Revue de Presse

PARIS PREPARE DEJA LE MERCATO

LE PSG s'active pour le futur mercato hivernal qui aura lieu du 1 e r au 31 janvier 2007. Les membres de la cellule recrutement du club parisien multiplient les voyages et les repérages. Eric Pécout est actuellement en Argentine et Saar Boubacar était en Belgique ce week-end.
Ces déplacements s'inscrivent dans une politique nouvelle souhaitée par Alain Cayzac dans ce domaine. Le président parisien souhaite que son club anticipe son recrutement et qu'il soit inventif. « On doit aller voir un joueur dix fois, savoir comment il est sur son terrain, à l'extérieur, sous la pluie, par temps sec, nous expliquait Cayzac il y a quelques semaines. Pour cela, il faut superviser au maximum et développer nos réseaux dans les pays étrangers et en particulier dans des régions où il y a encore des bons coups à réaliser. » A presque trois mois de l'ouverture du mercato, les recruteurs parisiens prospectent tous azimuts et se renseignent à tous les postes. Leur volonté : préparer également la saison prochaine et anticiper d'éventuels besoins, là où il n'y a pas encore forcément de carences aujourd'hui.

Un oeil sur Julian Esteban

Pour l'avenir proche, les yeux parisiens scrutent au milieu de terrain. Un défensif serait le bienvenu. Le PSG en manque cruellement depuis le départ de Modeste MBami à Marseille cet été, même si David Rozehnal s'impose de match en match dans ce rôle. Si Vikash Dhorasoo venait à être licencié - la décision devrait être rendue en début de semaine -, Paris tenterait de dénicher un milieu relayeur capable de récupérer et de relancer proprement. Depuis des mois, le PSG suit l'Argentin Fernando Rubén Gago. Annoncé comme une petite merveille (20 ans), ce joueur de Boca Juniors est pisté par des ténors du foot et son prix a très nettement augmenté pour avoisiner désormais les 15 M€. Une somme trop élevée pour Paris. Alain Roche, le responsable de la politique sportive, et son équipe vont peut-être devoir aussi se mettre à chercher à un autre poste : en défense centrale. Au cas où Mario Yepes demande à partir. Ce n'est pas d'actualité mais cette éventualité existe bel et bien dans l'esprit du Colombien. Il sera titulaire samedi soir au Parc contre Sedan. S'il retrouve une place dans le onze type parisien, ses envies de départ disparaîtront. S'il doit faire l'appoint au gré des forfaits ou des suspensions d'Armand et Traoré, alors Yepes demandera à quitter le club. Il aura à ce moment un nouvel atout pour lui. Dans quelques semaines, il va obtenir la nationalité française et ne sera donc plus considéré comme extra-communautaire, ce qui faciliterait un transfert vers l'Espagne ou l'Italie. La priorité parisienne concerne l'entrejeu. Mais offensivement aussi, le PSG n'est pas inactif. Dans ce secteur, il apprécie le jeune Suisse du Servette de Genève, Julian Esteban (20 ans), un joueur sur les tablettes depuis un certain temps déjà.

Mercredi 11 Ocotbre



AFFAIRE HALILHODZIC

Le PSG obtient gain de cause

LA SIXIÈME CHAMBRE SOCIALE de la cour d’appel de Versailles, présidée par M. Ballouhey, a rendu son arrêt dans l’affaire opposant le Paris-SG à son ancien entraîneur Vahid Halilhodzic et infirmé le jugement du conseil des prud’hommes du 19 décembre 2005. Celui-ci avait prononcé la résiliation juridiciaire, aux torts exclusifs du club, du contrat de travail liant les deux parties, après le limogeage, le 8 février 2005, à la suite d’un match à Nantes, de l’entraîneur. Les juges de première instance avaient, par ailleurs,condamné le PSG à payer plus de 2,6 millions d’euros d’indemnités à Halilhodzic. Hier, à Versailles, la cour d’appel a « infirmé » le jugement de première instance et « dit que la rupture du contrat, intervenue le 23 février », était assimilable à une démission de l’entraîneur. À ce titre, après avoir condamné le Paris-SG à verser une somme de 39 666,66 euros au titre des salaires dus à son employé pour la période allant du 9 au 23 février, l’arrêt condamne Vahid Halilhodzic à rembourser les sommes versées par le PSG à titre provisoire (soit autour de 1,5 million d’euros) et à 80 000 euros de dommages-intérêts pour « rupture anticipée du contrat de travail ». Un retournement de situation qualifié de « surprenant » par le défenseur d’Halilhodzic, Me Jean-Jacques Bertrand, dont le client s’est pourvu en cassation. – R. Po.



Halilhodzic : « Un jugement invraisemblable »

Vahid HALILHODZIC : « C’est un jugement invraisemblable. Le PSG m’a licencié pour faute grave et, maintenant, on voudrait faire croire que j’ai démissionné. Tout le monde sait que je n’ai jamais songé à démissionner et que j’ai jamais rien fait qui allait dans ce sens. Le 8 février 2005, Francis Graille m’a convoqué au Parc des Princes à 20 h 15. J’ai encore la scène en mémoire dans les moindres détails. Il m’a dit : “Vahid, on arrête notre collaboration à partir dece soir.” J’ai réponduqu’ilmedécevait beaucoup et je suis parti. Si ça, ce n’est pas un licenciement… Ensuite, le site Internet du PSG et tous les journaux ont évoqué mon licenciement pour faute grave. Alors, j’ai vraiment du mal à avaler cette histoire de démission. C’est également pénible parce que je pensais en finir avec cette affaire. Mais je vais me battre jusqu’au bout avec encore plus d’acharnement. Parce que je suis certain d’être dans mon bon droit. J’ai confiance en la justice française et je ne vois pas comment elle pourrait en rester là. »


AFFAIRE DHORASOO

La lettre est partie

VIKASH DHORASOO saura probablement ce matin s’il fait toujours partie du PSG. Alain Cayzac, son président, lui a envoyé hier après-midi une lettre recommandée. Elle est la suite logique à l’entretien préalable qui s’était tenu au Parc des Princes le 2 octobre. Ce courrier recèle la décision prise par le patron du PSG. Depuis quelques jours, dans l’entourage du club, on évoque avec insistance le licenciement du milieu relayeur, coupable, selon le PSG, d’avoir violemment critiqué dans la presse le club et l’entraîneur Guy Lacombe. Mis à pied depuis le 29 septembre, Vikash Dhorasoo ne se fait, semble-t-il, pas d’illusions. Ses conseillers ont d’ailleurs commencé à chercher une solution de repli. Bolton et Strasbourg (lire ci-dessous) se sont renseignés. Une chose semble acquise : Vikash Dhorasoo ne sera pas ce midi à l’Hôtel de Ville avec les autres joueurs du PSG, invités par le maire, Bertrand Delanoë, même si celui-ci apprécie beaucoup l’homme. Bertrand Delanoë aurait même fait appeler le PSG pour connaître l’évolution de l’affaire.


Papin a appelé Dhorasoo

Les difficultés de Vikash Dhorasoo au PSG ont donné une petite idée à Jean-Pierre Papin, l’entraîneur de Strasbourg (L 2), qui a contacté le milieu parisien. « Je l’ai appelé parce que je le connais, sachant ce qu’il se passait. » Dhorasoo serait-il intéressé ? « C’est une conversation qui va rester entre nous mais j’estime qu’un joueur comme lui… C’est du gâchis. Si on peut récupérer un talent comme ça, ce sera un plus pour nous. » Par ailleurs, JPP cherche aussi un attaquant.« Il nous manque quelqu’un qui finit alors qu’on arrive à se créer beaucoup d’occasions. On a beaucoup de joueurs mais qui sont à peu près du même niveau. » Depuis le début de la saison, Tum et Rangelov ont inscrit deux buts chacun, Perbet un seul.


FRAU EST D'ATTAQUE

Bien remis de sa blessure au pied droit, Frau a pris part à l’intégralité de la séance d’hier. Quant au jeune latéral droit Mabiala, il souffre d’une colique néphrétique et restera hospitalisé quelques jours. Après la séance de ce matin, le président, le staff et les joueurs seront reçus à la mairie de Paris par Bertrand Delanoë


LE PSG PROSPECTE EN AMÉRIQUE DU SUD

Le Paris-SG prépare le mercato hivernal. Éric Pécout et Alain Roche, deux de ses membres, sont partis en Amérique du Sud. Éric Pécout est en Argentine, où il a assisté à la victoire de River Plate sur Boca Juniors (3-1), avec un doublé de Gonzalo Higuain, jeune buteur né en 1987 à Brest et rêvant de porter le maillot tricolore. Alain Roche est au Brésil, où il se serait penché sur le cas d’Elder Granja, latéral droit de Porto Alegre. Âgé de 24 ans, il sera libre en décembre 2007.

Jeudi 12 Octobre



VIRE POUR FAUTE GRAVE, DHORASOO ATTAQUE LE PSG

«MANQUEMENT du joueur à son obligation de réserve, à son devoir de loyauté, actes d'insubordination et de désobéissance, attitude de provocation permanente. » C'est en ces termes que le PSG a justifié à Vikash Dhorasoo son licenciement pour faute grave, dans une lettre envoyée en recommandé, postée hier matin, au domicile du joueur. « Nous confirmons avoir mis un terme au contrat de travail de Vikash Dhorasoo, pour les motifs développés par son avocat », s'est contenté de commenter le club parisien.
Le joueur, lui, a décidé de saisir le conseil des prud'hommes. Cette issue au conflit qui oppose depuis un mois le PSG à l'un de ses cadres était attendue. Elle amène néanmoins de nombreuses questions.

Y avait-il une autre solution ?
La cohabitation entre Guy Lacombe et Vikash Dhorasoo était devenue impossible. Campés sur leurs certitudes respectives, les deux protagonistes n'auraient jamais fait un pas l'un vers l'autre pour dissiper le malaise. Toute autre décision que le licenciement de Dhorasoo aurait été un terrible camouflet pour son entraîneur, soucieux de soumettre au même régime l'ensemble de ses joueurs, sans aucune forme particulière pour les plus expérimentés ou les mieux payés. Une tête devait tomber, les dirigeants ont préféré conserver celle de Lacombe.

La faute grave est-elle avérée ?
Dans une contre-attaque publique, Guy Lacombe reprochait à Dhorasoo le vol d'un document de travail interne. Pourquoi a-t-il rabâché cet argument qui ne figure pourtant pas parmi les motifs de licenciement ? Le véritable élément déclencheur semble être en fait l'interview de l'ancien Milanais publiée dans nos colonnes le 23 septembre dernier. Le joueur, mis quatre fois de suite à disposition de l'équipe réserve après la défaite au Parc des Princes contre Marseille (3-1 le 10 septembre dernier), déclarait notamment que son entraîneur avait menti. Cela suffit-il à constituer une faute grave ? « Aucunement », estime Maître Olivier Martin, l'avocat de Dhorasoo (lire son interview page suivante). Le tribunal des prud'hommes, immédiatement saisi, devra trancher.

Quelles conséquences pour le club ?
Les dirigeants ont pris tout leur temps avant de trancher. « Il fallait calmer le jeu et mesurer toutes les conséquences d'un licenciement », explique-t-on en interne. Désormais, les jeux sont faits et l'affaire est entre les mains de la justice. Si le tribunal des prud'hommes estime que la faute grave est constituée, le club ne versera aucune indemnité. Dans le cas contraire, il faudra payer près de 2M€, soit le salaire qu'aurait perçu Dhorasoo d'ici à la fin de son contrat, le 30 juin. Les dirigeants voient comme un bon signe leurs récentes victoires devant les tribunaux. Ces derniers jours, le Suisse Hakan Yakin puis Vahid Halilhodzic, qui réclamaient respectivement 2 M€ et 9 M€ suite à leur rupture de contrat, ont été déboutés.

Qui sort gagnant de cette affaire ?
Tout le monde. Pourtant fragilisé par l'actuelle 14 e place de son équipe en Ligue 1, Guy Lacombe voit son autorité renforcée par cette décision. Désormais, les joueurs mécontents de leur sort connaissent les limites à ne pas franchir. Soucieux d'affirmer son pouvoir, Alain Cayzac, soutenu par ses actionnaires, s'affirme en président à la poigne ferme. Même Dhorasoo, pourtant meurtri, peut se réjouir d'un tel dénouement. Son horizon au PSG était bouché et il va pouvoir trouver un autre club. Le joueur, qui a fêté ses 33 ans mardi, n'a plus qu'à être « libéré » par la commission juridique de la Ligue, qui prendra officiellement connaissance du licenciement mardi, lors de sa prochaine réunion. Bolton (L 1 anglaise), Strasbourg (L 2), voire quelques équipes du Qatar, sont déjà sur les rangs. En outre, les chances du joueur de l'emporter en justice sont réelles.

Quel souvenir laissera Dhorasoo ?
Recruté au Milan AC à l'été 2005 avec un contrat de deux ans à la clef, Dhorasoo n'a que trop rarement été à la hauteur de son statut d'international sous le maillot parisien. Rare éclair du milieu de terrain, ce but décisif en finale de la Coupe de France le 30 avril contre Marseille au Stade de France (2-1). Un but qui permet aujourd'hui au PSG d'être européen et à Guy Lacombe de brandir un trophée pour cacher un bilan sportif plus que médiocre (six victoires, onze nuls et dix défaites en L 1).



SAMMY TRAORE : « LA PAGE EST TOURNEE »

ACCAPARÉS par un déjeuner à la mairie de Paris, puis par une séance de dédicaces qui les a occupés jusqu'à hier en fin d'après-midi, les joueurs du PSG n'ont pas été informés par leurs dirigeants de la décision prise à l'encontre de Vikash Dhorasoo. Mis au courant dans la soirée, Sammy Traoré, défenseur et délégué syndical du PSG , éprouvait des sentiments mitigés. « C'est toujours embêtant de perdre un joueur, quel qu'il soit, mais nous sommes tenus de respecter la décision prise par le club », commente à chaud le délégué au sein du club parisien de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs.
« En même temps, il y avait une cassure nette entre Vikash et le coach, poursuit le défenseur. Il était difficile d'imaginer son retour à l'entraînement, encore plus de le voir porter à nouveau le maillot du PSG. Ça ne pouvait pas durer. »

« Il n'a pas été professionnel »

Cette décision va-t-elle affecter le moral des troupes et inciter d'éventuels rebelles à la prudence ? « Non, assure l'ancien Niçois. Le groupe vit bien et s'entend bien dans l'ensemble avec le staff. Je ne pense pas que d'autres joueurs du PSG prennent le risque de faire de telles déclarations dans les médias. Sur ce point, Vikash n'a pas été professionnel. C'est navrant pour nous de voir des noms pris à témoin publiquement. » Habitués à se passer des services de Dhorasoo depuis maintenant un mois, les joueurs parisiens souhaitent bon vent à Dhorasoo. « Ce ne doit pas être évident de se faire licencier, conclut Traoré. Tout ce qu'on peut faire, c'est lui souhaiter bonne chance pour la suite de sa carrière. Pour nous, la page est tournée et on se focalise sur notre travail. »

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PARIS VIRE DHORASOO

Le milieu parisien s’est vu signifier hier, par lettre recommandée, son licenciement avec effet immédiat.

SON APRÈS-COUPE du monde n’est probablement pas celui qu’il avait imaginé. Après avoir annoncé son intention de ne plus jouer en équipe de France, Vikash Dhorasoo s’est vu signifier celle du PSG de le licencier « pour faute grave, avec rupture immédiate du contrat ». Une lettre de cinq pages envoyée en recommandé avec accusé de réception est parvenue à son domicile hier matin, soit un peu plus d’une semaine après son entretien avec le président Alain Cayzac, au Parc des Princes, lundi 2 octobre, et deux semaines après sa mise à pied à titre conservatoire, le 26 septembre dernier. Le joueur n’ira donc pas au terme de son contrat, le 30 juin 2007, comme il l’espérait ardemment.

Selon son avocat, Me Olivier Martin, le club parisien avance trois motifs au licenciement de son international français. Le premier, « un manquement délibéré à l’obligation de réserve », fait référence à l’interview que Vikash Dhorasoo a accordé à L’Équipe le 23 septembre. Dans cet entretien, le joueur, trente-trois ans depuis mardi, s’avouait « humilié » par les mises à l’écart successives dont il faisait l’objet depuis quatre matches, et estimait être « écarté pour de mauvaises raisons ».

Le deuxième, « un manquement général aux devoirs de loyauté », renvoie aux critiques formulées dans cette même interview à l’encontre de sa hiérarchie. « Ce “pétage de plombs” de la part de l’entraîneur, je ne l’explique pas, s’étonnait Dhorasoo. C’est vrai, à Paris, c’est dur de gérer la pression populaire, médiatique, avec un effectif de stars… » Enfin, le dernier, « l’insubordination, la désobéissance et l’attitude de provocation permanente », rappelle son retard à l’entraînement du 14 septembre et ses prétendus refus de s’entraîner. Rien, en revanche, dans cette lettre, ne renvoie à « la faute professionnelle » mentionnée par Guy Lacombe le lendemain de PSG-Nancy (0-0). L’entraîneur parisien déclarait alors que le joueur « avait pris un document confidentiel propre à la vie du groupe ».

Un porte-parole du PSG a confirmé dans la soirée que « le club a bien mis un terme au contrat de travail de Vikash Dhorasoo », ainsi que « les motifs » énoncés par l’avocat, mais se refusait « à de plus amples commentaires ». L’avocat du joueur, lui, assure que son client n’a pas « l’intention de se laisser faire ». « Sur la forme, poursuit Me Martin, je note qu’on licencie pour faute grave après s’être donné un délai de réflexion particulièrement long, ce qui montre que les faits ne s’imposaient pas d’eux-mêmes. Et sur le fond, les faits ne sont pas tous avérés, d’autres ne peuvent pas constituer une faute grave et le PSG a oublié un principe essentiel : le droit d’expression du salarié. »

Ce droit d’expression, Dhorasoo l’avait utilisé à l’époque « pour se libérer d’un poids », par rapport à une situation de joueur de CFA dont il s’estimait plus victime que responsable. Ses mots révèlent pourtant un malaise flagrant avec son entraîneur, et un point de non-retour semblait presque atteint à la lecture de ses propos.

Le soir même de cette interview, quelques instants après le coup de sifflet final de la rencontre face à Nancy, le président Cayzac était d’ailleurs descendu de sa propre initiative en salle de presse pour déclarer que Dhorasoo s’était « exclu tout seul ». Et d’ajouter : « Il s’entraînera et jouera si le coach le décide. » Ce qui n’était pas le cas le lendemain. Seules des excuses du joueur à ses partenaires, à l’entraîneur et au président auraient alors pu adoucir le climat. Mais l’ancien Lyonnais n’était visiblement pas disposé à les présenter à tout le monde.

Cinq minutes au Mondial, trois matches en L 1

Entre un entraîneur qui avait porté l’international français au rang de cadre de l’équipe à son arrivée en décembre dernier, et un joueur qui faisait partie de ceux ne voyant pas d’un mauvais œil le limogeage de Laurent Fournier et son remplacement par Lacombe, on est passé assez vite du flirt à l’aversion. Le but décisif de Dhorasoo en finale de la Coupe de France contre l’OM (2-1) avait réveillé un semblant d’amour mais depuis son retour de la Coupe du monde où il n’a joué que cinq minutes contre la Suisse (0-0), le milieu Parisien ne jouissait plus d’une très grande cote aux yeux de son coach qui ne l’avait aligné qu’à trois reprises cette saison en Championnat. Et celle auprès du vestiaire n’était pas non plus très haute…

Le président Cayzac avait pourtant tenu à conserver cet été un joueur acheté près de 3 M€ à l’AC Milan, un an plus tôt. Bolton s’était bien mis sur les rangs, mais à deux jours de la clôture du marché des transferts, ce qui était trop tard aux yeux des dirigeants parisiens. Le club anglais pourrait revenir à la charge dans les prochains jours, ce qui ne serait pas pour déplaire à un joueur également courtisé par Strasbourg (L 2). Mais avant de penser à son prochain club, Dhorasoo doit être libéré par la commission juridique de la Ligue de football professionnel, qui devrait être informée par le PSG de sa décision dans les prochaines heures


LES PRECEDENTS OLMETA ET FERNANDEZ

20 DÉCEMBRE 1996. Nantes vient battre Lyon à Gerland (1-0). Dix avertissements ont été distribués par M. Garibian au cours d’un match très tendu. Sur le chemin des vestiaires, les poings ne volent pourtant pas entre Lyonnais et Nantais, mais entre deux joueurs de l’OL, Pascal Olmeta et Jean-Luc Sassus. Pour une histoire de fille, qu’ils ont tous les deux rencontrée un soir dans une discothèque, le premier – qui a d’ailleurs prévu de partir dès le lendemain pour Las Vegas afin d’y épouser Alexandra – décoche deux coups de poing à Sassus, qui aurait eu le tort d’approcher la belle pour lui faire la bise dans le tunnel. Le latéral droit, tombé à la renverse sous la violence du coup, s’en sortira avec le nez cassé, une bosse derrière la tête et une nuit d’observation à l’hôpital.

Le soir même, le comité de direction de l’OL se réunit sous la présidence de Jean-Michel Aulas. Il décide la mise à pied immédiate du gardien et le lancement d’une procédure disciplinaire avec la promesse d’« une sanction exemplaire en rapport avec la faute grave commise ». Lorsque les Lyonnais reprennent l’entraînement, en janvier, Grégory Coupet est devenu le gardien de l’OL. Et ni Olmeta ni Sassus ne sont là. Le premier, reçu le 6 janvier pour l’entretien préalable prévu par la loi, apprend le 8 qu’il est licencié sans indemnités, à dix-huit mois de la fin de son contrat. Quant à Sassus, il a été prêté dare-dare à Saint-Étienne pour les six derniers mois de la saison. Le 16 janvier, Me Olivier Martin, avocat de Sassus, organise la réconciliation publique des deux joueurs, la « victime » acceptant les excuses de son « agresseur » . Olmeta obtient que son cas soit examiné par la commission juridique de la Ligue le 28 janvier, et, via les prud’hommes, réclame des indemnités de licenciement. Quelques jours plus tard, le gardien signe pour le reste de la saison à l’Espanyol Barcelone. Au printemps suivant, l’OL et son ex-joueur trouvent un accord à l’amiable.

Plus compliqué, le cas de Vincent Fernandez n’a toujours pas trouvé son épilogue. Gardien titulaire de l’équipe de Sochaux qui remonte en D 1 en 2001, il perd sa place la saison suivante au profit de Teddy Richert. S’ensuit un conflit entre le joueur et le club, ce dernier reprochant à Fernandez de ne pas répondre aux convocations pour jouer en CFA 2. Après deux tentatives de conciliation devant la commission juridique de la Ligue et trois réunions d’un conseil de discipline du club, Sochaux licencie son joueur en juin 2002 après un entretien préalable le 31 mai. Le gardien avait saisi le conseil des prud’hommes de Montbéliard mais il avait été débouté en mai 2004. Il avait fait appel et le jugement était attendu en novembre 2004. En vain. Une troisième procédure d’appel a conduit les deux parties devant la cour d’appel de Besançon le 21 septembre dernier. Sauf nouveau contretemps, elle rendra son arrêt le 24 octobre.

Mercredi 18 Octobre




« La période la plus difficile de ma carrière »
MARIO YEPES, défenseur central du PSG

POUR LA PREMIÈRE FOIS depuis cinq semaines et les six matchs qu'il a débutés sur le banc de touche dans la peau d'un remplaçant, Mario Yepes a accepté de revenir sur ce douloureux épisode. De nouveau titulaire, le vice-capitaine du PSG, 30 ans, explique ce silence prolongé par sa volonté de ne pas nuire au groupe parisien.

A quoi pensiez-vous en célébrant votre but samedi dernier contre Sedan, pour votre première titularisation depuis cinq semaines ?
J'ai voulu remercier les supporters de leur accueil avant la rencontre et de leur soutien pendant la période où j'étais remplaçant. J'avais aussi promis à Sylvain (Armand) de faire un signe pour sa fille qui est née jeudi dernier.

Qu'avez-vous ressenti en jouant un match entier ?
J'ai pris énormément de plaisir. Pendant mon absence, je me suis entraîné à fond, mais j'ai perdu un peu le rythme de la compétition. J'espère pouvoir enchaîner pour retrouver tous mes repères.

Comment avez-vous vécu cette longue période sur le banc de touche ?
Ce fut la période la plus difficile de ma carrière. J'étais déçu, triste. Lorsque je ne joue pas, je suis mal dans ma tête. J'ai besoin de me sentir utile au groupe. C'est un peu égoïste de ma part, mais le plus important dans le foot, c'est de jouer les matchs. Après, je peux être plus ou moins bon, mais je donne toujours le maximum. Je me suis finalement accroché pour être prêt à revenir. J'ai préféré me taire pour ne pas nuire au groupe avec mes problèmes personnels.

Guy Lacombe vous a-t-il expliqué sa décision ?
On s'est réunis. L'entraîneur a donné son avis, j'ai donné le mien. A la fin, c'est lui qui décide... Ce que nous nous sommes dit restera entre nous.

Pourquoi êtes-vous allé voir Alain Cayzac avec votre agent ?
Avant l'été, nous avions envisagé la possibilité d'un nouveau contrat, que je termine ma carrière au PSG. Nous nous sommes revus pour discuter et nous demander ensemble si cette prolongation était intéressante. Pour le club et pour moi. Cela vaut-il le coup de conserver un joueur qui ne joue pas ? Il me reste un an et demi de contrat. Je vais prendre le temps de réfléchir. J'en profite tout de même pour remercier le président. Il a su trouver les mots justes pour me redonner le moral et l'envie.

« Je lève les bras sur les coups de pied arrêtés »

Vous êtes-vous senti solidaire de Dhorasoo, licencié mercredi dernier ?
Sa situation est trop vite devenue incontrôlable. Il était difficile de revenir en arrière. En interne, on va peut-être regretter d'avoir perdu un joueur international. Pedro ( Pauleta ), en tant que capitaine, a essayé de rapprocher les parties. Personnellement, je me sens un peu fautif. Je suis l'un de ceux qui doivent aider dans ces situations, le joueur comme l'entraîneur.

Avez-vous des appréhensions depuis ces quatre penaltys sifflés contre vous à Sochaux puis contre Marseille ?
Je ne veux plus tomber dans ces polémiques. J'ai été très touché de voir l'équipe perdre à cause de ça après avoir fourni tant d'efforts. Maintenant, je lève les bras sur les coups de pied arrêtés. Ça simplifie le travail de l'arbitre.

A Bucarest, jeudi (demain) vous allez disputer votre premier match de Coupe d'Europe de la saison...
Je suis impatient de jouer dans cette compétition. On a beaucoup lutté pour obtenir cette qualification européenne. Maintenant, il faut aller le plus loin possible, pourquoi pas jusqu'au bout.


L'audition de Frau reportée

PIERRE-ALAIN FRAU ne se rendra pas devant la commission de discipline de la Ligue demain. A la demande des dirigeants parisiens, celle-ci a accepté de reporter l'étude de la faute de l'ancien Lyonnais sur Stéphane Noro. Touché moralement, l'ex-Lyonnais vit très mal d'avoir blessé pour six mois le milieu sedanais : « Tout ça me secoue un peu car ce n'est pas dans ma philosophie.
Je sais que pour lui c'est dur, mais pour moi ce n'est pas facile non plus. Je culpabilise beaucoup. Noro ne jouera pas et c'est de ma faute. » Frédéric Thiriez, le président de la Ligue, a réagi hier aux propos (dans nos éditions du 16 octobre) de Pascal Urano, le président sedanais, qui souhaite que la sanction soit égale (six mois) à l'indisponibilité de Noro : « Il est inutile, voire nuisible de faire monter la pression et il n'y a pas à demander ceci ou cela à la commission. »

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Pauleta remplaçant ?

Parmi les joueurs régulièrement alignés, seul Fabrice Pancrate, qui souffre d’un lumbago, ne décollera pas ce matin pour Bucarest. C’est une équipe inédite et inattendue que Guy Lacombe s’apprête à aligner en Roumanie : Pauleta et Kalou devraient être sur le banc au coup d’envoi, a priori pour être ménagés en vue du déplacement suivant, dimanche, à Auxerre, en L1. Diané et Frau devraient être associés devant dans un 4-4-2 où Armand devrait débuter… à la place de Rothen comme milieu gauche, Paulo Cesar étant son pendant à droite. Chantôme sera encore associé à Rozehnal au milieu. Yepes reste titulaire avec Traoré.

L’équipe probable : Landreau – B.Mendy, Traoré, Yepes, Dramé – Paulo Cesar, Rozehnal, Chantôme, Armand – Diané, Frau.


Frau craint la sanction

Pierre-Alain Frau redoute une « sanction dure » de la commission de discipline de la LFP, qui se réunira, demain, à Paris, pour définir la durée de sa suspension liée au carton rouge qu’il a reçu samedi dernier, lors de PSG-Sedan (4-2), pour avoir violemment taclé Stéphane Noro. « Je suis très déçu pour Stéphane Noro, d’autant que mon geste n’était pas intentionnel, a répété, hier, l’attaquant parisien. Ça m’attriste vraiment d’être à l’origine de sa blessure (entorse grave du genou droit avec atteinte du ligament croisé et du ligament latéral). » Et de raconter : « Je l’ai appelé hier (lundi) dès que j’ai su le diagnostic. Il a été vraiment super. Il était content que je prenne de ses nouvelles. Il était conscient que ce n’était pas un geste intentionnel. Je vais essayer de le soutenir pendant cette période difficile. (...) Cette histoire m’a secoué car ce n’est pas ma philosophie du foot de mettre des coups. Je m’en veux. Mais j’espère que la commission tiendra compte du caractère non intentionnel de mon acte. » Frau s’envole ce matin pour la Roumanie, où il affrontera demain soir le Rapid Bucarest en Coupe de l’UEFA au moment où la commission étudiera son cas.