Revue de Presse

Lundi 2 Octobre




LES VERTS ASSURENT

En renouant avec la victoire à domicile aux dépens du PSG, Saint-Étienne s’est hissé à la quatrième place de la L 1.

SAINT-ETIENNE a beau s’être déjà incliné deux fois à domicile (face à Sochaux et Auxerre), voici les Stéphanois d’Ivan Hasek installés à la quatrième place du classement à la faveur de leur courte mais précieuse victoire (1-0) sur un PSG ayant eu le tort d’attendre le dernier quart du match pour aller vraiment de l’avant et pour donner l’impression d’une équipe authentiquement conquérante.
Avant de recevoir Sedan, les Parisiens demeurent donc englués dans la deuxième moitié du classement, tandis que les Stéphanois, qui ont su saisir l’occasion quand elle s’est présentée, se rendront finalement chez le voisin lyonnais, lors de la prochaine journée en position d’outsider et avec le vent en poupe. Un derby Lyon - Saint-Etienne opposant le premier et le quatrième, voilà longtemps que cela n’était pas arrivé. C’est à la 38e minute que le sort du match s’est trouvé scellé. A cet instant, Feindouno alertait Piquionne, dont l’accélération côté droit éliminait Armand. Caviar pour Ilan devant le but parisien, et but du Brésilien. Son quatrième en quatre matches à Geoffroy-Guichard. Nul doute qu’à ce régime-là, Ilan va devenir l’un des chouchous des supporters de l’ASSE !
Pour un peu, l’ancien Sochalien aurait d’ailleurs pu s’offrir un doublé hier soir dans un stade sonnant un peu le creux pour une fois. Seulement voilà, cinq minutes après la reprise, alors que Yepes avait succédé à Dramé dans la défense parisienne avec déplacement d’Armand côté gauche, le Brésilien commit un petit péché de gourmandise en effectuant le dribble de trop. Et s’il réussit alors à glisser à Piquionne, qui ne se fit pas prier pour tromper Landreau d’une frappe rectiligne, le but fut logiquement refusé pour un contrôle du bras d’Ilan, qu’il n’aurait pas eu à faire s’il avait frappé avant ! Comme, par ailleurs, Landreau avait magistralement détourné une reprise de la tête à bout portant de Piquionne à la 30e, avant de stopper ce même Piquionne à la limite du penalty à la 55e, Saint-Etienne n’avait pas volé de mener au bout d’une heure de jeu, même si, via une reprise de la tête au deuxième poteau de Rodriguez à la réception d’un centre de la droite de Mendy (15e), PSG avait somme toute allumé la première véritable mèche de la soirée.

Paris n’enchaîne pas

En revanche, sans un excellent Janot – encore une fois –, les Stéphanois auraient bien pu laisser quelques plumes lors de la dernière demi-heure et des six minutes de temps additionnel. Car il a vraiment fallu que le gardien des Verts, monté sur ressort, fasse barrage pour empêcher les Parisiens, enfin un peu plus imaginatifs et percutants, d’égaliser en fin de match. Ce fut d’abord pour détourner un coup franc de Kalou, puis une reprise de la tête au deuxième poteau de Yepes sur le corner qui s’en suivit (73e). Sur un centre de la gauche de Kalou, entré en jeu à la 53e à la place de Hellebuyck, Janot repoussa ensuite une reprise de la tête à bout portant de Pauleta (77e). Mais c’est surtout dans le temps additionnel que le gardien des Verts sauvera le coup en détournant un bolide d’Armand après que le mur stéphanois eut repoussé un coup franc aux 20 mètres en face de Pauleta (90e+ 2).
Les Parisiens, qui restaient sur une victoire à l’extérieur à Monaco (2-1), pourront toujours se reprocher d’avoir attendu si longtemps avant de presser un adversaire dont la défense n’est pas forcément le point fort dans ce genre de situation. Même si, pour la deuxième fois d’affilée, les Verts n’ont donc pas encaissé le moindre but.
Cela prouve au moins que PSG, qui a décidément du mal à enchaîner deux victoires consécutives, demeure convalescent, peu sûr de ses bases, sans que l’on doive en déduire pour autant que l’affaire Dhorasoo a pesé hier soir dans le comportement de l’équipe de Guy Lacombe, au point d’expliquer cette quatrième défaite en huit matches. « Paris, ville de touristes » , disait ironiquement la banderole tendue avant le coup d’envoi par le kop sud de Geoffroy-Guichard. Pas sûr en fin de compte que le qualificatif soit judicieux. Car, hier soir, face à des Stéphanois plus volontaires et plus entreprenants d’un bout à l’autre, les Parisiens ont plutôt donné l’impression de ramer que de se promener.


LE SHOW JANOT

Au chômage en première période, le gardien des Verts fut à l’ouvrage après la pause, arrêtant tous les essais parisiens.

SAINT-ÉTIENNE
JANOT (8,5) : en première période, il s’est ennuyé, les deux seules tentatives du Paris-SG manquant son cadre. En seconde, il a été bien plus occupé avec quatre arrêts de très grande classe. D’abord sur un coup franc de Kalou puis sur une tête de Yepes sur le corner qui suivit (72e). Puis, il s’interposa sur une nouvelle tête de Pauleta (75e) avant de clore son festival devant Armand (90e + 2).
DIATTA (5,5) : opposé au bouillant Rodriguez, il n’a pas tremblé, défendant avec justesse, et ne tombant pas dans la provocation. Plus gêné à partir de l’entrée de Kalou.
PERQUIS (5) : fébrile au début, il commit plusieurs erreurs de placement et de relance. Il s’est repris après l’ouverture du score mais a replongé quand les Parisiens se sont créé plusieurs occasions dangereuses.
HOGNON (5) : le pressing parisien l’a aussi considérablement gêné. Tout comme le passage du Paris-SG en 4-4-2 quand Kalou est entré en jeu (53e).
ILUNGA (6) : ni Diané ni Pancrate, et pourtant ils ont essayé souvent, n’ont réussi à le faire craquer.
P. FEINDOUNO (5) : le magique dribbleur a été discret mais efficace. À la 38e, sa déviation de la tête a envoyé Piquionne vers sa quatrième passe décisive de la saison.
SABLÉ (6,5) : quand son équipe se trouva sur le reculoir, il fut l’un des seuls à ne pas paniquer, essayant de transmettre son calme à ses partenaires.
LANDRIN (4,5) : l’ancien Parisien a énormément souffert, étouffé par un milieu adverse agressif et cohérent.
DERNIS (5) : assez discret en première période, perturbé par la vélocité de Mendy, il a été dangereux dès le retour des vestiaires. Mais il n’a guère eu le temps de confirmer son renouveau, remplacé par BILOS à la 63e, qui fut précieux en défense et dans le jeu aérien.
ILAN (7) : chaque fois qu’il a touché le ballon, il a créé quelque chose de beau ou d’utile. Ce fut par exemple le cas à la 50e. Insaisissable, il a su se faire oublier par la défense parisienne pour marquer le seul but de la rencontre (38e).
PIQUIONNE (7) : il a lourdement pesé et offert sa quatrième passe décisive de la saison. Son entente avec Ilan est remarquable. Il aurait pu marquer mais Landreau n’a pas voulu.


PARIS-SG

LANDREAU (6) : auteur de deux arrêts remarquables sur une tête et une percée de Piquionne (30e, 55e), il a été abandonné par sa défense sur l’ouverture du score (38e).
B. MENDY (5,5) : absolument hors de danger face à Dernis, surtout en première période, il a osé quelques percées mais manqué ses centres. Peu aidé également par les décisions arbitrales.
S. TRAORÉ (5) : ses adducteurs ne l’ont apparemment pas gêné. Solide malgré quelques soucis de vitesse, il choisit de lâcher Ilan à la 38e minute pour couper le centre de Piquionne. Il n’y parvint pas.
ARMAND (5) : touché à la tête en début de match, il a été pris de vitesse par Piquionne sur le but d’Ilan. Après la pause, il est redevenu latéral gauche sans problème. Sans cette 38e minute, il aurait rendu une copie très propre.
DRAMÉ (5) : Feindouno fut incapable de le passer ballon au pied. Sans doute émoussé physiquement, il fut remplacé par YEPES (5,5) à la pause. Le Colombien n’avait plus joué depuis les arrêts de jeu à Monaco. Après avoir débuté par deux tacles dans le vide, il retrouva ses marques et faillit même marquer (73e).
E. CISSÉ (5,5) : une grosse débauche d’énergie en première période qu’il paya évidemment par la suite.
ROZEHNAL (6,5) : encore un match complet pour le Tchèque. Acharné à la récupération, il est monté d’un cran en seconde période pour apporter le surnombre et écarter un jeu qui avait tendance à se fixer dans l’axe.
HELLEBUYCK (4,5) : sans doute stressé de revoir son Geoffroy-Guichard, il a perdu sa justesse et déçu. Remplacé par KALOU (53e) qui a trop souvent voulu faire la différence seul. Il fut quand même le premier Parisien à cadrer une frappe (73e).
DIANÉ (3,5) : encore une sortie décevante pour l’ailier droit qui semble avoir du mal à se situer sur la pelouse. Remplacé par PANCRATE (57e).
PAULETA (3,5) : il a énormément couru, tentant d’empêcher la relance adverse. Il y est parvenu parfois. Offensivement, en revanche, il a été très discret. Mal servi par ses partenaires, il a aussi effectué de très mauvais choix et surtout raté une occasion en or (77e).
C. RODRIGUEZ (4,5) : le jour où il lâchera le ballon un peu plus vite, il arrivera sans doute à faire la différence. Ses partenaires n’ont pourtant pas arrêté de lui demander de jouer plus simple.


LACOMBE : « On ne méritait pas de perdre »

Ivan HASEK (entraîneur de Saint-Étienne) : « On a montré une grande solidité en fin de match. On s’est battus, même si on a eu dumal à garder le ballon et qu’on a trop reculé. Enfin, c’est bien de ne pas prendre de but. Je tiens à tirer mon chapeau à Jérémy Janot. Les joueurs, qui sont entrés en jeu, ont bien travaillé. La fin de match a été chaude. Je pense que ça a été très intéressant pour les supporters. »
Guy LACOMBE (entraîneur du PSG) : « On ne méritait pas de perdre ce match. Notre seconde période a été remarquable, on avait même les moyens de l’emporter. On n’a pas su mettre les occasions au fond. Je regrette aussi la façon dont on prend le but. Ce genre de but se prend en minimes, pas en pros. Il nous amanqué l’efficacité. Je suis très déçu pour les joueurs qui ont tout donné. Ils n’ont pas été récompensés, c’est dommage. On a beaucoup donné. »
PAULETA (attaquant du PSG) : « On s’est créé beaucoup d’occasions, on ne mérite pas cette défaite. C’est une grosse déception. On a essayé d’aller chercher ce but. On a donné lemaximum. La situation n’est pas facile mais on va s’en sortir. »
Bonaventure KALOU (attaquant du PSG) : « Il y a beaucoup de frustration, on méritait au moins le match nul au vu du nombre d’occasions qu’on s’est créées. Àla mi-temps, l’entraîneur a dit qu’on allait passer en 4-4-2, c’est ce qu’il a fait. C’est embêtant d’avoir quinze jours sans match. On aurait préféré avoir un autre match de championnat dans la foulée. »


DHORASOO VA BIENTOT SAVOIR

C’est aujourd’hui à midi, dans un bureau du Parc des Princes, que Vikash Dhorasoo, le milieu de terrain du Paris-SG, sera reçu par Alain Cayzac, son président. Mis à pied mardi dernier pour avoir sérieusement critiqué son entraîneur, il aura quelques minutes pour exposer sa version des faits. Alain Cayzac fera de même. Aucune décision ne sera prise à l’issue de cet entretien préalable. Les dirigeants parisiens doivent attendre quarante-huit heures, donc mercredi, avant de prononcer une quelconque sanction. Alain Cayzac assure que le club n’a pas encore arrêté de décision. Dans les coulisses du Paris-SG, il se murmure pourtant que « l’affaire » se terminera par le licenciement du joueur, sous contrat jusqu’en 2007.


INCIDENT ENTRE RODRIGUEZ ET PERQUIS

À la sortie du terrain, certains Parisiens étaient apparemment très énervés par la défaite. C’était notamment le cas d’un Cristian Rodriguez passablement remonté qui en est venu aux mains avec le défenseur central de SaintÉtienne, Damien Perquis.

Mercredi 3 Octobre



Vikash Dhorasoo suspendu à la décision d'Alain Cayzac

UNE SUPERBE Aston Martin noire se présente devant le siège du PSG. Il est un peu plus de 11 h 30 hier matin. Au volant, Vikash Dhorasoo accompagné d'une personne, vraisemblablement son avocat.
Le milieu parisien, mis à pied à titre conservatoire depuis mardi dernier, arrive au Parc des Princes pour rencontrer Alain Cayzac, le président du PSG, dans la cadre de son entretien préalable à une éventuelle sanction pouvant aller jusqu'au licenciement. Vers 12 h 20, le vice-champion du monde quitte les lieux. Sa mise a pied demeure toujours effective. Pour recevoir son joueur, le président parisien s'est fait seconder par Marie-Laure Capot Dall'Ozzo, la directrice des ressources humaines du club. Rien n'a filtré de cet entretien qui aurait été cordial. Mais on peut imaginer que l'ancien Milanais, comme il le laissait entrevoir à son entourage, a répété son attachement au club et sa volonté d'y jouer de nouveau. A-t-il été entendu par Alain Cayzac ?

Le président parisien est apparu nerveux

La décision du patron du PSG pourrait être connue à partir de demain et sous un mois. C'est ce que stipule l'article 122-41 du Code du travail pour les contrats à durée déterminée, en sachant que le jour de l'entretien ne compte pas. « La mise à pied conservatoire signifie que l'on suspend le contrat de travail, explique M e Olivier Bongrand, avocat spécialiste du droit du travail. Si l'on suspend le contrat, c'est parce que l'on juge la faute suffisamment grave pour empêcher le salarié de mettre les pieds sur son lieu de travail. » Alors, que va décider Alain Cayzac ? Hier il est apparu nerveux, selon des salariés du siège, et secret afin de ne pas s'exposer à un vice de procédure en cas de fuite de sa décision. Officiellement, la direction reproche à l'ancien international deux fautes (vol de document interne et désobéissance à une décision de son entraîneur) mais c'est surtout la sortie médiatique de Dhorasoo dans nos colonnes (voir nos éditions du 23 septembre) le jour de PSG - Nancy (0-0) qui a provoqué le courroux général. Le divorce consommé entre Lacombe et le joueur est aussi un paramètre qui fait penser à un probable licenciement. De surcroît, si la décision du dirigeant était finalement à l'apaisement et à la réintégration, pourquoi un tel mutisme ? En cas de réintégration, Dhorasoo pourrait ne recevoir qu'un blâme. Une couleuvre difficile à avaler pour l'entraîneur parisien, en attente d'un geste fort. Cayzac a par ailleurs reçu nombre de messages de soutien de ses collègues présidents la semaine passée qui l'ont convaincu qu'il était dans le vrai. En choisissant de licencier le double champion de France avec Lyon en 2003 et 2004, il affirmerait son autorité et adresserait un message fort aux autres joueurs en froid avec Lacombe. La question est de savoir ce que le PSG a véritablement à gagner (ou à perdre) en allant au bout de cette logique


La résignation gagne le PSG

QUATRE DEFAITES en huit matchs de championnat. Le bilan du PSG est très inquiétant (voir infographie). Au point qu'au sein du club, la morosité a déjà remplacé les espoirs de l'été nés de l'arrivée d'Alain Cayzac à la tête du PSG, dirigeant historique et amoureux notoire du club.
En privé, le président parisien se montre même pessimiste sur la possibilité de voir son club atteindre les objectifs fixés en début d'exercice. « Dans son esprit la saison est fichue », lâche un habitué du Parc des Princes et proche de Cayzac. Peut-être que le défaitisme du patron du PSG trouve sa source dans les statistiques. Elles sont éloquentes. Guy Lacombe et son groupe réalisent le deuxième ex aequo plus mauvais départ en nombre de points de l'histoire du club. Avec huit points en huit matchs, ils font aussi mal qu'en 1976-1977 et 1984-1985 et à peine mieux qu'en 2004-2005 où, au même stade de la compétition, l'équipe de Vahid Halilhodzic n'avait glané que sept points. Et les classements finaux de l'équipe de la capitale à chaque fois ont été fort décevants, puisque celle-ci n'a jamais fait mieux que neuvième (voir ci-dessus). Au vu de ces chiffres de la première partie de saison, les ambitions parisiennes sont donc en berne. Plusieurs joueurs sont persuadés que 2006-2007 sera, une nouvelle fois, ratée. Difficile d'imaginer un retour spectaculaire du PSG dans le haut de notre Ligue 1. Pour cela, il faudrait une incroyable série, non plus seulement de matchs sans défaites mais uniquement de victoires. Ce n'est pas impossible. Vahid Halilhodzic l'a prouvé en 2003-2004 pour sa première année parisienne : Avec quatre points après cinq rencontres (une victoire, un nul et trois défaites), son équipe avait enchaîné cinq succès de rang et un nul. Fort de cet excellent bilan comptable, le PSG était alors remonté à la quatrième place pour ne plus en descendre jusqu'à la fin de la saison.

Moins de vedettes mais plus de jeunes du centre de formation

Si ce scénario est toujours espéré par la direction actuelle, elle ne semble réellement pas trop y croire. « Alain n'y croit plus », confie toujours ce proche du président, anonyme. Les différents conflits actuels entre Lacombe et certains de ses cadres et autres tensions au sein du vestiaire n'incitent pas à l'optimisme. Déçu de tout ce qui mine son club en plus des médiocres prestations sportives, Cayzac se console de voir Guy Lacombe lancer des jeunes, avec succès, dans le bain de la L 1. A terme, cette tendance sera-t-elle la marque de fabrique du PSG du duo Cayzac-Lacombe ? A savoir moins de vedettes mais plus de jeunes du centre de formation et des joueurs pros expérimentés pour les encadrer. Sans la manne financière des droits TV en raison d'un classement final moyen, sans la générosité des actionnaires et avec une nouvelle absence en Ligue des champions, le PSG devra vraisemblablement se résigner à procéder ainsi.

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GUY LACOMBE, TOUT ENTIER

L’entraîneur du Paris-Saint-Germain peut devenir « combatif » si l’on transgresse ses règles et ses valeurs.

Moins d’un an après sa prise de fonction aux Commandes du PSG,Guy Lacombe a été rattrapé par sa réputation. « Bagarreur », « mec dur », « excessif »… Les épithètes se rejoignent pour peindre un homme qui goûte peu les compromis, mais qui se défend d’être aveugle dans ses excès. Ce qui est devenu aujourd’hui l’affaire Dhorasoo, dans laquelle il joue un rôle central, marque l’aboutissement d’une trajectoire qu’il a voulue fidèle à ses valeurs.

LES CURIEUX se sont agglutinés derrière la vitre. Fascinés, ils scrutent tous les mouvements d’un mime moustachu et volubile aux cheveux déjà gris gesticulant sur une chaise posée sur une estrade. Dans la salle de presse du Camp des Loges, Guy Lacombe, cinquante et un ans, raconte avec ferveur la petite histoire de ses fractures et de ce qui a encore l’accent chantant de ses vieilles souffrances.
Avec un stylo, il a aussi calculé le nombre de points que Sochaux aurait pu obtenir si les relations ne s’étaient pas dégradées avec Mickaël Pagis en cours de saison 2003-2004 (1). Puis l’entraîneur du Paris Saint-Germain conclut sa démonstration par un verdict, irrévocable et définitif : « À part à Toulouse, où le président Labatut m’a convoqué pour me limoger. À Cannes, à Guingamp et à Sochaux, partout où j’ai été entraîneur, je suis toujours parti de moi-même. Je préfère agir que subir. »
Élie Baup se souvient avoir joué en sélection minimes de la Ligue du Midi, à Toulouse à la fin des années 70, avec un attaquant venu de Villefranche-de-Rouergue, « un vrai bagarreur pour tout, qui ne lâchait rien ». Quelques années plus tard, Francis Fernandez, gardien de but de l’US Albi, a partagé la chambre « d’un mec très dur avec les autres mais d’abord avec lui-même ». « Il était venu pour jouer en Division d’Honneur et il s’est imposé comme un attaquant de percussion, avec l’équipe une, en Troisième Division. Il ne fallait pas le chatouiller. Il n’était pas du genre roseau qui plie facilement. »
En 1976, Jean-Claude Suaudeau a vu débarquer au centre de formation de Nantes un jeune homme « intéressant » qui serait du groupe champion de France l’année suivante. Il a tout de suite été emballé par « ce garçon différent au niveau du jeu et du tempérament ». « Même si je savais que ce ne serait pas facile. » En 1984, Jean-Claude Lemoult n’a pas oublié ce titre de champion olympique obtenu aux côtés d’un « coéquipier travailleur sur le terrain et qui, dans la vie, n’était pas une girouette et savait aller au bout de sa logique. »
Aveyronnais, homme d’un terroir où l’on cultive la persévérance austère, Guy Lacombe n’a jamais appris à faire les choses à moitié. Il a gardé comme une relique la lettre que sa maman est venue lui tendre, un matin, au saut du lit. Le FC Nantes voulait bien convier à un match d’essai face au FC Bâle celui qui s’était déjà résigné à faire des piges d’été pour le journal Centre-Presse. La seule réponse positive à des candidatures spontanées adressées aussi au FC Metz, à Saint-Etienne, à Sochaux et au Paris-Saint-Germain. Lorsqu’il a arrêté sa carrière de joueur, en 1989, Guy Lacombe a aussi stoppé net toute activité physique et il n’a pas souvenir de s’être livré au moindre footing depuis ce jour. « Quand je donne, je donne tout. J’ai le défaut de vouloir forcer les choses. Mais si je suis excessif dans ma passion je ne le suis pas dans ma gestion. »
Les échos de son parcours d’entraîneur témoignent du contraire. Ils répercutent assidûment les excès de verbe d’un technicien de haut vol nourri au lait de Coco (Suaudeau, son modèle) mais resté fidèle à ses racines et à son parcours. Sans nuances et sans concessions. Début janvier, dans France Football, David Jemmali avait clamé son « adoration pour un gars chiant qui en a claqué des Plexiglas d’un coup de poing. Mais je lui dois tout. »« C’est un perfectionniste colérique, assure de son côté Jérémy Mathieu, l’ancien Sochalien. Quand il n’était pas content, il prenait les joueurs un par un et il envoyait la sauce. » Du passage de Lacombe dans le Doubs Santos n’a pas oublié « le super entraîneur » mais n’a pas effacé de sa mémoire « les mots un peu durs qu’il employait parfois et qui pouvaient choquer des joueurs au caractère difficile ». Faut-il ranger Mickäel Pagis dans cette catégorie ? Lorsqu’il a quitté Sochaux, à l’été 2004, il a répété que « c’était parce qu’il ne pouvait plus travailler avec Lacombe ». En décembre 2005, lorsqu’il a appris que Guy Lacombe était nommé entraîneur du Paris Saint- Germain, l’actuel meilleur buteur de l’OM (4 buts) a rappelé « qu’avec lui, au niveau des relations humaines, franchement, ce n’était pas terrible ».
Des propos prémonitoires ou la simple retranscription d’une animosité personnelle ? Moins d’un an après sa prise de pouvoir à Paris, Guy Lacombe a été rattrapé par sa réputation. Comme poursuivi par les contradictions d’une trajectoire marquée par la rudesse de ses convictions fortes ! Trop fortes pour un milieu où le consensus est toujours mou ? Élu par ses pairs meilleur entraîneur de L 1 en 2003, l’entraîneur parisien a dû se livrer à une théâtrale conférence de presse pour se justifier et expliquer pourquoi Vikash Dhorasoo avait « trahi le club » par ses propos et son attitude (“L’Équipe” du 25 septembre). Hier en balance avec Gérard Houllier pour succéder à Paul Le Guen à la tête de Lyon, puis courtisé par Monaco et Bordeaux, Guy Lacombe a aujourd’hui pris ses distances avec les cadres de l’équipe du PSG (Yepes et Rothen). Le conflit ouvert serait-il le seul moteur et l’unique méthode de management de cet entraîneur au double visage ? Un chercheur passionné et torturé, capable de bosser dix heures pour élaborer une vidéo de quinze minutes, mais en manque de discernement psychologique, dans l’incapacité chronique d’arrondir les angles d’un caractère de feu ? « Faux, je déteste le conflit, s’exclame-t-il. Sur le plan du relationnel, j’aimême énormément évolué et j’adapte au club que je dirige. Mais quand on mecherche, c’est sûr, je ne refuse pas le combat. »
Samedi, en préambule à sa conférence de presse, il a interpellé les quelques journalistes présents pour rétablir une vérité. « J’ai vu Rothen il y a dix jours, mais c’est de la cuisine interne », a-t-il lancé d’un ton ironique. Sous-entendu, il y a bien eu dialogue avec l’intéressé avant de l’envoyer en CFA. Plus tard, en aparté, il confiera qu’en début de saison il a réuni les tauliers supposés du groupe. Pour leur parler et les responsabiliser.
Deux anecdotes permettent de mieux cerner encore la personnalité de cet homme droit et entier qui « peut accepter le compromis mais pas qu’on transgresse des valeurs fondamentales ». À l’âge de quatorze ans, il a été sollicité pour signer une licence dans le club local de rugby à XIII, Villefranche XIII. De cet « esprit rugby » qu’il revendique il a gardé des « liens d’amitié » avec Alex Desjardin, le préparateur physique de l’Aviron Bayonnais, noué des « relations de sympathie » avec Bernard Laporte et hérité d’un « regret » : celui de n’avoir pu profiter de son passage à Toulouse pour faire la connaissance de Guy Novès, le manager général du Stade Toulousain, autre personnalité bien trempée. Utile parenthèse dans l’exigence permanente de sa vie d’entraîneur exilé – sa femme vit à Dinan avec leurs deux enfants –, Guy Lacombe a eu le temps de lire un roman de Muriel Barbery, l’Élégance du hérisson. « Un ouvrage qui me correspond. A l’intérieur, je suis un grand sentimental et un affectif. J’aime l’humain. Mais mon métier m’oblige à mettre des barrières. » « Il est soupe au lait », concède Francis Fernandez à propos de son ancien compagnon de chambrée. Cette susceptibilité à fleur de peau se donne forcément d’autres proportions dans « un club où tout se sait et tout est repris par les médias » (Luis Fernandez). A Cannes, dans les années 90, Guy Lacombe a largement contribué à l’éclosion de joueurs du calibre de Zidane, Micoud, Vieira ou Frey. Cette saison, il a plongé dans le bain des professionnels David N’Gog (17 ans), Clément Chantôme (19 ans) et Larrys Mabiala (19 ans dimanche), tous trois issus de la formation du PSG. Guy Lacombe serait-il resté un éducateur dans l’âme, moins à l’aise pour gérer sur la durée des joueurs d’un autre statut social ? Serait-il trop à cheval sur ses principes pour affronter sereinement la réalité d’un environnement si particulier ?
« Non, non, le costume d’entraîneur à Paris n’est pas trop grand pour moi, s’emporte-t-il. Était-il trop grand, la saison dernière, quand on gagné la Coupe de France ? Moi, je veux simplement pouvoir me regarder dans une glace tous les matins. Et cette liberté-là, elle a un prix… »

(*) En 2003-2004, Sochaux avait terminé 5e de la L 1 avec 63 points. Pagis avait été onze fois titulaire et avait marqué 3 fois.

Paris voit toujours rouge

Le club parisien a encore perdu environ 12 millions d’euros la saison dernière.

LA SAISON 2005-2006, la dernière vécue par le Paris-Saint-Germain sous la tutelle du groupe Canal +, n’a pas failli à la règle. Abonné au déficit, le club parisien a encore perdu, selon nos informations, environ 12 millions d’euros en fin de saison dernière. Les comptes arrêtés le 30 juin 2006, qui seront publiés en fin d’année dans le rapport annuel de la direction nationale de contrôle de gestion (DNCG), sont formels : le PSG n’en a pas fini avec ses récurrents problèmes financiers et sera vraisemblablement, encore une fois, le plus mauvais élève de la Ligue 1. Un nouveau bonnet d’âne, arraché de haute lutte à la « convoitise » de son ennemi intime, l’OM, qui va perdre, lui, autour de 10 millions d’euros.

Ce « trou » va, une fois de plus, être comblé par le groupe Canal + puisqu’il était l’actionnaire du club parisien jusqu’en fin de saison dernière, lorsqu’il a cédé son encombrante filiale au trio d’investisseurs composé de Colony Capital, Morgan Stanley et Butler Capital Partners. Même débarrassé de ce boulet, il n’en finit donc pas de payer ses dérapages financiers. Avec une facture devenue colossale. Sur les neuf dernières années, les pertes cumulées du PSG, entièrement financées par le groupe Canal +, ont en effet atteint 250 millions d’euros, soit largement plus que celles de l’OM assumées par Robert Louis-Dreyfus, évaluées à 180 millions d’euros.

Toujours déficitaire, le PSG devrait pourtant avoir retrouvé l’équilibre depuis un an si on en croit les promesses qui avaient été faites à la DNCG. « La perspective pour 2004-2005 est un retour à l’équilibre pour la première fois depuis six ans, avec une forte croissance du chiffre d’affaires et une maîtrise de la masse salariale », écrivaient ainsi, à l’automne 2004, les dirigeants de l’époque dans le document remis au « gendarme financier » du football français.

La baisse de fréquentation du Parc inquiète

Le « retour à l’équilibre » promis n’était qu’un mirage, le club n’ayant pas cessé d’être déficitaire. Mais si le PSG reste un cancre, son carnet de notes s’améliore. Ses pertes suivent en effet une courbe décroissante. En 2001-2002, le club parisien avait en effet perdu la somme incroyable de 65 millions d’euros ! et la même chose l’année suivante. En 2003-2004, ce montant était descendu à 31,9 millions d’euros, avant de tomber un an plus tard à 17,8 millions d’euros. Pour atteindre, lors du dernier exercice, en 2005-2006, une perte de 12 millions d’euros. Cette amélioration est notable. Mais les recettes issues des droits de télévision sont nettement plus importantes depuis que Canal + a retrouvé, en 2005, l’exclusivité du Championnat en versant 600 millions d’euros annuels à la Ligue. La saison dernière, le PSG a ainsi perçu 31,6 millions d’euros de droits de télévision, soit la cinquième recette de Ligue 1 alors que le club ne s’est classé que neuvième en Championnat. Tout simplement parce que le PSG a été le club le plus diffusé par… Canal +, son actionnaire.

Cette saison, le club parisien espère se rapprocher de l’équilibre. Pour cela, il pourra compter sur les recettes issues de la Coupe de l’UEFA, une compétition qu’il ne disputait pas la saison dernière. Mais, même en cas de bon parcours, elles ne sont pas très conséquentes. Il doit donc surtout améliorer son classement en Championnat, qui conditionne l’essentiel des recettes. Avec un nouveau sujet d’inquiétude : la baisse de fréquentation que connaît le Parc des Princes depuis le début de la saison. Or la billetterie et les abonnements représentent 20 % du budget… Si le PSG ne veut pas être forcé de vendre quelques-uns de ses meilleurs joueurs (mais lesquels ?) au mercato d’hiver ou en fin de saison, il va devoir, là aussi, inverser la tendance.


Des progrès sans effets

Assez bon à Saint-Étienne malgré la défaite (0-1), le Paris-SG va moins mal. Mais ça ne se voit pas au classement.

DIMANCHE SOIR, à Saint-Étienne, le Paris-SG a très certainement disputé son meilleur match de la saison. Mais il a perdu, encore une fois (0-1). C’est sa quatrième défaite depuis l’ouverture du Championnat. Et ça commence à faire beaucoup pour une équipe qui se voulait ambitieuse en début de saison et rêvait secrètement d’embêter le grand Lyon. Elle pensait en avoir les moyens après le Trophée des Champions, perdu aux tirs au but (1-1, 4-5 aux t.a., fin juillet, à Gerland. Deux mois plus tard, ce n’est plus la même histoire. Les chiffres sont là et ils ne sont évidemment pas joyeux. Après huit journées de L 1, le Paris-SG est 14e de la Ligue 1 avec huit points, à quatorze longueurs de l’OL… C’est le deuxième plus mauvais départ de l’histoire du club. En 2004-2005, il ne comptait que sept points après huit rencontres. Vahid Halilhodzic était l’entraîneur. Il n’avait pas terminé la saison.

Guy Lacombe n’est pas menacé, même si son bilan chiffré n’est guère reluisant. Depuis son arrivée, le Paris-SG a collectionné dix défaites et onze nuls en Championnat pour seulement six victoires. Avec 33 buts marqués et 36 encaissés. « Huit points, en huit matches ? Je ne vais pas vous dire que c’est bien, soupire l’intéressé. Si les joueurs croient en eux, si on progresse sur certains détails, on va avancer dans le Championnat. Mais je ne suis pas spécialement inquiet et je suis très lucide sur ce qu’on fait. Comme le répète souvent Alain Cayzac, je pense que notre premier match (défaite à domicile contre Lorient 2-3) nous a plombés… Il y aussi encore beaucoup de meurtrissures de l’an passé. J’ai ma part de responsabilité. J’essaie de faire avancer un club qui retombe parfois dans ses travers. »

Une nouvelle formule le 14 octobre ?

Depuis la défaite face à Marseille (1-3), il y a trois semaines, l’entraîneur a noté de nombreux progrès, senti ses joueurs réceptifs, prêts enfin à accepter son discours et ses méthodes. « Je pense que le turn-over a perturbé. Celui que j’utiliserai au mois d’octobre sera peut-être plus intéressant. Les joueurs vont assimiler et comprendre le bien-fondé de certains choix. » Guy Lacombe a l’air sincère… Et, sincèrement, il est très difficile d’accabler son équipe après le match de Saint-Étienne. Elle a perdu à cause d’une erreur d’inattention en défense, « une erreur de minime » (Lacombe), d’un manque de réalisme offensif et d’un exceptionnel Jérémy Janot. Hier matin, Guy Lacombe est évidemment revenu sur le contenu de la rencontre, « intéressant et encourageant. On a maîtrisé le match. »

En première période, l’équipe a joué très haut, exerçant un pressing tout-terrain qui a considérablement perturbé la circulation du ballon adverse. Elle s’est même procuré une très belle occasion, mais Christian Rodriguez n’a pas réussi à cadrer son coup de tête (15e). Après la pause, menée au score, elle a changé sa façon d’être, abandonnant son 4-3-2-1 pour se présenter avec deux véritables attaquants. Elle a été séduisante, moins calculatrice mais inefficace. « J’avais prévu de modifier notre système quel que soit le résultat », précise l’ancien technicien de Sochaux. Kalou était au courant. Son apparition faillit être décisive et a libéré Pauleta d’un poids. Et si c’était ça la bonne formule ? Pauleta et Kalou soutenus par deux milieux offensifs excentrés qui pourraient être Rothen, buteur samedi avec la réserve, et Frau…

C’est peut-être l’équipe qu’on verra le 14 octobre, au Parc des Princes, contre Sedan. Paris n’aura pas le droit à l’erreur. Mario Yepes débutera cette rencontre puisque Sylvain Armand sera suspendu. Dimanche soir, le défenseur colombien a disputé la deuxième période. Après quelques hésitations, il a assuré et, comme Kalou, s’est procuré une belle occasion. Guy Lacombe a aimé son retour. « C’est un homme d’honneur qui ne voulait pas de cadeau. J’ai vu du bon Mario. Ce qu’il a vécu va nous faire avancer. Il a su se remettre en question. Si d’autres le font, ce sera très bien pour nous. » Guy Lacombe semble compter sur ses « étoiles » pour sortir le Paris-SG de ses soucis


IRM pour Frau

Touché jeudi contre Derry et forfait à Saint-Étienne, Pierre-Alain Frau souffre toujours du pied droit. « C’est gonflé et bleu, explique-t-il. Quand je cours, je n’ai pas mal ; en revanche, le moindre contact avec le ballon est douloureux. Je vais donc passer une IRM. » Elle était prévue hier. Également forfait à cause d’une bronchite, Paulo Cesar est toujours malade. Vendredi, le Paris-SG affrontera Créteil en amical, au Parc des Princes et à huis clos. – G. D.


Les vingt dernières minutes ?

Vikash Dhorasoo, qui risque un licenciement, a été reçu hier par le président du PSG. Sa sanction lui sera communiquée par lettre recommandée.

QUE S’EST-IL DIT hier midi, entre Alain Cayzac, président du PSG et Vikash Dhorasoo, son joueur, convoqué pour un entretien préalable qui a duré vingt minutes ? Le dirigeant parisien qui avait réaffirmé la veille, à Saint-Etienne, le « besoin d’autorité » du Paris-SG, a exposé ses griefs au milieu de terrain recruté à l’été 2005. L’ancien international a énuméré ses arguments.

Se dirige-t-on vers un licenciement ou une simple amende ? Les faits reprochés à Dhorasoo, mis à pied la semaine dernière, ont été qualifiés de « graves » par la direction du PSG et Guy Lacombe, son entraîneur, retient deux fautes professionnelles à son encontre : 1) « un refus de s’entraîner aux conditions fixées », 2) « avoir dérobé un document interne à l’équipe professionnelle classé confidentiel ». Depuis ses propos dans L’Équipe (voir notre édition du 23 septembre), l’ancien milieu des Bleus, 33 ans mardi prochain, est au cœur de la tempête. Selon ses propres termes, il se sentait « humilié », parce qu’il était régulièrement envoyé dans l’équipe réserve qui évolue en CFA. Et il s’en était pris directement à Guy Lacombe, son entraîneur, l’accusant d’avoir « menti » à son sujet, à propos d’une prétendue blessure.

Hier, en fin de matinée, Dhorasoo, accompagné de son avocat, s’est engouffré dans le parking en sous-sol du Parc des Princes, au volant de son Aston Martin noire, sans s’arrêter devant la forêt de micros et de caméras postés à l’entrée. Après avoir été reçu par Alain Cayzac, il est sorti par une porte différente, à l’insu des nombreux journalistes. Rien n’a filtré, ni au club, ni dans l’entourage du joueur.

Des excuses publiques peuvent tout changer

Alain Cayzac, tenu comme Vikash Dhorasoo par le secret du code du travail, n’a pas souhaité lever un coin du voile sur la teneur des propos échangés. La décision sera communiquée au joueur par lettre recommandée. Le président du PSG, assisté tout au long de cet entretien par Marie-Laure Capot, directrice des ressources humaines au PSG, s’est borné à dire : « Je ne sais pas quand la décision sera rendue publique. Légalement, cela peut être fait dans 48 heures mais nous disposons d’un délai d’un mois pour la faire connaître. » Les dirigeants du Paris-SG partisans de la ligne dure, penchent pour un licenciement pur et simple, ce qui démontrerait désormais sans ambiguïté de quel côté est le pouvoir. Le président du PSG était aussitôt monté au créneau, après les propos de Dhorasoo, lui répondant du tac au tac : « Il a traité son coach de menteur, ça ne m’a pas plu » ; ou encore : « Il s’est exclu tout seul. » Dimanche soir, à Saint-Étienne, Cayzac a précisé, en revanche, « ne pas vouloir faire de Dhorasoo un exemple ».

Les deux parties sont-elles parvenues à s’entendre sur le fond de l’affaire et se dirige-t-on vers une conciliation ? C’est une hypothèse et on rappellera à ce propos que l’ancien joueur de l’OL a déclaré qu’il souhaitait « aller au bout de son contrat avec Paris ». Ce dernier court jusqu’en 2007. Dhorasoo à qui Lacombe a demandé de « présenter des excuses publiques aux joueurs, au club et à tous les entraîneurs » s’exécutera-t-il ? S’il le faisait, la rupture pourrait alors être évitée. Mais le joueur semble camper sur d’autres positions. Si excuses il y a, Dhorasoo les fera « au président », a-t-il prévenu, alors que ses mots blessants visaient directement Guy Lacombe.

Le nœud gordien est bien là : entre Lacombe et Dhorasoo, il ne semble plus y avoir d’entente possible. Interrogé, la semaine dernière, sur le degré de sanction, le coach parisien s’était exclamé dans nos colonnes : « Pour qu’il ait fait un article pareil, c’est qu’il se sent en totale impunité (..) On va voir la force du club. » Si Vikash Dhorasoo était licencié, ce serait une première depuis la naissance de la Charte du football professionnel, en 1973, véritable convention nationale collective des métiers du football.

Mercredi 4 Octobre



PAS D'ECLAIRECIE ENTRE DHORASOO ET LE PSG

L’entretien préalable n’a pas rapproché les deux parties. S’il était licencié, le joueur pourrait rebondir en Angleterre.

DÈS AUJOURD’HUI, soit quarantehuit heures après l’entretien préalable avec le joueur dans son bureau du Parc des Princes, Alain Cayzac est en mesure de communiquer à Vikash Dhorasoo, par lettre recommandée, sa décision dans le conflit qui oppose l’ancien international à la direction du PSG depuis dix jours. Mais le président parisien, qui doit participer aujourd’hui à une réunion du G 14, est enclin à attendre encore un peu.
En dehors de son refus de laisser traîner le dossier pendant un mois – délai légal maximal dont il dispose pour rendre sa décision –, rien ne filtre des intentions précises d’Alain Cayzac. Il est simplement permis d’observer que le calendrier à court terme du PSG – sans match officiel ce samedi, où beaucoup de regards seront braqués sur Écosse-France – se prête a priori à une communication moins exposée, moins explosive sur le sujet. Moins, en tout cas, que la semaine prochaine, quand l’équipe de Guy Lacombe sera en quête de concentration avant un match crucial contre Sedan, le 14 octobre, au Parc.

Paris cherche un milieu défensif

Sauf coup de théâtre, on ne connaîtra pas avant vendredi l’épilogue de cette affaire Dhorasoo. En attendant, l’ex-Milanais reste mis à pied, ni payé ni autorisé à s’entraîner. Et la température qui se dégageait, hier, au lendemain du rendez-vous entre le joueur et son président, oscillait entre le froid et le très froid. Lors de leur entretien, Cayzac aurait demandé à Dhorasoo s’il était enfin disposé à présenter des excuses, notamment à son entraîneur et au reste du groupe. Le joueur n’aurait pas souhaité donner suite. Selon des sources proches du dossier, « il n’y a eu aucun signe d’ouverture, de rapprochement » entre les deux parties au cours de cet entretien préalable.
La tendance étant, depuis le début, à un licenciement du joueur s’il n’accepte pas, déjà, le principe des excuses, la suite de l’affaire se dessine quelque peu. En coulisses, plusieurs éléments venaient nourrir, hier, l’hypothèse, de plus en plus forte, d’un départ de Dhorasoo. D’abord, l’isolement du joueur, qui semble aujourd’hui rejeté par une large majorité de ses coéquipiers. Aucun ne l’a soutenu publiquement, pas même Pauleta, dont il est proche. Ensuite, le fait que le PSG vise à recruter un milieu défensif lors du mercato hivernal. Enfin, le joueur lui-même, en conflit ouvert avec Guy Lacombe, ne se ferait pas d’illusions sur son avenir à Paris. Il scruterait ce qui pourrait émaner d’Angleterre, où Bolton s’intéresse à lui depuis fin août.
Entre le PSG et Dhorasoo, sous contrat jusqu’en juin prochain, l’union semble toucher à son terme. Mais, ce matin, l’ambiance décrit surtout deux camps qui prennent soin de ne commettre aucune erreur de communication pour ne pas fragiliser leurs positions. Notamment si le conflit devait s’achever aux prud’hommes, où Dhorasoo pourrait réclamer près de deux millions d’euros au PSG s’il était licencié pour faute grave, donc sans indemnités.



LES QUATRE CLUBS français encore en course en Coupe de l’UEFA, Auxerre, Paris-SG, Lens et Nancy, savent depuis hier ce qui les attend au cours des cinq journées de la phase de poules qui se déroulera du 19 octobre au 14 décembre prochains [i}(voir calendrier ci-dessous).[/i] Pour atteindre les seizièmes de finale, il faudra finir parmi les trois premiers de son groupe. Si le sort s’est montré plutôt clément avec le PSG et, dans une moindre mesure, avec Lens, il a été plus dur avec Auxerre et redoutable avec Nancy.
[…]
PARIS-SG (Groupe G). – Les Parisiens, même s’il n’étaient pas tête de série, ont hérité d’un bon tirage. Ils recevront les Grecs du Panathinaïkos, la tête de série la moins huppée et dont le palmarès est vierge de tout titre européen, et le Hapoel Tel-Aviv. Ironie du sort, ils se déplaceront chez le récent bourreau de l’OM, le club tchèque de Mlada Boleslav (0-1, 4-2), et au Rapid Bucarest, quartfinaliste l’an passé.


LE CALENDRIER DES ÉQUIPES FRANÇAISES

1re journée
(jeudi 19 octobre)
Rapid Bucarest (ROU) - Paris-SG

2e journée
(jeudi 2 novembre)
Exempts : Auxerre et Paris-SG.

3e journée
(jeudi 23 novembre)
Paris-SG - Hapoël Tel-Aviv (ISR)

4e journée
(mercredi 29 et jeudi 30 novembre)
Mlada Boleslav (RTC) - Paris-SG

5e journée
(mercredi 13 et jeudi 14 décembre)
Paris-SG - Panathinaïkos (GRE)

16es de finale. – Aller : mercredi 14 février 2007. Retour : jeudi 22 février.
8es de finale. – Aller : jeudi 8 mars. Retour : jeudi 15 mars.
Quarts de finale. – Aller : jeudi 5 avril. Retour : jeudi 12 avril.
Demi-finales. – Aller : jeudi 26 avril. Retour : jeudi 3 mai.
Finale : mercredi 16 mai à Glasgow (ECO), Hampden Park.

Alain CAYZAC (président du Paris-SG) : « Le groupe me paraît homogène. Nous retrouvons le Rapid Bucarest, que nous avions éliminé dans cette même compétition en septembre 2001. Panathinaïkos, qui viendra au Parc, est un habitué et Mlada Bolesvav est célèbre en France depuis son succès face à Marseille. »

Jeudi 5 Octobre



LE VRAI PRIX DU PSG

Canal + a officiellement vendu le club parisien 41 millions d’euros, mais il a aussi garanti son passif à hauteur de 80 millions...

LE 11 AVRIL DERNIER, le groupe Canal + mettait un terme à un interminable feuilleton en annonçant la vente du Paris-Saint-Germain, sa filiale depuis 1991. Après des semaines de tractations, le club était cédé aux fonds d’investissements Colony Capital et Butler Capital Partners, associés à la banque d’affaires Morgan Stanley. Au cours d’une conférence de presse menée par Alain Cayzac, le nouveau président, la transparence était de mise. Le prix de la cession était même ouvertement annoncé : 41millions d’euros pour racheter 100 % du capital de la SASP Paris-Saint- Germain.
Mais le chiffre annoncé n’est qu’une illusion. Il n’offre pas une vue complète de la situation. Car les nouveaux actionnaires du club ont su se prémunir contre les mauvaises surprises qui ne vont pas manquer de se produire au vu des innombrables « affaires » auxquelles le PSG est mêlé (voir ci-contre). À commencer par celle sur les compléments de salaires qu’aurait versés Nike, l’équipementier du club, aux joueurs parisiens. Dans ce dossier, le PSG a été mis en examen en tant que personne morale par Françoise Desset, juge au pôle financier de Paris, comme l’ont été les anciens présidents Laurent Perpère (1998-2003) et Fran ci s Gra il le (2003-2005), ou encore l’ancien directeur financier Pierre Frelot. Dans ce dossier brûlant, le PSG risque gros, notamment des redressements importants assortis de très fortes amendes. Ces menaces n’ont pas échappé au trio d’acquéreurs, qui a négocié des garanties de passif vertigineuses. Elles peuvent en effet atteindre, dans le pire des cas, 80 millions d’euros...
Dans ce montant maximum,les litiges salariaux entre le PSG et ses anciens salariés sont également pris en compte. À commencer par celui qui oppose Vahid Halilhodzic à son ancien club. Limogé en février 2005, « coach Vahid » ne s’est pas laissé faire, engageant une procédure devant le conseil des prud’hommes. Il réclamait au départ 9millions d’euros au PSG et obtiendra finalement 3,5 millions d’euros, dont 880 000 euros de dommages et intérêts, son licenciement ayant été jugé « aux torts exclusifs du club ». Le PSG a fait appel de cette décision.

250 millions d’euros de pertes en neuf ans

Moins connus, d’autres conflits opposent le PSG à des joueurs réclamant des rémunérations qui leur auraient été promises sans leur être versées. Au total, tous ces litiges d’origine salariale ou parfois commerciale, qui n’ont pas été provisionnés dans les comptes du club, ont été garantis à hauteur de 18 millions d’euros par le groupe Canal +. Une somme qui entre dans l’enveloppe globale de 80 millions d’euros.
Autant dire que l’addition pour l’ancien actionnaire du PSG n’est pas encore complète. Il a bien sûr officiellement vendu son encombrante filiale pour 41 millions d’euros. Mais sur les neuf dernières années, les pertes cumulées du club parisien, entièrement financées par ses soins, ont atteint 250 millions d’euros... Et avec les menaces qui guettent, la facture pourrait encore s’alourdir.


BETTONI MIS EN EXAMEN

L’intermédiaire, non licencié, est soupçonné d’avoir perçu des fonds à l’occasion de nombreux transferts de joueurs du PSG.

L’ENQUÊTE sur les transferts suspects réalisés par le PSG entre 1998 et 2005 se concentre désormais sur les intermédiaires intervenus, dans des conditions parfois opaques, à l’occasion de ces transactions. Le 21 septembre, les juges Renaud Van Rymbeke et François Desset, en charge de l’enquête, ont mis en examen Richard Bettoni pour « exercice illégal de la profession d’agent ». La veille, ce dernier avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Division nationale des investigations financières (DNIF). Déjà visé par une instruction confiée au juge marseillais Charles Duchaine, saisi d’une plainte de la FFF, Bettoni est suspecté par les enquêteurs d’avoir perçu des fonds lors de nombreux transferts – ceux de Déhu, Fiorèse, Domi, B. Mendy et K. Diawara notamment – et ce alors qu’il travaille sans licence. Bettoni,un temps salarié de la société de management de joueurs créée par Jean Tigana, aurait, pour ce faire, utilisé comme « couverture » les services de son ami Ranko Stojic, un agent serbe détenteur, lui, d’une licence FIFA d’agent de joueur. Il aurait par ailleurs retiré des espèces sur le compte détenu par Stojic à la banque Edmond de Rothschild de Monaco.
Lors de son interrogatoire de première comparution, Bettoni a contesté les faits qui lui sont reprochés. Excipant de sa bonne foi, il a assuré avoir exercé une activité de conseil et non d’agent. Interrogé comme témoin par les policiers les 17 et 18 mai 2005, Stojic avait lui-même affirmé que Bettoni intervenait à ses côtés « en tant que conseil, de par ses compétences de technicien » (il fut, dans les années 1990, responsable du recrutement de l’AS Cannes). « Mais je reste le décideur. Ce n’est pas un apporteur d’affaires non plus », avait précisé Stojic. La DNIF a établi qu’entre 2001 et 2004, Pro Agency, la société de Stojic, avait versé plusieurs centaines de milliers d’euros à Bettoni.
Selon l’agent serbe, ces fonds auraient récompensé l’activité de conseil de son ami, qui l’aurait aidé lors de plusieurs transferts. Ainsi, selon Stojic, concernant le recrutement de Déhu, Bettoni « appelait régulièrement le joueur et sa famille pour s’enquérir des éventuels soucis ». Même chose pour la venue de Domi : « Bettoni a fait un gros travail relationnel auprès de la mère du joueur, qui s’inquiétait de sa situation psychologique, des problèmes liés à son culte religieux » . « Je peux vous préciser qu’il a fait un gros travail également pour les joueurs (Djibril) Cissé, Saha, Boumsong, Prso », avait ajouté Stojic, évoquant des transferts, sans rapport avec le PSG, réalisés par le duo. Les policiers avaient toutefois fait observer à Stojic que Bettoni avait été rémunéré par le PSG, en 2002, lors du recrutement de B. Mendy. « Je ne le savais pas », avait affirmé le Serbe. « Qu’en pensez-vous ? », avaient relancé les policiers. « Il n’est pas agent de joueur, il n’a pas le droit. Ce qui m’étonne, c’est que Paris ait payé », avait observé Stojic.
Concernant les importants retraits en espèces détectés sur son compte monégasque (plusieurs centaines de milliers d’euros entre 2000 et 2003), l’agent avait déclaré qu’une partie avait été « reversée à des dirigeants et des joueurs dans le cadre de rétrocessions de commissions ». « Je ne me souviens plus de ces retraits, ces dates sont anciennes », s’était toutefois empressé d’ajouter le Serbe. Les investigations bancaires ont établi que plusieurs internationaux français appartenant à l’« écurie Stojic » avaient retiré des fonds en liquide à Monaco : il s’agit de Christanval, Djetou, Boumsong et Déhu.

L'IRM DE PAF

L’IRM qu’a passée Pierre-Alain Frau lundi après-midi n’a rien décelé. L’attaquant, touché au pied droit, va mieux. Hier, il a couru normalement mais n’a toujours pas repris l’entraînement avec le ballon. Par ailleurs, Sammy Traoré, qui devait rejoindre la sélection malienne n’est pas parti. Le défenseur n’est pas parvenu à s’entendre avec son sélectionneur, Jean-François Jodar. « Je lui ai demandé de rejoindre le groupe le mardi, explique le joueur. Il a refusé. Ce n’est pas la première fois que je me prends la tête avec un sélectionneur. Je vais en profiter pour reposer un peu mes adducteurs. »

Vendredi 6 Octobre



STOJIC MIS EN EXAMEN A SON TOUR

Richard Bettoni n’est plus la seule personne mise en examen dans l’enquête sur les transferts suspects réalisés par le PSG entre 1998 et 2005. Son ami, l’agent Ranko Stojic, a été à son tour mis en examen pour « faux, usage de faux et complicité de travail dissimulé » par les juges Renaud van Ruymbeke et Françoise Desset, en charge du dossier.

Le Serbe est notamment soupçonné d’avoir majoré sa commission sur le transfert du défenseur Frédéric Déhu, du FC Barcelone au PSG en 2000, afin de faire bénéficier le joueur d’un complément de salaire occulte. Un autre agent, Gilbert Sau, a été entendu mercredi par les magistrats en tant que témoin assisté (statut entre celui de témoin et de mis en examen). Au mois de juin, Sau avait été condamné à l’issue du procès des comptes de l’OM à dix-huit mois de prison ferme, 300 000 _ d’amende et à une interdiction de cinq ans d’exercer dans le milieu du football.

Samedi 7 Octobre



Dhorasoo ne saura rien sur son avenir avant lundi

CE MATIN, vers 10 heures, comme chaque jour depuis mardi, Vikash Dhorasoo descendra vérifier si, dans sa boîte aux lettres, le facteur n'a pas déposé une lettre du PSG lui annonçant la nature de sa sanction. Mais aujourd'hui encore, il ne trouvera rien. Car Alain Cayzac n'a tout simplement pas encore pris sa décision.
L'entretien préalable qui s'est déroulé lundi midi a ouvert un délai d'un mois pour que le club communique. Toutefois, la mise à pied à titre conservatoire décidée à l'encontre de Dhorasoo il y a douze jours, en raison de la gravité des faits reprochés à l'ex-international, laissait penser à une annonce rapide. En clair : un licenciement pour faute grave semblait l'issue la plus probable.

Un signe encourageant

Mais Alain Cayzac ne s'est pas laissé déborder par ses sentiments. Le président parisien souhaite en effet ne pas prendre sa décision sous le coup de la colère. Il a mis à profit ces dernières heures pour réfléchir et analyser toutes les conséquences d'une séparation, qu'elles soient psychologiques, médiatiques ou financières. Il a même pu évoquer cette affaire avec les autres présidents du G 14 mercredi à Bruxelles. Lundi, cela fera une semaine que Dhorasoo attend d'être fixé sur son sort. Sans anticiper sur le choix final, on peut analyser le scénario actuel comme un signe encourageant pour le futur du joueur à Paris. Si la faute grave qui lui est reprochée était constituée de façon aussi évidente que sa mise à pied le laissait entrevoir, son cas aurait sans doute été rapidement réglé. Dans une semaine, Paris recevra Sedan dans un match à gros enjeu pour la suite de la saison. On peut douter que la direction parisienne prenne le risque de perturber la préparation de ce match avec la gestion du cas Dhorasoo. C'est donc en tout début de semaine prochaine que tout devra être définitivement tranché. Aujourd'hui, le PSG se prive d'un joueur qui ne s'entraîne même plus et qu'il faudra remettre en condition physique s'il venait à être réintégré. Dans le même temps, le club n'a pas caché auprès de plusieurs agents son intention de recruter un milieu de terrain relayeur au prochain mercato d'hiver s'il venait à se séparer de Dhorasoo. Espérons que les prochains jours apportent un peu de clarté à un feuilleton dont il serait souhaitable de connaître rapidement la fin.

Lundi 9 Octobre



DHORASOO : EPILOGUE AUJOURD'HUI ?

Le dénouement de l’affaire Dhorasoo pourrait intervenir aujourd’hui. Une semaine après un entretien préalable à un éventuel licenciement avec Alain Cayzac, la décision du président du PSG – qui dispose encore légalement de trois semaines pour la communiquer à l’intéressé – doit parvenir au joueur par lettre recommandée et mettre fin au bras de fer qui oppose l’ancien international à son entraîneur, Guy Lacombe, soutenu par Cayzac. Cette lettre lui a-t-elle déjà été envoyée vendredi dernier, avant un week-end où chaque partie a préféré garder le silence ? Le joueur, lui, se préparerait toujours à l’hypothèse du départ. Avec deux destinations possibles : Bolton, qui l’avait approché fin août, et Monaco, où son nom avait déjà circulé au printemps dernier.