothéose de l’expérience parisienne de l’ancien Sochalien. « C’est un sentiment merveilleux, déclare-t-il alors. C’était une finale rêvée. C’est un clin d’œil par rapport aux événements qui se sont passé cette saison. Si les événements nous ont été favorables, cela ne me semble pas illogique. Je suis venu à Paris pour vivre ce genre de choses et gagner des titres. Le Paris Saint-Germain offre un effectif qui permet ce genre d’émotions et de gagner des titres. » Mais il va vite déchanter.

Une brouille perpétuelle avec les cadres

L’été arrive et Guy Lacombe a les cartes en main pour construire une équipe à sa mesure. Ce sera un fiasco. Une seule recrue ne déçoit pas : le gardien Mickael Landreau. Si Pierre-Alain Frau a été longtemps blessé et suspendu, on ne peut que constater les limites affichées par Sammy Traoré, David Hellebuyck ou encore Amara Diané. Quant à Albert Baning, cela reste une énigme. Ce PSG formule Lacombe déçoit match après match. Et on ne sait toujours pas dans quel système de jeu évolue l’équipe. Guy Lacombe n’a eu de cesse de changer de schéma au gré des adversaires. Il tente aussi d’innover, souvent contre la volonté des joueurs : Edouard Cissé latéral droit, David Rozehnal milieu récupérateur… Son nouveau bilan : un point par match. A ce rythme, c’est la L2 qui lui tend les bras.

Le bilan de Guy Lacombe, c’est aussi sa brouille perpétuelle avec les cadres du club. La liste est longue. Il a commencé par envoyer à plusieurs reprises Vikash Dhorasoo en CFA. Résultat : l’international français s’épanche dans la presse, se déclare humilié par sa mise à l'écart et accuse Lacombe d'être un menteur. Après une mise à pied à titre conservatoire suivi d’un entretien préalable, le joueur sera licencié. Lacombe se brouille également avec Jérôme Rothen, qu’il sort de l’équipe sans raison apparente. Il écarte un temps Mario Yepes et dénonce devant la presse les errements défensifs et les fautes à répétition du Colombien. L’attaquant Bonaventure Kalou n’est pas en reste. Et l’Ivoirien ne lui a d’ailleurs jamais vraiment pardonné. Après la défaite face à Valenciennes et quand on lui a demandé s’il était toujours solidaire de son entraîneur, l’ancien Auxerrois déclarait ainsi que « s'il y a quelqu'un qui doit décider, ce sont les responsables du club. Moi, je suis un joueur et je travaille avec celui qui est là. » On a connu des soutiens plus appuyés. Dorénavant, c’est avec Paul Le Guen qu’il devra travailler.