Et revoilà de bien tristes Parisiens

Dominés par des Corses nettement plus motivés, les Parisiens ont offert une piètre prestation hier soir. Ils retombent à la 12 e place, à huit points du premier relégable... Ajaccio.




A AJACCIO, les spectateurs n'ont pas de siège, le budget (12 M€) ne serait que le cinquième de L 2, mais au moins l'équipe locale joue au football et se bat pour sauver sa place parmi l'élite. Voilà la leçon dont devront se souvenir les joueurs du PSG, battus par plus fort qu'eux hier soir en Corse (1-0) au terme d'une prestation tellement faible en première période qu'on peut parler de faute professionnelle. Le club de la capitale, à la tête d'un budget de 75 M€, s'éloigne des exigences de résultats manifestées cette semaine par Canal +, l'actionnaire majoritaire.

« Ce que j'ai vu en première période est inquiétant, reconnaît Laurent Fournier. Il nous manque toujours trois points pour assurer le maintien. J'espère qu'on va les prendre rapidement pour être tranquilles. On va devoir s'accrocher. » Avec trois victoires à domicile et trois défaites à l'extérieur depuis qu'il a pris la succession de Vahid Halilhodzic le mois dernier, l'entraîneur parisien cherche toujours le remède pour avoir le même rendement en déplacement qu'au Parc.

« Je me suis trompé »

Le technicien espérait plus de sa défense à cinq éléments, qui avait tenu une heure en Coupe de France à Auxerre il y a dix jours avant d'exploser. Son expérience tactique s'est transformée en fiasco. « On avait décidé d'attendre et je me suis trompé, s'excuse Fournier. On a trop reculé. » Dès la 6 e minute, Demont déborde à droite et trouve Edson qui tire à bout portant sur le tibia de Letizi. Suite à un nouveau centre de Demont, le ballon glisse sous le ventre de Letizi et longe la ligne devant le but vide (12 e ).
C'est la panique dans la défense parisienne. Profitant d'une mésentente entre Helder et Letizi, Lucas intercepte et semble filer au but lorsque le gardien parisien le fauche dans sa surface. L'ancien Parisien André Luiz transforme ce penalty flagrant et donne à l'ACA un avantage mérité. Mené au score, les joueurs de la capitale continuent a errer sur le terrain. Pauleta s'énerve et délaisse son poste pour revenir placer Cissé et Rothen. On assiste alors à la seule action collective parisienne devant le but : Cissé lance Pauleta sur la gauche, le Portugais centre pour Reinaldo qui est trop court. Demont répond par un raid solitaire dans la défense du PSG, ponctué d'un tir du gauche renvoyé par le poteau droit de Letizi (31 e ). Juste avant le repos, Rothen se fait un croche-pied tout seul dans la surface ajaccienne et a le culot de réclamer un penalty. Présent en tribunes pour superviser le PSG en prévision de son déplacement à Marseille le 3 avril prochain, Jean-Philippe Durand cherche toujours quel est le schéma du jeu parisien. « Je n'ai rien à noter », se désole-t-il à la mi-temps.
Au retour des vestiaires, Fournier sort un défenseur, Helder, pour lancer un attaquant, Ljuboja. « J'étais obligé de changer de système pour aller de l'avant, raconte-t-il. C'était un peu mieux, même si ça manque encore de percutant. » La réaction des Parisiens est louable, mais guère plus efficace, puisqu'au bilan ils n'ont pas cadré une frappe. Même si Cana en fin de match a adressé un tir lointain qui, s'il avait abouti, aurait soldé un hold-up immérité. Jamais avare d'un bon mot, Rolland Courbis assène le coup de grâce à ses victimes : « Je n'ai rien eu à faire. » Pour le PSG, en revanche, tout reste à faire s'il ne veut pas être ridicule dans une semaine au Parc contre Auxerre et rester sous la menace d'une relégation qui ferait plus que désordre. Ajaccio, 18 e et premier relégable avec un match en retard, n'est qu'à huit points...


source: le parisien