La Sessegnon dépendance

Un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Ce célèbre extrait du poème de Lamartine, L'Isolement, convenait parfaitement au PSG quand celui-ci s'est trouvé privé dimanche soir de Stéphane Sessegnon, lors du clasico perdu 3-1 face à l'OM. Le Béninois purgeait, à l'occasion du choc de la 28e journée de Ligue 1, son deuxième et dernier match de suspension. Et son absence fut fatale, ou presque, à ses coéquipiers, indépendamment du fait du fait, par exemple, que Claude Makelele, son alter ego de l'entrejeu parisien, est apparu sensiblement en dessous de son niveau habituel et que Jérôme Rothen n'a pas influencé le jeu comme d'habitude.

Dépeuplé, c'est l'impression que l'on avait dimanche en regardant l'entrejeu parisien qui ressemblait parfois à un désert au milieu duquel les Olympiens, Cana et Cheyrou en tête, pouvaient tranquillement oeuvrer sans véritable pressing. Et on imagine qu'avec un Sessegnon en face d'eux, leur tâche aurait été autrement plus compliquée. "Il nous apporte beaucoup mais on a fait des bons matches sans lui, on a réussi à s'en passer (1), ce soir c'était un peu difficile", concèdera Paul Le Guen quelques minutes après le clasico. Fidèle à son discours posé et sans esclandre, et peut-être en ayant la volonté de ne pas froisser ses joueurs, du moins ceux chargés de remplacer Sessegnon, l'entraîneur parisien n'a pas dit clairement que l'ex-Manceau était tout simplement indispensable à son organisation, notamment grâce à sa polyvalence.

Le Guen: "On n'a pas l'équipe pour survoler les débats"

Le Béninois possède en effet une capacité d'accélération bien utile pour perforer les rideaux adverses, en plus de ses qualités de récupérateur et de créateur, sans oublier une technique séduisante et une frappe redoutable. Stéphane Sessegnon s'est également montré décisif cette saison, en égalisant à Sochaux lors de la 3e journée (1-1) et en signant un doublé à Auxerre synonyme de victoire, 2-1 (18e journée). Au total, il a marqué cinq buts en championnat pour autant de passes décisives. Son absence face à Marseille étant pourtant connue depuis longtemps, Le Guen avait le temps de s'adapter mais il ne possède pas dans son effectif un joueur au profil similaire.

"On n'a pas l'équipe pour survoler les débats", confiait l'entraîneur du PSG lorsqu'on lui demandait pourquoi sa formation avait autant subi le jeu dimanche soir. "On n'avait pas besoin d'avoir le ballon, franchement ça ne me gênait pas de subir un peu, il suffisait de quelques opportunités. On voulait jouer dans leur dos, c'est ce qui s'est passé sur notre but" (2), précisera-t-il encore, enviant même un peu son homologue olympien: "Quand on voit le potentiel de l'OM, les remplaçants qu'il y avait sur le banc sans parler des absents, c'est costaud."

Analyse faite, Paul Le Guen va récupérer Stéphane Sessegnon dès jeudi soir à Braga pour le huitième de finale retour de la Coupe UEFA, trois jours avant un déplacement à Toulouse pour un nouveau choc du championnat. "Ce seront deux matches compliqués. Il faut avoir confiance et regrouper nos forces, avoir vraiment à l'esprit que l'on doit être costaud et au maximum de nos possibilités pour prendre des points. Il ne faut jamais le perdre de vue", juge Le Guen. Paris aura effectivement bien besoin de tout cela dans une semaine qui risque de peser lourd.


1: L'ex-Manceau a raté trois matches de championnat cette saison: La 1ere journée à Monaco, défaite du PSG 1-0, et les 26e et 27e journées soldées par une victoire à Lorient (1-0) et le revers face à l'OM (3-1). Sessegnon a également loupé le match de Coupe de France perdu à Rodez (3-1). Il était en revanche titulaire toute la rencontre face à Bordeaux en demi-finale de la Coupe de la Ligue perdue, 3-0 au Parc des Princes

2: L'égalisation de Giuly (1-1, 43e), arrivé lancé derrière la charnière centrale marseillaise, intervient suite à une passe de Luyindula

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