Bernard Mendy

Mendy estime avoir grandi

J'ai changé

A l'image d'un PSG qui a repris des couleurs, Bernard Mendy refait parler de lui, dans le bon sens du terme. L'ancien Caennais avoue avoir changé après avoir connu des problèmes personnels. Auteur d'un superbe but contre l'AEK Athènes, Mendy revit et veut en faire profiter ses équipiers. A la veille du match contre Nancy samedi (25e journée, 20h00), le latéral droit du Paris-SG se confie sans ambages.

«Bernard Mendy, votre entraîneur, Paul le Guen a déclaré, lors de sa prise de fonction, en janvier, avoir une «bonne peur», celle qui pourrait vous éviter la relégation. Est-elle toujours d'actualité selon vous ?
On ne peut pas descendre en L2. S'il le faut, on se donnera des coups de pieds où il faut mais on va s'en sortir. Contre Sochaux (0-0), Monaco (4-2), on a montré un état d'esprit et il faut s'appuyer dessus. Les victoires reviennent, c'est très encourageant pour la suite. Nos bases sont bonnes actuellement, il faut s'en servir. Je ne crois pas que Paris descendra, ce n'est pas possible. Notre état d'esprit est bon.

Cet état d'esprit n'a pas toujours été suffisant pour gagner des matches !
C'est vrai, mais c'est parce que nous sommes dans une situation difficile, inédite en Championnat. Jouer le maintien, c'est nettement plus dur que de jouer les cinq premières places, en tout cas à Paris ! On doute et on manque de confiance, ce qui a parfois donné des résultats compliqués, des matches bizarres où on a fait une bonne première période mais après, on baissait de régime.

D'où venait ce doute selon vous ?
Depuis le début du Championnat, je trouve qu'on a manqué de confiance en nous. Il y a quelque chose qui a bloqué à un moment donné.

Vous ne jouez pourtant pas le maintien depuis le début de saison ?
Non, mais la défaite contre Lorient (3-2), nous a plombé et après, on a vu ce que cela a donné. On se rachète un peu à l'extérieur mais c'est surtout devenu difficile à domicile, notamment avec le problème des supporters. Mais, on a vu que cela avait changé contre Monaco.

Avez-vous vraiment peur d'être relégué ?
Tout a été défavorable cette année mais cela va mieux maintenant, et on fera tout pour ne pas descendre. Si cela se trouve, on se sauvera lors de la dernière journée ! Il y a beaucoup de matches, beaucoup de points à prendre mais on n'est pas encore sauvé. Il faut confirmer notre victoire contre Monaco.

Selon vous, Guy Lacombe a-t-il su gérer correctement le groupe quand il était entraîneur ?
Guy Lacombe est un homme que je respecte, je crache rarement sur les coaches. Il a rencontré des problèmes avec certains joueurs comme Rothen, Yepes et Dhorasoo. Avec moi, les rapports étaient corrects. Il m'a soutenu quand j'avais des difficultés, il m'a encouragé quand ça n'allait pas.

Que retiendrez-vous de son passage au club ?
C'était un bon technicien qui s'est beaucoup investi au club. Mais bon, on n'allait pas changer les 11 joueurs, alors c'est lui qui a sauté. Ce changement ne m'a pas surpris car les résultats étaient mauvais et il fallait faire quelque chose. La loi du sport, c'est aussi de changer le coach.

Guy Lacombe n'a que très rarement pu reconduire deux fois la même équipe. Lui avez-vous facilité la tâche ?
Moi, je suis pour la stabilité. Entre les suspendus, les malades, les blessés, il a composé avec les moyens du bord. Quelque part, on était responsable de cela aussi.

Le club a été secoué par des affaires cette saison, notamment avec le cas Dhorasoo. Est-ce que cela a pu avoir des répercutions négatives dans le groupe qui expliqueraient, en partie, les mauvais résultats ?
J'avais des rapports corrects avec Dhorasoo. Je ne vais pas dire que c'était mon meilleur ami, sinon je mentirais. Il n'était pas facile. Moi je suis plutôt ouvert et lui c'est le contraire, mais chacun a son caractère. Ensuite, il y a eu Rothen et Yepes, la suspension de Frau, les tribunes fermées, la mort du jeune après Tel-Aviv, les mauvais résultats. C'est vrai qu'à Paris, il se passera toujours quelque chose. J'en ai eu marre à un moment de toute cette situation. Après, j'ai eu mes problèmes personnels (décès de son père, problèmes familiaux et avec les supporters). J'ai eu envie de partir mais je me battrai pour ce club et après ce que j'ai vécu, j'ai relativisé.

Le camp des Loges envahi (en novembre) par certains supporters pour en découdre avec vous (défaite 4-2 contre Tel Aviv), c'est oublié ?
Ecoutez, je ferme rarement ma g...., j'étais déçu de ce qui se passait et je suis allé dire aux supporters que j'avais des problèmes personnels et qu'ils devaient me comprendre. Un mot en a entraîné un autre mais ensuite, tout est rentré dans l'ordre. On va dire qu'on a eu un dialogue enrichissant !

On dit que vous avez-vous pris la grosse tête après votre bonne saison 2003-04 et votre convocation chez les Bleus ?
(Il réfléchit) je ne crois pas ! C'est vrai que tout le monde m'a enflammé. On ne me parlait que de Roberto Carlos (match France-Brésil). J'étais content de mon match contre lui mais je sais d'où je viens. J'ai huit frères et soeurs, ça n'a pas toujours été facile alors j'ai gardé les pieds sur terre. Je crois qu'il y a de la jalousie et voir que cela se passait plutôt bien pour moi cette année là, ça a dû gêner certains.

Les événements de la vie ont-ils changé Bernard Mendy ?
Oui. Avant il ne fallait pas venir me chercher, moins maintenant ! Je réfléchis à deux fois. Avant je ne réfléchissais pas du tout, c'est la vie. Mon père a été une personne correcte avec l'ensemble de ma famille et je pense qu'il est fier de me voir aller au bout de mes convictions et de me voir en pleine santé.

PSG.FR -. Bernard, comment gérez-vous la fatigue ?
Bernard Mendy : « Il faut boire beaucoup d’eau et ne pas sortir. L’hygiène de vie est primordiale avec l’accumulation des rencontres. C’est vrai qu’on aimerait bien rester dormir les lendemains de match, mais le décrassage est important. Physiquement, ça va, je ne ressens pas forcément le besoin de souffler. Les victoires permettent aussi d’occulter la fatigue. »

PSG.FR -. Es-tu satisfait par cette qualification ?
Bernard Mendy : « Nous avions fait le plus difficle à l’aller. Jeudi, il s’agissait simplement de confirmer la victoire acquise en Grèce. L’équipe a été sérieuse, concentrée, et a finalement logiquement obtenu son billet pour les 8es de finale de la Coupe UEFA. »

PSG.FR -. On t'a senti déterminé à tirer ce penalty !
Bernard Mendy : « À l’entraînement, je tire les penalties et c’est vrai que je chambre pas mal Pedro afin qu’il me laisse les tirer en match. Là, il était déjà sorti et Jérôme Rothen ou bien Marcelo Gallardo souhaitaient également le tirer. J’étais décidé, j’ai posé le ballon et j’ai marqué. J’ai d’ailleurs senti le coach inquiet lorsque j’ai posé le ballon sur le point de penalty (rires). »

PSG.FR -. S’en est suivie une jolie scène de joie.
Bernard Mendy : « J’étais super content d’avoir marqué, d’autant plus que ma femme était au Parc. »

PSG.FR -. Puis des « Mendy, Mendy, Mendy » sont descendus des tribunes….
Bernard Mendy : « C’est rare ça aussi (rires) ! Je ne suis pas rancunier. Le public a joué à merveille son rôle de 12e homme. Les encouragements sont de retour au Parc des Princes et je sens que cela va encore monter d’un cran contre Saint-Etienne, puis Benfica ! On aura besoin de nos supporters jusqu’à là fin de saison. »

PSG.FR -. Ton coéquipier et ami, Edouard Cissé, semble également retrouver son meilleur niveau. Cela te réjouit-il ?
Bernard Mendy : « Cela profite à tout le monde. Jérôme Rothen et Edouard Cissé sont complémentaires au milieu de terrain. Avec la confiance, tout devient plus simple. Paul Le Guen a su donner un nouvel élan au groupe. »

PSG.FR -. Le PSG est-il dans les meilleures dispositions pour recevoir Saint-Etienne ?
Bernard Mendy : « Oui, car nous enchaînons les victoires malgré un terrain difficile. Pour des joueurs techniques comme Rothen ou encore Gallardo ce n’est pas évident. Saint-Etienne sera un match capital pour clore en beauté cette semaine. Nous avons à cœur de terminer sur une bonne note ! »

La vie est belle



Enchanté de s’être entraîné devant des centaines de jeunes ravis d’être au Camp des Loges mercredi, Bernard Mendy, qui regrette son geste sur Briand, entame la mini trêve gonflé à bloc et ne veut rien lâcher.

Mercredi, vous vous êtes entraînés devant 300 jeunes qui vous ont encouragés pendant toute la séance. Ce soutien vous réconforte-t-il, au moment où le PSG traverse une période noire ?
Les jeunes croient en nous et notre capacité à assurer le maintien. Ils nous ont beaucoup acclamés. Les voir aussi heureux est un bol d’air, on se dit que la vie est belle et qu’il existe des choses plus graves. Nous avons confiance en nous. Maintenant, on doit enchaîner les victoires et les séries. Les rencontres à venir sont difficiles.

Quel est le mot d’ordre cette semaine ?
On doit continuer à bien travailler, respecter tout ce qui a été mis en place depuis l’arrivée de Paul Le Guen. On doit relever la tête. Avant le déplacement à Lens, on a quinze jours pour récupérer. Cela va nous permettre de souffler, de décompresser. L’entraînement avec les enfants nous permet de se changer les idées. Le message du coach a été clair : on doit repartir sur de bonnes bases. On va essayer de le faire, même si dimanche on participe à un tournoi de football en salle.

Cette coupure tombe-t-elle à point ?
Je pense que l’on en avait besoin. Le climat actuel est difficile. Mais on n’a pas le droit de lâcher. On est professionnels avant tout. En l’absence des internationaux, le groupe est restreint. Mettre une équipe en place n’est pas évident. On va travailler nos points faibles. A Rennes, on encaisse le but alors que l’on a la possession du ballon. C’est dommage, car sur l’ensemble de la rencontre, nous avons été costauds. Empocher trois points nous aurait fait du bien et permis de bien savourer cette petite trêve.

« J’ai présenté mes excuses à Jimmy Briand »

Regrettez-vous votre tacle sur le Rennais Briand, sur lequel vous êtes expulsé ?
Oui. C’est regrettable. Après la rencontre, j’ai présenté mes excuses à Jimmy Briand. Je n’ai pas le droit de craquer dans ces moments-là. Le groupe compte déjà beaucoup de blessés. Je pénalise l’équipe. Je me sens coupable, car je vais rater le match à Lens qui s’annonce déterminant. D’autant que Marcelo (Gallardo) sera également suspendu. Ça va peser. Laisser l’équipe comme ça est frustrant.

Craignez-vous d’être durement sanctionné par la Commission de discipline, jeudi ?
Je pense que je vais écoper d’un match de suspension. Le tacle est sévère, mais je n’ai pas blessé mon adversaire. D’autant que je me suis rapidement excusé. Je crois que la Commission va être indulgente, même si elle l’a rarement été avec le PSG cette saison. Avec tout ce qui nous arrive, elle va être clémente. En tout cas, je l’espère.

Mendy: "Relever la tête".
Le défenseur du Paris SG, Bernard Mendy, a essayé de relativiser un peu la situation du club parisien, plus que jamais relégable, assurant que "la vie (était) belle quand même". Il a également assuré que les joueurs du PSG, 19e de L1, n'avaient pas "le droit de lâcher" et devaient "relever la tête".

BERNARD MENDY, quel est le mot d'ordre pendant cette trêve?
B.M. : Bien travailler à l'entraînement, respecter tout ce qu'on a mis en place depuis que Paul (Le Guen) est arrivé, et relever la tête. On a quinze jours pour récupérer. Cela va aussi nous permettre de décompresser un peu, de repartir sur de bonnes bases. C'est ce que le coach nous a dit et c'est ce qu'on va essayer de faire toute la semaine.

Vous aviez besoin de cette coupure?
B.M. : Oui, je pense.

Peut-être aussi en raison d'une fatigue nerveuse?
B.M. : C'est un tout. Le climat actuel est difficile mais on n'a pas le droit de lâcher. On est avant tout professionnels.

Le fait de voir tous ces enfants, cela vous fait du bien?
B.M. : C'est un vrai bol d'air. De les voir heureux comme ça, on se dit que la vie est belle, et qu'il y a des choses plus graves que ça (la situation critique du club, ndlr). La vie est belle quand même.

Cela vous rend encore plus redevable...
B.M. : Oui, c'est clair, mais ça on le sait depuis qu'on est professionnels. Maintenant, il faut faire un peu plus.

C'est la première fois que vous avez quinze jours sans matches pour travailler avec Le Guen. Cela peut changer pas mal de choses?
B.M. : Oui et non parce que les internationaux ne sont pas là et que là on a un petit groupe. Ce n'est pas évident de mettre une équipe en place. Mais on va travailler ce qui nous fait défaut.

Et qu'est-ce qui vous fait défaut?
B.M. : (sec) C'est à vous de juger, vous êtes là pour ça.

C'est une défaillance mentale?
B.M. : C'est un peu de tout. Quand on voit le but que l'on prend (face à Rennes dimanche dernier, défaite 1-0, ndlr), c'est sur coup franc (silence). On a un manque de réussite. C'est dommage parce qu'on avait été costauds dans l'ensemble. On aurait pu être récompensés en ramenant un petit nul ou un petit trois points qui nous aurait fait sortir de cette zone rouge et savourer cette petite trêve.

Regrettez-vous votre geste en fin de match (Mendy a été expulsé suite à un tacle jugé dangereux sur Jimmy Briand, ndlr), qui a semblé illustrer toute la frustration de l'équipe?
B.M. : Oui, c'est toujours regrettable. C'est pour cela que je me suis excusé auprès de Jimmy Briand. C'était un ensemble, aussi de la frustration. Mais je ne dois pas craquer dans ces moments-là parce qu'on a plein de blessés. Le fait de pénaliser l'équipe comme ça, ce n'est pas bien de ma part. Contre Lens, on a un match déterminant à jouer, et je ne savais pas que Marcelo (Gallardo, nldr) était suspendu, donc cela va un peu peser sur l'équipe. Mais bon, on va essayer de faire un bon match à Lens et après essayer d'enchaîner des bonnes séries.