Revue de Presse

Mercredi 14 Décembre

L'Equipe




« Ma meilleure saison »

PEDRO PAULETA, le capitaine du Paris-SG, se sent dans la plénitude de ses moyens et affiche de belles ambitions pour son équipe.

Avant la dernière journée des matches aller, Pedro Pauleta, meilleur buteur de la Ligue 1, a déjà inscrit douze buts, soit 55 % de ceux du PSG. Cette saison, l'attaquant international portugais, meilleur buteur du Championnat en 2002, impressionne par son réalisme. D'ailleurs, à son sujet, en France, les opinions ont toujours été unanimes. Depuis son arrivée dans notre Championnat, à Bordeaux le 6 septembre 2000, défenseurs et gardiens souffrent. Mais les attaquants de L 1 (voir ci-dessous), qui souffrent aussi… de la comparaison, sont également d'accord pour le désigner comme le meilleur d'entre eux.

Son impressionnante moyenne de buts par match, sur les six saisons qu'il a passées en France, le prouve aussi : Pauleta est un monstre de régularité. Enfin, dans son pays, alors qu'il avait raté son Euro 2004 (zéro but), pourtant à domicile, il est aujourd'hui considéré comme l'égal du plus grand : Eusebio, dont il vient de battre l'ancien record de buts en sélection (41). Un honneur de plus pour l'un des rares internationaux portugais de l'histoire à être originaire des Açores.

Hier, le capitaine du PSG, qui a ressenti une légère douleur aux adducteurs et a écourté son entraînement au Camp des Loges, a accepté, peu après, de parler de son efficacité, du début de saison de son club – en embuscade (4e) pour devenir le dauphin des invincibles Lyonnais – et de l'importance de ses coéquipiers. Il n'a, en revanche, pas souhaité s'exprimer sur les déclarations acides du président Blayau, dimanche matin, au sujet de Laurent Fournier. Quelques phrases laissent néanmoins imaginer le fond de sa pensée. Rencontre avec une véritable machine à marquer.

« QUAND ON DIT que le PSG est "Pauleta dépendant", que répondez-vous ?– Je dis que c'est manquer de respect aux autres joueurs de Paris. Pour que je marque, il faut que mes coéquipiers me donnent de bons ballons. Eux aussi sont très importants. Maintenant, je suis aussi là pour marquer. Et si on parle du match de samedi contre Rennes (2-0, doublé de Pauleta), toute l'équipe a très bien joué. Tout le monde a exercé un pressing haut, avec de l'agressivité. C'était un match référence, un de plus après celui contre Bordeaux (2-0). On est désormais quatrième à deux points du deuxième et on souhaite terminer l'année le mieux possible. Cela passe par une victoire à Ajaccio, samedi.

Estimez-vous réaliser votre meilleure saison depuis que vous jouez en France ?– Oui, c'est la meilleure. Pour le moment, c'est celle au cours de laquelle j'ai marqué le plus de buts. J'en suis à douze. J'ai bien commencé et j'espère continuer comme ça pour réaliser une saison complète. L'équipe joue aussi de façon plus offensive que l'an dernier, et donc j'ai plus d'occasions de but. Je me sens bien physiquement et j'ai des joueurs de qualité derrière moi. C'est normal que je me crée autant d'occasions. C'est une belle saison.

Êtes-vous sur un nuage ?– Vous savez, le football, ça change trop vite. Je suis conscient de la saison que je fais, mais je sais aussi que je dois continuer à bien me concentrer pour essayer de marquer à chaque match.On a une belle équipe, même s'il manque encore de petites choses pour qu'elle remporte plus de matches. Mais je suis sûr que ça va arriver. Et personnellement, je suis content de mes prestations.

Ne craignez-vous pas d'être plus étroitement surveillé lors des matches retour ?– Tous les ans, c'est comme ça alors que tout le monde me connaît. C'est dans la continuité de ce que je fais depuis que je suis en France. Ça fait tout de même six ans (en fait cinq ans et quatre mois) que je suis là.

Samedi, le Rennais Alexander Frei a déclaré que vous étiez le meilleur attaquant du Championnat de France.
– Et j'ai déjà eu l'opportunité de le remercier. Lui aussi, c'est un grand joueur. Ce n'est pas par hasard s'il a fini meilleur buteur la saison dernière. Je vais essayer de garder le même rythme pour lui donner raison.

Quel premier bilan du PSG dressez-vous, à une journée de la fin des matches aller ?– Depuis que je suis dans ce club, c'est très probablement son meilleur début de saison. Si on gagne à Ajaccio, on finira les matches aller dans les trois ou quatre premiers, pas très loin du deuxième. Et c'est très bien avant d'attaquer la seconde partie du Championnat, en janvier.

Le PSG a-t-il les moyens d'atteindre son objectif, qui est de finir la saison dans les trois premiers ?– Oui, j'ai confiance. On a les qualités pour atteindre cet objectif. Et on va travailler pour.


« Tout le monde me respecte »


Mais comment expliquezvous vos difficultés lors des matches contre des concurrents directs comme Lyon (0-2), Auxerre (0-2), Marseille (0-1) ou Lens (3-4) ?– (Il réfléchit.) Ce sont des équipes fortes, aussi. Mais, à part Lyon qui est au-dessus, ce Championnat est très équilibré. Regardez, lors de la dernière journée, il n'y a quasiment pas eu de victoires. C'est un Championnat dans lequel il est très difficile de gagner. Vous parlez de Lens, d'Auxerre ou Marseille. Mais samedi, on a battu Rennes, une équipe qui n'était qu'à un point derrière nous. On a aussi battu Bordeaux. C'étaient des matches importants.

Vous avez déclaré à France Football : "Nous sommes à une période importante, un moment-clé, et il ne faut pas que ça bascule du mauvais côté. C'est aujourd'hui que nous devons montrer de la tranquillité." Avez-vous le sentiment, aujourd'hui, que c'est tranquille au PSG ?
– Chaque fois que c'est calme, les choses vont beaucoup mieux. Mais bon, tout le monde connaît Paris… C'est très difficile d'avoir dix mois de tranquillité consécutifs. Je dis juste que cette équipe a besoin de tranquillité. Après cette victoire contre Rennes, on a réussi à la trouver.

Il y a vraiment de la tranquillité au PSG ?– (Ferme.) Oui. Moi, je suis tranquille. Jamais je n'ai été aussi tranquille.

Quelle importance revêt le match contre Ajaccio ?
– Ce sera un match comme un autre. On a besoin de faire un bon résultat, mais on n'a pas plus de pression. La pression, c'était surtout la semaine dernière qu'on l'avait.

Est-ce pour cette raison que vous avez poussé un coup de gueule ?– Il y a des moments où il est nécessaire de parler pour le bien du groupe. J'ai parlé pour tout le groupe, pas individuellement. Et je pense que ç'a fait du bien à l'équipe.

Vahid Halilhodzic déplorait l'an dernier l'absence de leader dans le groupe. Êtes-vous celui du groupe de Laurent Fournier ?– Je suis un joueur important pour l'équipe et tout le monde me respecte. Mais comme je l'ai déjà dit, tous mes coéquipiers sont importants et tout le monde sait ce qu'il doit faire. »

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Vu par ses coéquipiers : « Trois ans qu'il est le meilleur »

SYLVAIN ARMAND fut l'un des premiers joueurs du Championnat de France à se frotter à Pauleta. C'était le 6 septembre 2000. Le premier jouait àNantes, le second à Bordeaux. Et pour ses débuts dans le Championnat de France, l'international portugais claqua trois buts à la Beaujoire (0-5). « Il m'avait déjà impressionné, se souvient l'ancien Nantais, désormais partenaire du capitaine du PSG. Et il m'impressionne encore. » Ce sentiment prédomine parmi les autres Parisiens. Certains, comme Mario Yepes, se disent « très fiers de lui », d'autres, comme David Rozehnal, vantent « son intelligence dans le placement » alors que Sylvain Armand calque son discours sur celui du Rennais Alexander Frei : « C'est le meilleur attaquant du Championnat. »

Après son doublé face à Rennes (2-0), son quatrième cette saison, Pedro Pauleta fut couvert d'éloges par ses partenaires. David Rozehnal expliquait par exemple : « Pedro sent parfaitement tous les coups. Il travaille beaucoup dans les 16 mètres, sait toujours où il faut se placer pour recevoir le ballon dans les meilleures conditions. » Ce fut le cas notamment sur le centre de Jérôme Rothen sur le premier but parisien contre Rennes (2-0).Ou à la réception de la reprise de Landrin contre Lille (2-1). « Pour la première fois depuis qu'il est à Paris, on a vraiment une équipe qui le connaît et joue pour lui, prétend Lionel Letizi. Contre Rennes, on a joué haut pour se retrouver tout de suite dans sa zone. Il retrouve un peu le même contexte qu'à Bordeaux. » À la différence qu'à Paris, Pauleta s'est glissé dans un costume de leader et que les résultats de l'équipe semblent dépendre de son rendement devant le but adverse. « Dépendant, c'est un bien grand mot, rectifie Armand. Disons que quand on a un buteur de cette trempe, ça aide énormément. »

Et jusqu'à présent, cette aide est précieuse. Pauleta a été décisif à cinq reprises cette saison, en Championnat. Il a retrouvé un sourire qui l'avait quitté l'an dernier ou qu'il affichait uniquement dans le bus lorsque Marino Helder, son ex-coéquipier, lui lançait quelques blagues en portugais. « Franchement, je ne suis pas surpris par sa saison car il a l'habitude de marquer vingt buts chaque année, reprend Mario Yepes. Là, il en est déjà à douze. Mais il n'est pas le meilleur attaquant seulement depuis cet été. Ça fait trois ans que c'est le meilleur. » – D. D., J. T.


Vu par les attaquants de L1 : « Pas mieux en France »

LES ATTAQUANTS de Ligue 1 sont unanimes : Pauleta est le premier d'entre eux. Haut la main.Après sa défaite à Paris samedi (0-2), le Rennais Alexander Frei avait célébré le Portugais avec une verve toute à lui : « Je tenais tout d'abord à dire qu'on a vu le meilleur attaquant du Championnat de France. Sans vouloir manquer de respect au PSG, je ne comprends pas pourquoi un mec comme Pauleta ne joue pas à Barcelone ou à Manchester. Les recruteurs doivent avoir des tomates devant les yeux. » Ce sentiment que Pauleta surnage au milieu des autres est partagé par Habib Bamogo : « Il n'y a pas beaucoup de joueurs aussi réguliers, estime l'attaquant nantais. Comme attaquant et finisseur il n'y a pas mieux en France. » Marama Vahirua, à Nice, approuve : « Pour moi, c'est le meilleur attaquant de la L 1, c'est clair. Et il l'a toujours été, sauf peut-être l'année dernière. S'il était dans un club plus prestigieux que le PSG, je pense qu'il aurait été nominé pour le Ballon d'Or (il l'a en fait déjà été en 2001, 2002 et 2003, sans recueillir aucune voix). Heureusement qu'il y a encore des joueurs comme ça en L 1. »

Pauleta au-dessus de la L 1 ? En cinq saisons en France, il n'a pourtant été sacré meilleur buteur qu'une fois, à la fin de la saison 2001-2002 (avec Bordeaux), à égalité avec Djibril Cissé (22 buts). Le reste du temps, il a été devancé, dans l'ordre, par Anderson (2001), Nonda (2003), Cissé (2004) et Frei (2005). C'est donc sa régularité depuis cinq ans qui impressionne ses pairs, tout autant qu'un début de saison tonitruant (voir infographie). Pour expliquer le phénomène Pauleta, Mickaël Pagis, deuxième meilleur buteur de L 1 la saison dernière avec un but de plus que le Parisien (15), note : « Il connaît le geste à faire quand il est devant le but. Il sait quand il faut frapper : au moment où le gardien ne s'y attend pas ou quand il n'est pas sur ses appuis. », « Il a un feeling avec le but, analyse aussi Bamogo. Il sait tout de suite où il est, avant même que la balle arrive et ensuite, il se demande comment il va se démarquer et puis marquer. Il ne va pas vite mais il surprend beaucoup. Il anticipe et passe devant le défenseur avec son corps. Il est impressionnant. »

Vahirua préfère souligner les qualités mentales du Portugais : « Sa force, c'est qu'il ne lâche rien. C'est un leader d'équipe et un leader offensif. Il pèse sur une défense, même quand il n'est pas bon. Il peut s'effacer pendant une demi-heure, et puis il va marquer. » Pauleta plus fort que Carew ? « Ah oui !, assure Vahirua. Pauleta à Lyon, il marquerait plus de vingt buts par saison. », « Ce n'est pas l'attaquant moderne, puissant et rapide, mais on se souviendra de Pauleta », conclut Pagis. – LIONEL DANGOUMAU (avec D. D.)


Vu du Portugal : Digne successeur d'Eusebio

LUIZ FELIPE SCOLARI goûte assez peu de mettre un joueur en évidence, mais il admet que le jour où Pauleta a dépassé le record de buts inscrits en sélection par Eusebio (41 buts), il fut particulièrement touché. « Il y avait déjà quelques matches qu'il était près du but mais il n'y parvenait pas et, inconsciemment, ça lui pesait un peu, explique le sélectionneur du Portugal. Le jour où, contre la Lettonie, il en a mis deux, il s'est libéré de ce poids. C'était important pour lui. Après, il s'est relaxé et a mieux joué. »

Avec ce record en poche, l'attaquant du PSG marque l'histoire de la sélection. Ses ex-entraîneurs et coéquipiers n'ont pas non plus oublié son instinct de "tueur des surfaces". « Le but coule dans son sang, dit José Romão, ancien entraîneur de Pauleta en sélection. C'est Antonio Oliveira et moi-même en équipe nationale qui avons mis en place un système consistant à jouer pour lui parce que, jusque-là, la sélection jouait souvent sans no 9. Il a ce killer instinct des hommes de surface et il assume l'égoïsme du véritable avant-centre. Parfois, il y a d'autres joueurs en meilleure position, mais il tire tout de même. Il en assume la responsabilité, toujours. Mais on comprend mieux le buteur si on connaît l'homme, son humilité, son intelligence et son esprit de groupe. »

« Il a eu au début des difficultés en équipe nationale parce qu'il n'était pas passé au préalable dans les sélections de jeunes ou dans les grands clubs portugais, dit Agostinho Oliveira, sélectionneur des Espoirs portugais. Il a mis du temps à convaincre. Mais c'est son humilité qui lui a permis d'arriver jusque-là. » Oliveira poursuit : « Il a le sens inné du but. Il montre une sérénité face au but qui lui permet de prendre les bonnes décisions et avec les deux pieds. Il n'est pas très haut mais marque aussi de la tête parce qu'il est la souris de la surface,commeon dit au Portugal. » Nuno Gomes, sa doublure en équipe nationale, lui voue « une grande admiration. Il se trouve bien seul devant, il joue bien sur les côtés quand il le faut et il marque des buts exceptionnels parfois. Le fait d'avoir surpassé Eusebio comme buteur de l'équipe nationale, c'est extraordinaire ».

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Le Parisien

Jeudi 15 Décembre

Le Parisien

«Je suis le premier supporter de Fournier»


«C'EST surréaliste ! » Lionel Letizi n'en revient pas. La veille, Pierre Blayau, le président du PSG, est venu dans le vestiaire des joueurs expliquer ses doutes sur la constance des résultats de l'équipe avec Laurent Fournier à sa tête. Pas un joueur n'a alors pris la parole pour contester la vision présidentielle.
Après une nuit de recul, certains ne cachent finalement pas leur surprise face à la perspective d'un limogeage de l'actuel entraîneur. « C'est incompréhensible, poursuit le gardien de but. Nous sommes quatrièmes. On ne devrait même pas envisager ça. Je suis le premier supporter de Fournier. Et 90 % de l'équipe le soutient. »
Une fronde collective ? Pour illustrer ces propos, Sylvain Armand précise : « Tout le monde est satisfait de Laurent Fournier. Je n'ai jamais entendu quelqu'un se plaindre. Nous sommes tous sur la même longueur d'onde. » L'ancien Nantais semble ne pas comprendre la situation : « C'est difficile de parler d'un changement d'entraîneur quand on est quatrièmes au classement . Cela fait bizarre. On ne peut pas faire grand-chose pour lui, si ce n'est réussir de bons matchs. Quoi qu'il arrive, la décision viendra de là-haut, du président et de la direction, et nous serons obligés de la respecter. » En attendant, le déplacement à Ajaccio samedi prend chaque jour une tournure un peu plus dramatique. « J'espère que ce n'est pas fait, se persuade Letizi. Tout ça fait réfléchir et ce n'est pas la meilleure façon de préparer un match pour l'entraîneur comme pour nous. J'ai l'impression de revivre ce qui s'est passé avec Bergeroo à Sedan (défaite 5-1 le 5 décembre 2000). Mais ça n'est pas exactement pareil car, là, les mecs n'en voulaient plus. On a vu après que c'était une erreur. J'espère qu'on ne refera pas la même. Mais nous, nous ne pouvons agir que sur le terrain. Nous sommes impuissants. » L'idée d'une fronde collective pro-Fournier est-elle alors envisageable ? « Tout est possible, répond Armand. J'ai tout vu depuis deux ans, alors... Là, il faut éviter de penser ça. Pour le club et pour nous, on sait simplement que le match à Ajaccio est important. On s'est assez pris la tête la saison dernière. » Fournier, lui, garde son calme. Hier, il est parti de bonne heure sans profiter de la tournée générale de pizzas livrées dans les vestiaires. « Le coach sera normal jusqu'au bout, note Armand. Il veut le bien du club et des joueurs. »


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Deschamps ne viendra pas

LES TROIS ENTRAÎNEURS pressentis pour prendre l'éventuelle succession de Laurent Fournier au poste d'entraîneur du PSG ne sont plus que deux. Didier Deschamps, par ailleurs en contact avec le Real Madrid, a mis un terme à ses discussions avec Paris. Les prétentions salariales de l'ancien capitaine de l'équipe de France (200 000 € mensuels) ont été jugées trop élevées.
Le choix final devrait se faire entre Guy Lacombe et Paul Le Guen, le premier conservant la faveur du pronostic. Le soutien à Fournier affiché par ses joueurs n'a pas eu la moindre influence sur Pierre Blayau. Le président du PSG poursuit sa quête d'un entraîneur aux épaules plus larges et s'entretient régulièrement avec différents membres du conseil de surveillance, plus particulièrement ceux de Canal +, l'actionnaire unique, soucieux de ne plus être éclaboussés par les vagues de leur petite mais turbulente filiale. Au sommet, il semble bien qu'on prépare l'après-Fournier. Du côté du camp des Loges, la sentence est attendue comme une fatalité. Convaincus qu'ils seront prochainement débarqués, l'actuel entraîneur et son staff sont malgré tout décidés à remporter les deux derniers matchs de l'année 2005 (samedi à Ajaccio puis mercredi à Toulouse en Coupe de la Ligue) pour partir avec le sentiment du travail accompli. En attendant, Laurent Fournier s'est rendu hier soir en famille au Parc des Princes pour l'arbre de Noël du comité d'entreprise du PSG. Derrière la barbe blanche du Père Noël, il n'a pas reconnu le visage de Pierre Blayau, retenu par d'autres obligations.

Vendredi 16 Décembre

Le Parisien


Ambiance de fin de règne



SOURIRE FORCÉ en coin, Laurent Fournier quitte le dernier l'espace du camp des Loges réservé au secteur professionnel, lâche un rapide « pas de commentaire » devant une inhabituelle forêt de micros et caméras, puis s'engouffre dans un véhicule monospace d'emprunt. En enclenchant la marche arrière, l'entraîneur parisien en sursis fait craquer l'embrayage. Comme chaque jour depuis qu'il sait son avenir à Paris incertain, Fournier s'efforce de faire bonne figure devant ses joueurs, les supporters et les médias, puis laisse ses nerfs faire relâche une fois seul.
A certains proches, le technicien a confié qu'il se savait condamné. Malgré tout, il prépare et dirige chacune de ses séances avec le plus grand sérieux. Hier matin encore, il s'est personnellement chargé d'adresser des centres à Pauleta, Bueno et Kalou afin de travailler la finition, avant le déplacement de demain à Ajaccio. En Corse, Fournier pourrait diriger son dernier match de championnat à la tête du PSG, la rencontre de mercredi prochain à Toulouse comptant pour la Coupe de la Ligue.

« Ceux qui ne supportent pas ça n'ont qu'à aller à Troyes »

Tous, joueurs et membres du staff, tentent de faire abstraction de cette donnée afin de ne pas compromettre la préparation des deux derniers rendez-vous d'ici à la trêve hivernale. Mais la tension est trop perceptible pour que la sérénité soit de mise. « Quand on entend et on lit toute la semaine que l'entraîneur va être démis de ses fonctions, inconsciemment on y pense », commente Christophe Landrin. Secoué depuis le début de saison par plusieurs affaires extrasportives portées devant la justice (Nike, les transferts de 1998 à 2003), le club de la capitale traverse une nouvelle période de turbulences. Les joueurs les plus expérimentés refusent de se cacher derrière cette excuse pour devancer une éventuelle contre-performance à Ajaccio. « Je suis au PSG depuis cinq ans et j'attends toujours une période d'accalmie pour pouvoir travailler sereinement, raconte Jérôme Alonzo. Ça fait partie du club, ceux qui ne supportent pas ça n'ont qu'à aller à Troyes. » Sourire en coin, Yepes ajoute : « Il se passe toujours quelque chose à Paris, ça crée un phénomène d'accoutumance. » A mi-parcours de sa deuxième saison parisienne, Stéphane Pichot s'avoue touché. « Préparer deux matchs importants dans ces conditions, ce n'est pas idéal, estime l'ancien Lillois. On ne s'attendait pas à ça, surtout que nous sommes toujours capables d'atteindre les objectifs, c'est-à-dire une place en Ligue des champions. » Soutenu par les joueurs à « 90 %», selon Lionel Letizi, Laurent Fournier peut compter sur les doigts d'une main ceux qui osent prendre position à visage découvert. Edouard Cissé, qui a joué au côté de son entraîneur lors de la saison 1997-1998, en fait évidemment partie : « J'ai envie d'être bête, de me dire que malgré tout ce qui se dit, le coach, c'est Laurent Fournier. A moins de faire venir Capello, je ne vois pas ce qu'un changement d'entraîneur pourrait apporter. Le problème, c'est que Capello a l'air bien à la Juventus. » Stéphane Pichot ose lui aussi afficher sa préférence : « Pour moi, Laurent Fournier reste l'homme de la situation. Malheureusement pour lui, il est plus facile de virer un entraîneur que onze joueurs. Il nous parle mais n'évoque que le match d'Ajaccio, sans jamais faire allusion à sa situation personnelle. Ça reflète parfaitement le personnage. » Pour d'autres, enfin, l'histoire s'écrit avec fatalité et chacun doit rester à sa place. « Notre boulot est de faire le maximum pour gagner les matchs, pas de nous soucier de l'administratif, assène Fabrice Pancrate. Dans ma tête, la situation ne pèse pas. De toute façon, dans un grand club, que ce soit à Paris ou à Marseille, aucun entraîneur ne peut avoir la certitude de rester longtemps. »


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Courbis soutient Fournier


INTERROGE sur la situation actuelle de son homologue parisien, Rolland Courbis, l'entraîneur ajaccien, a tenu à lui apporter son soutien. « Mais que reproche-t-on exactement à Fournier, interroge-t-il. Que Paris ne soit pas au niveau de Lyon ? D'occuper une belle quatrième place à deux points de la deuxième position ? Ce qui m'étonne, c'est qu'on mette en avant son inexpérience du haut niveau, souligne-t-il.
Quand il a été nommé il y a dix mois, puis conforté en fin de saison passée, il ne risquait pas d'en avoir plus ! Il faut être parfois cohérent... » Sur les choix tactiques de Fournier, Courbis est évidemment moins virulent. « Tactiquement, c'est toujours délicat de juger les choix d'un collègue, admet-il. Je pense que, si j'avais été aux commandes du PSG, j'aurais tenté deux ou trois options tactiques qui n'ont pas été faites, mais sans avoir la certitude que cela aurait marché. Je suis désolé de ne pas être plus précis là-dessus mais, comme on les affronte ce samedi, je serais bien stupide de donner aux Parisiens des bonnes idées (rires) ! » Au sujet justement de la réception du PSG au stade François-Coty, Rolland Courbis, dont l'équipe court après un succès depuis le 10 septembre, confesse une certitude. « Même si une victoire d'Ajaccio ressemblerait vraiment à un exploit vu le niveau de jeu qu'on pratique, je peux vous dire que cela sera vraiment très compliqué pour Paris de gagner, assure-t-il. Et n'allez pas voir dans ce discours une quelconque tentative d'intimidation. »

Dimanche 18 Décembre

Le Parisien


Vers un accord avec Le Guen ?



OFFICIELLEMENT, Pierre Blayau poursuit sa réflexion et n'a pas encore scellé le sort de Laurent Fournier. Pourtant, selon nos informations, le président parisien continue de négocier avec d'éventuels successeurs. La piste Deschamps ayant fait long feu, et celle menant à Guy Lacombe ne recueillant pas l'unanimité du côté de Canal +, Blayau a multiplié les contacts avec Paul Le Guen ces derniers jours.
Les deux hommes se seraient à nouveau entretenus, hier, et seraient tout proches d'un accord. Reste à savoir à quel poste s'installerait l'ancien technicien lyonnais, a priori davantage tenté par un rôle de manager


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FOOTBALL, LIGUE 1/AJACCIO - PSG 1-1. Une réaction trop timide
Après une semaine où l'atmosphère a été lourde, on attendait la réaction des Parisiens. La performance mitigée des joueurs de Fournier n'a ni condamné ni sauvé leur entraîneur. Ajaccio (Corse-du-Sud) DE L'UN DE NOS ENVOYES SPECIAUX




A L'ISSUE d'un modeste match nul arraché hier à Ajaccio (1-1), Laurent Fournier et Pierre Blayau se sont parlé dans le vestiaire. « Comme d'habitude, précise rapidement Fournier, on a parlé du rendement des joueurs », et c'est tout. L'entraîneur ne sait toujours pas de quoi sera fait son avenir.
Pour en savoir plus, il gardera ce matin un oeil attentif sur l'émission « Téléfoot », dont son président est l'invité. Il ne doit pas s'attendre à des déclarations fracassantes, mais saura peut-être davantage dans quel sens souffle le vent. Malgré le résultat d'hier et la nouvelle piètre prestation de son équipe, et conformément à ce qu'il a toujours dit, Pierre Blayau ne prendra pas de décision avant la trêve. Pour l'heure, tout indique que Fournier sera toujours sur le banc au mois de janvier. C'est d'ailleurs ce qu'a assuré le commentateur de Canal + au moment de la prise d'antenne. Toujours au micro de Canal, le président a laissé planer le doute : « On réfléchit sur la deuxième partie de saison, on pèse le pour et le contre. L'avenir de Laurent Fournier n'est pas la question du jour, on en saura plus à la reprise. » Il y a une semaine, Pierre Blayau lançait le débat dans les colonnes du « Parisien Dimanche » (voir l'édition du 11 décembre). Depuis, il a écouté, observé et analysé. Si certains commentaires semblent l'amuser, il y a fort à parier que la situation de son équipe l'agace. Car le rythme du PSG n'est toujours pas à la hauteur de ses ambitions et le spectacle proposé au stade François-Coty n'a rien de rassurant. Tout s'est joué en fin de première période. Après l'ouverture du score de Kalou, sur la seule véritable occasion parisienne du match, Yepes et ses partenaires se laissent bêtement piéger deux minutes plus tard par trois vieilles connaissances : Diawara, Andre Luiz et, finalement, Rocchi, qui profite des largesses de ses anciens coéquipiers. Ajaccio n'avait pas marqué depuis le 16 octobre... Courbis peut remercier Paris d'avoir redonné « un peu de confiance à (ses) attaquants ». La partie se résume à un duel au milieu de terrain, fermé, lassant, ennuyeux. « Il y a eu beaucoup d'erreurs techniques dues à l'état du terrain », explique Fournier. Dans l'ensemble, ses joueurs s'avouent satisfaits. Il est vrai qu'ils peuvent se réjouir d'avoir vu l'arbitre siffler un hors-jeu imaginaire alors que Rocchi filait inscrire son second but. Une fois de plus, la prestation parisienne n'est pas convaincante. Et assurément, si ce PSG veut terminer à la deuxième place de L 1, il va falloir faire quelque chose.
« Je n'ai rien à me reprocher » A mi-championnat, le PSG ne se comporte toujours pas en équipe et ne doit sa quatrième place (provisoire) qu'au talent de certains joueurs. Avec moins de 50 % de victoires (9 en 19 matchs), Paris ne peut pas espérer s'installer durablement dans le cercle européen. Pierre Blayau le sait et même s'il conforte Laurent Fournier, aujourd'hui ou plus tard, cela ne voudra pas dire que l'entraîneur terminera la saison. Malgré tout, Fournier se dit « serein ». « Dans la vie, il ne faut pas avoir de regrets et, moi, je n'en ai pas. Je fais mon boulot correctement et je n'ai rien à me reprocher. » A la fin du match, l'entraîneur a entendu les 150 supporters parisiens scander son nom. Ce geste l'a touché : « ça fait plaisir », assure-t-il. Mais ça ne change rien, sa marge d'erreur reste faible. Paris n'est pas en crise, mais l'ambiance va rester très froide, au moins jusqu'à la fin de l'hiver.


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LES JOUEURS
L'activité de Sylvain Armand
Ajaccio DE L'UN DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX




INCAPABLE de presser haut comme face à Rennes, malgré un système tactique (4-4-2) identique, le PSG subit dès les premiers instants. Sur une pelouse déplorable, le match se transforme en un combat de tranchées. Paris tente de ressortir proprement en jouant au sol, mais le terrain, un manque de mouvements et des erreurs techniques gâchent tout.
En seconde période, alors que le score est de 1-1, les coéquipiers de Pauleta sont dominés mais résistent. Letizi (6). Il réussit une parade superbe (31 e ) sur une tête de Dzodic. Ne peut rien sur le but encaissé. Des sorties aériennes rassurantes. Pichot (4,5). Un début de match délicat marqué par des erreurs techniques. En difficulté devant Diawara, il s'est battu avec ténacité et une volonté jamais démentie. A essayé d'apporter offensivement. Rozehnal (5,5). Lui aussi a souffert devant les attaquants corses. Il est dominé par Diawara sur le but de Rocchi. De bonnes interventions et de la présence au marquage. Yepes (5). Moins serein qu'habituellement, il a été perturbé par le duo Lucas-Diawara et l'engagement des Corses. Des approximations dans ses interventions. Il est devancé par Rocchi sur l'égalisation. Mendy (4,5). Encore latéral gauche, il a fait ce qu'il a pu. Mais il démontre ses limites à ce poste à chacune de ses sorties, surtout lorsqu'il doit se servir de son pied gauche. Il couvre deux fois Rocchi : sur son but et en seconde période lorsqu'il file seul au but. Sauve devant lui en fin de match. Landrin (4). Milieu droit, il a raté beaucoup de ses tentatives. Du mieux à l'approche de la pause, il adresse le centre décisif pour Kalou. Moyen après la reprise, mais il ne renonce jamais. Dhorasoo (4). Milieu défensif axial, il a couru sans peser sur le jeu. Déstabilisé par l'engagement des Corses, il n'a récupéré que trois ballons. Souffrant d'une cuisse, il a été remplacé par MBami (54 e ). L'entrée du Camerounais a rééquilibré le combat à la récupération. Armand (5,5). A nouveau positionné en récupérateur, il est le seul à avoir pu répondre à l'engagement physique tout en récupérant bon nombre de ballons. Trop souvent, il s'est retrouvé à mener le jeu de son équipe. Ce n'est, malheureusement, pas son boulot... Rothen (4). Milieu gauche, il s'est montré discret pendant les 45 premières minutes. Souvent en retard dans l'attaque du ballon et peu inspiré dans ses choix, il a réussi un premier centre précis à la 40 e minute. Du mieux après la pause, mais il a été dominé dans l'engagement physique. Suppléé par Rodriguez (69 e ). Kalou (6). Averti dès la 10 e minute, l'Ivoirien s'est montré nerveux mais aussi très en jambes, réussissant ses dribbles et ses prises de balles. C'est lui qui a dynamisé le jeu parisien. Et il a inscrit son quatrième but d'un coup de tête malin (42 e ). Pauleta (4,5). Touché au dos vendredi, il n'a pas été à son avantage hier. Trop peu servi, il a souvent été cerné par plusieurs adversaires et n'a trouvé ni la solution ni l'espace pour se mettre en valeur. S'est battu comme toujours. Remplacé par Bueno (85 e ). A Ajaccio, Rocchi, comme le veut la coutume avec le PSG, s'est signalé en marquant contre son ancien club. Idem pour Diawara dont les dribbles ont gêné la défense parisienne. L'arbitre, M. Auriac (4), n'a pas toujours été très inspiré.


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Kalou : « Ça reste un bon point »
Ajaccio


LES PETITS supporters de l'ACA ne se sont pas trompés. A la sortie des vestiaires, Bonaventure Kalou a été harcelé pour donner son maillot ou l'un de ses vêtements du match. Il a même peiné à rejoindre le car parisien.
L'attaquant ivoirien a été le meilleur de sa formation hier soir. Buteur, il a aussi tenté de déstabiliser Ajaccio par ses prises de balles et ses dribbles. Mais, malheureusement pour lui, sa bonne volonté et son inspiration n'ont pas suffi à offrir la victoire aux siens, au terme d'une semaine tendue. Avant de repartir vers Paris, Kalou a discuté avec son ancien entraîneur, Guy Roux, puis s'est dit plutôt satisfait de ce point ramené de Corse. Quel est votre sentiment sur cette rencontre (1-1) ? Bonaventure Kalou. C'est un bon point. Un point ramené d'un match à l'extérieur ne peut jamais être mauvais. Mais, avec plus de chance et de volonté, on aurait pu ramener une victoire. Vous trouvez que la volonté n'était pas au rendez-vous ? La volonté était là, mais on n'était pas en réussite sur nos occasions. On a aussi manqué de concentration sur certaines phases. On n'a pas été assez attentifs sur l'égalisation. C'est dommage, car on menait au score et avec un avantage à la mi-temps, je pense que l'on aurait pu gagner. Je pensais que l'on avait fait le plus difficile. Mais c'est un problème collectif, tout le monde est concerné et pas seulement les défenseurs.
« Dans ce club, il se passe toujours quelque chose » Que faudrait-il changer pour que le PSG gagne en constance, selon vous ? (Rires). Je ne sais pas. Il faut éviter de faire de petites erreurs dans le jeu et d'avoir des sautes de concentration. Mais vu l'état du terrain, il était impossible d'aligner deux passes. C'était dur de jouer, même si on ne doit pas se cacher derrière cette excuse. Ça reste un bon point. Avez-vous été perturbé par cette semaine agitée autour de l'avenir de votre entraîneur ? C'est dur de faire abstraction de ce qui se passe quand on prépare un match. Mais depuis que je suis ici, à l'exception d'une ou deux semaines, on n'a jamais préparé un match dans la tranquillité. Il y a toujours quelque chose. Au PSG, c'est comme ça. Dans ce club, il se passe toujours quelque chose. Pensez-vous que Laurent Fournier va continuer avec vous ? Le président est là. Demandez-lui, moi, je n'en sais rien.

Lundi 19 décembre

Le Parisien

Le bilan mitigé du PSG

Sixième à mi-championnat, l'équipe parisienne ne va pas passer l'hiver au chaud, d'autant que l'incertitude demeure sur l'avenir de Laurent Fournier. Le président Blayau continue à entretenir le suspense et l'ambiance devient très pesante...


LAURENT FOURNIER n'a pas suivi en direct l'allocution de son président à « Téléfoot ». Au moment où Pierre Blayau se lançait dans une analyse sans faux-fuyant des performances de l'équipe, son entraîneur, qui venait de terminer le décrassage, prenait sa douche. Un entraîneur inquiet se serait précipité devant son petit écran.
Pas Fournier, qui poursuit sa route aussi sereinement que possible, et ce n'est pas le moindre de ses mérites. Que penser des nouvelles déclarations du président parisien ? Tout et rien. A force de souffler le chaud et le froid, on ne sait toujours pas ce qu'il cherche et où il veut en venir. Hier matin, le patron de Geodis n'a pas montré beaucoup de compassion à l'égard de Fournier et il a insidieusement entretenu la pression. Visiblement, la piste Le Guen ne le rend pas indifférent, mais il n'a pas souhaité réagir à notre information d'hier et confirmer un quelconque accord avec l'ancien technicien lyonnais. En fait, comme toujours au PSG, l'affaire est très complexe. Car ce n'est pas Pierre Blayau mais les dirigeants de Canal + qui se mettent en quatre pour tenter de persuader Le Guen de revenir au PSG. Or le consultant de Canal reste très indécis, et refusera d'être lié à l'éventuel départ de son camarade Fournier. Du coup, une seule issue est envisageable : Fournier reste entraîneur et Le Guen devient manager. Tous ces atermoiements épaississent le brouillard au camp des Loges. L'ambiance s'alourdit de jour en jour et ce n'est pas la piètre prestation à Ajaccio (1-1) qui va remettre du baume au coeur de Yepes et de ses coéquipiers. Les joueurs continuent d'apporter tant bien que mal leur soutien à Fournier, sans être sûrs que cela servira à quelque chose.
Rien ne sera annoncé avant jeudi Hier matin, David Rozehnal a lancé un vibrant appel. « Ce n'est pas bien de s'en prendre à l'entraîneur, estime le défenseur tchèque. Ce n'est pas de sa faute, c'est de la nôtre. En football, il y a 70 % de responsabilités pour les joueurs, 30 pour l'entraîneur. Laurent Fournier est bon, il nous prépare et nous entraîne bien. » Puis, il lance un pari : « Le coach sera encore là en janvier ! Je n'ai pas d'informations, mais on fait du bon travail, on est satisfait de lui, il n'y a pas de raison pour changer. » Quoi qu'il en soit, rien ne sera annoncé avant jeudi. D'abord parce que le PSG doit préparer consciencieusement son déplacement de la veille à Toulouse, et aussi parce que Pierre Blayau se fait opérer de l'oreille aujourd'hui et sera « indisponible » pendant trois jours. En tout cas, le président souhaite absolument améliorer le rendement de son équipe car le triste niveau de jeu l'insupporte. Or, ce n'est que par le jeu que Paris peut atteindre ses objectifs. La comparaison avec l'OM est instructive. La valeur individuelle des joueurs phocéens est inférieure à celle des Parisiens. Mais après un début de championnat chaotique, une équipe s'est peu à peu formée. Du coup, en onze journées, l'OM a comblé son retard de huit points sur le PSG. A mi-parcours, les deux équipes sont au coude à coude. Marseille est peut-être un exemple à suivre... Après cinq mois de compétition, le collectif parisien semble toujours en rodage. Fournier a encore du travail. Aura-t-il le temps de le mener à bien ?


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« Il manque un aboyeur à cette équipe »
JEAN-MICHEL MOUTIER, responsable du secteur professionnel


JEAN-MICHEL MOUTIER dresse à mi-championnat un bilan de la première partie de saison de son équipe. Son constat n'est pas alarmiste mais pointe des aspects à améliorer afin d'atteindre les objectifs fixés en début de compétition.


Quel bilan faites-vous de cette première partie de saison ?
Sans être professeur, il mériterait l'appréciation : intéressant mais peut mieux faire. Surtout à domicile où on a concédé deux défaites. Celle contre Nice (2-1) était évitable, alors que Lens était euphorique au Parc. A l'extérieur, nous aurions aussi pu grappiller des points à Troyes et Ajaccio.

Comment expliquez-vous l'inconstance des résultats ?
On n'a pas encore réussi à avoir tous les joueurs à un bon niveau de forme au même moment. C'est ça qui est à l'origine de l'inconstance. Il y a eu aussi parfois un manque d'envie, on a été en dedans sur certains matchs, l'équipe en a gardé sous la semelle.

Qu'est-ce qu'il manque à cette équipe ?
Un aboyeur. Un gars qui sait mettre le bon tempo dans les moments décisifs des matchs et qui sache être le relais de l'entraîneur. C'est ça qui nous manque.

Le fond de jeu semble inexistant. C'est inquiétant après une demi-saison...
Il y a eu pas mal de changements dans l'effectif, tout le monde doit s'adapter. Les nouveaux doivent digérer leur transfert et ce n'est jamais facile. Kalou et Dhorasoo vont être plus performants. Il faut trouver des automatismes, ça fait partie de notre progression.

« On atteindra notre objectif, la Ligue des champions »

Etes-vous déçu ?
Déçu, ce n'est pas le mot, en revanche cette équipe possède un potentiel supplémentaire inexploité. Je suis optimiste de nature, je suis persuadé que les joueurs vont tous finir par jouer à un bon niveau en même temps et que l'on atteindra notre objectif, la Ligue des champions.

Qu'avez-vous pensé des déclarations de Pierre Blayau à « Téléfoot » ?
C'est le président, il est normal qu'il s'exprime. Il vise tout le monde dans ses critiques et pas seulement l'entraîneur. Il est dans son rôle, il vaut mieux tirer la sonnette d'alarme avant que le train ne déraille. Le président décidera, rien n'est fait. On doit se réunir et on prendra des décisions pour améliorer le rendement de l'équipe.

Allez-vous recruter au mercato ?
Il y a une réflexion, ça dépendra des budgets et on ne prendra pas pour prendre. Il nous faut un joueur qui apporte un vrai plus. Nous souhaitons en priorité un milieu défensif, voire un arrière gauche si Sylvain Armand continue à s'imposer au milieu. Il pourrait y avoir trois départs (NDLR : Semak, Pancrate et Dja Djedje).

Qu'en est-il de MBami qui pourrait partir à la CAN ?
On va voir s'il y va. Je discute avec Artur Jorge. Il veut tester ses joueurs pendant le stage de préparation donc je pense que Modeste ne sera pas avec nous début janvier. Je suis sûr qu'il fera une bonne deuxième partie de saison car quand on est indisponible sur blessure pendant plusieurs mois il faut autant de temps pour revenir à son meilleur niveau.


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Elève moyen, peut mieux faire...



LES ÉLÈVES de Laurent Fournier passeront la trêve avec une mention assez bien sur leur carnet de notes. C'est du moins l'avis de certains d'entre eux invités à juger cette première partie de saison. Pauleta résume le sentiment général : « On est à un point du deuxième et de la Ligue des champions, c'est bien.
» Mais l'arme fatale du PSG ne se gargarise pas non plus de ce statut d'outsider : « Il faudra faire mieux lors des matchs retour. Faire preuve de plus d'agressivité et d'engagement. Car dans ce championnat, tu peux terminer deuxième comme huitième. Si on continue sur le même rythme, on finira quatrièmes. Maintenant, si on remporte tous nos matchs à domicile, on peut viser la deuxième place. » Pauleta fait allusion aux deux couacs survenus au Parc contre Nice (1-2) et Lens (3-4). Des points qui manquent aujourd'hui.

« Il faudra se battre jusqu'à la dernière journée »

Pour Armand, le bilan est « tout à fait convenable ». Le désormais milieu récupérateur du PSG, qui n'a pas oublié les affres de la saison dernière, se contente volontiers de ce classement : « On est bien calés dans le haut du tableau, mais il faut se montrer plus constants. » Pichot rejoint son coéquipier sur ce terrain : « On manque de régularité. Surtout à l'extérieur où il faudra prendre plus de points. 31, ce n'est jamais assez. C'est un parcours moyen. » Cette sensation d'inachevé, Landrin la partage : « Sur certains matchs, on aurait pu faire mieux. A Saint-Etienne (0-3) ou à Marseille (0-1), notamment, où on aurait pu faire nul. Mais je n'ai pas l'impression qu'on soit plus forts qu'il y a deux mois. La première place est pour Lyon, mais derrière, il faudra se battre jusqu'à la dernière journée. » Pour sa première saison à Paris, Rozehnal ne se plaint pas : « Un point derrière le deuxième, c'est une bonne position. On fait du bon boulot, mais pour finir sur le podium, il ne faudra pas reproduire certaines mauvaises prestations. » Avant de monter dans sa voiture, Pauleta ose une dernière remarque hasardeuse : « Cela fait dix ans que le PSG n'est pas aussi bien classé à la trêve. » Le goleador portugais a la mémoire courte. Il y a deux ans, à mi-parcours, le club de la capitale version Halilhodzic avait viré en troisième position avant de grimper finalement sur la deuxième marche du podium. Pour l'instant, Paris n'y est pas encore.


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Affaire Halilhodzic : jugement aujourd'hui

LE CONSEIL des prud'hommes de Saint-Germain-en-Laye rendra sa décision aujourd'hui dans l'affaire opposant Vahid Halilhodzic au PSG. L'ex-entraîneur parisien, qui a gagné hier à Istanbul contre Besiktas (1-0) avec son club de Trabzonspor, réclame 9 millions d'euros à son ancien employeur pour licenciement abusif. Halilhodzic, qui a des rendez-vous dans la capitale turque, ne devrait pas être présent pour la décision et vraisemblablement représenté par son avocat, M e Jean-Jacques Bertrand.
Pour espérer toucher cet argent, le conseil d'Halilhodzic a tenté d'établir que son client avait été remplacé par Laurent Fournier avant d'être officiellement limogé et qu'il s'agit d'une « rupture de contrat unilatérale, abusive et prématurée ». La somme réclamée par l'ancien buteur du FC Nantes dans les années 1980 correspond à la totalité des salaires que devait percevoir Halilhodzic jusqu'au terme de son contrat, le 30 juin 2007. Sont aussi comptabilisés dans les 9 M€ une indemnité d'ancienneté, une autre pour préjudice moral, une pour réparation de ce préjudice et enfin une dernière pour perte de chance.

Une belle revanche sur le club s'il obtient tout ou partie des 9 M€ escomptés

Un tel montant peut apparaître astronomique, voire complètement surréaliste, mais le PSG n'est pas certain de son bon droit dans ce dossier. En effet, la nouvelle direction a déjà budgétisé cette somme dans les comptes 2004-2005, contribuant encore un peu plus à creuser le déficit du club lors du dernier exercice. Le technicien franco-bosniaque avait été remercié deux jours après un revers contre Lens (2-0) en février dernier. Ce n'est officiellement que trois semaines plus tard qu'il a reçu sa lettre de licenciement pour faute grave. Dans le document envoyé à Halilhodzic, le PSG lui reprochait en autres « des déclarations dans la presse nuisant à l'image du club », « l'échec de sa politique sportive », ou encore « des propos pouvant porter atteinte à la réputation de Canal + ». L'avocate du PSG, M e Chantal Giraud-Van Gaver, dans sa plaidoirie lors de l'audience du 19 septembre, semble ne pas avoir convaincu les juges du conseil des prud'hommes de la sous-préfecture des Yvelines, surtout lorsqu'elle affirma qu'il était « un entraîneur sans succès ». La décision est attendue aujourd'hui. Halilhodzic pourrait prendre une très conséquente revanche sur le PSG s'il obtient tout ou partie des 9 M€ escomptés.