Revue de Presse

Vendredi 6 Janvier

Le Parisien

« Un discours simple, prenant, passionné »
JÉRÔME ALONZO, gardien de but du PSG


SELON toute vraisemblance, il gardera le but du PSG demain en Coupe de France. Hier, après une séance glaciale sous la neige, Jérôme Alonzo a accepté de revenir sur l'actualité chaude du club.

Quel était votre état d'esprit lorsque vous avez soutenu publiquement Laurent Fournier ?
J'estime faire partie des gens qui ont le droit de pousser un coup de gueule de temps en temps. Je savais très bien que ça n'allait pas changer grand-chose mais je l'ai fait avec un très grand respect du président, sans que mes mots ne dépassent ma pensée. D'ailleurs, Guy Lacombe l'a bien compris.

Quelles différences relevez-vous entre Fournier et Lacombe ?
Leurs méthodes ne sont pas les mêmes. Comme je l'avais déjà dit à l'arrivée de Lolo (Fournier) : en général quand on change, ce n'est pas pour faire la même chose sinon ça n'a pas d'intérêt. On sait tous que Guy Lacombe est un féru de tactique. Moi qui suis catastrophique à ce niveau-là, je replonge dedans avec plaisir. Et puis, quand Lacombe parle, c'est un peu la génération de mon père (NDLR : Pierre) : celle de formateurs passionnés qui s'adressent avec le même enthousiasme à un gars de 33 ans qu'à un de 20.

Qu'attendez-vous de Lacombe ?
Je me rappelle comment Sochaux jouait à son époque : c'était une horreur. Tu avais l'impression d'avoir la balle et à la fin tu te faisais tout le temps avoir ! Avec un meilleur effectif, ça peut donner du très bon boulot. Surtout si nous effectuons un pas les uns vers les autres. Cela a commencé déjà hier (mercredi) . Le discours d'avant-match était simple, prenant, passionné. On a bien aimé.

Ce changement était-il nécessaire ?
Je n'ai pas à juger ça. Je n'ai pas à dire si c'est mieux ou moins bien. C'est différent. Juste différent. Que ça nous plaise ou non, il fait ses séances et essaie d'apporter une touche Lacombe à son jeu. Mais c'est normal, on l'a fait venir pour ça !

Après le succès contre Sochaux, peut-on parler d'un nouveau départ pour Paris ?
Il faut être super prudent. Quand un nouvel entraîneur arrive, tout le monde vient à l'entraînement avec les crocs. Ça met des pains, ça tacle... Si nous pouvons surfer sur cet état d'esprit pour terminer le mois de janvier à la deuxième ou troisième place, ce sera très bien. Après, nous ferons corps comme jamais.

D'un point de vue personnel, comment abordez-vous votre rentrée en Coupe de France ?
J'ai 33 ans alors toutes les miettes à prendre, je les prends ! J'ai envie de bouffer ce qu'il me reste à bouffer, même un match de coupe contre une Division d'Honneur. Aujourd'hui, je suis un homme heureux, je suis bien à Paris. Pourquoi ne pas y finir ma carrière ?


-------------------------------------------------------------------------------------



Lacombe sait où il va

Le succès face à Sochaux mercredi soir donne carte blanche au nouvel entraîneur parisien pour appliquer ses méthodes. Les changements les plus importants restent à venir.

«JE N'AI PAS suffisamment étudié le PSG avant d'arriver pour dire s'il y a du changement. » Au lendemain de la victoire sur Sochaux (3-1), Guy Lacombe reste volontairement prudent. Il sait que ce succès offre à son équipe du « répit », du « temps » et de « l'enthousiasme ».
Les premiers effets de son travail sont pourtant déjà visibles. Mais d'autres suivront, peut-être plus importants encore. « On a fait des bonnes choses avec Fournier, aujourd'hui, on est tous derrière Lacombe. Il faut avancer et ne plus regarder derrière. »

* « Le coach nous dit de créer »

Le discours de Lacombe fait souffler un vent nouveau. Fabrice Pancrate témoigne : « Le coach nous laisse libres et nous dit de créer, d'inventer, de nous faire plaisir, de ne pas calculer et d'aller à fond. Du coup, tu te lâches. On aurait pu avoir cette démarche individuellement, mais c'est bien que ça vienne de l'entraîneur, c'est comme un regain de confiance. Tu prends conscience de tes qualités personnelles. » Christophe Landrin va plus loin dans l'analyse. « Le but du changement était d'apporter un nouvel état d'esprit, explique l'ancien Lillois. Il fallait une prise de conscience et rendre les joueurs responsables. Avoir rapidement repris l'avantage au score contre Sochaux est peut-être le signe d'un nouvel état d'esprit. »

* Redéfinir les rôles

Avec Lacombe, le contenu des séances d'entraînement s'est densifié. Guy Lacombe est pointilleux et exigeant. Avec précision, il aime expliquer aux joueurs ce qu'il attend d'eux, décortiquant placements et déplacements. Fournier faisait travailler l'équipe dans son ensemble, Lacombe préfère souvent dissocier défenseurs et attaquants, histoire de redéfinir les rôles à la base. « Laurent Fournier était plus axé sur le jeu, constate Landrin. Avec Guy Lacombe, il y a aussi du jeu, mais nous travaillons par postes. » S'il se félicite des « actions bien menées et des jolis buts inscrits contre Sochaux », Lacombe a aussi noté plusieurs points à réviser, à commencer par des appels et des transmissions parfois approximatifs.

* Relancer la concurrence

Hormis Pancrate, qu'il a lancé à Guingamp, Lacombe ne connaît aucun joueur parisien. Il n'a donc pas d'a priori. Chacun doit faire ses preuves à l'entraînement et personne n'est sur un piédestal. Pour son premier match, Lacombe a privilégié l'expérience, meilleur gage selon lui pour retrouver confiance. Mais cela ne veut pas dire que les plus jeunes n'auront pas leur chance. Une bonne concurrence est souvent le meilleur moyen d'élever le niveau d'une équipe. Or, cette concurrence n'a pas toujours été saine sous l'ère Fournier, ce qui a provoqué quelques discordes au sein du groupe.


-------------------------------------------------------------------------------------


Et voici la face cachée de la L 1


VOUS PENSIEZ peut-être avoir fait le tour de la Ligue 1 de football. Vous vous trompiez. Canal + diffuse dimanche soir à 20 h 55 « Jour de Ligue 1 », un documentaire de 90 minutes qui porte un regard inédit sur le Championnat de France.
Signé Vincent Alix et Patricia Hervé, ce film est produit par Stéphane Meunier, l'homme qui avait raconté de l'intérieur la victoire de l'équipe de France lors du Mondial 1998. Suite au succès rencontré par « les Yeux dans les Bleus », tous les événements sportifs - ou presque - ont eu droit à leur reportage en coulisses, tant et si bien que le genre semblait éculé. En multipliant les points de vue et en s'appuyant sur une ribambelle de personnages hauts en couleur, « Jour de Ligue 1 » plonge le téléspectateur dans un monde plein de surprises.

« A table, ils sont toujours bons »

« Jour de Ligue 1 » est le récit de la 18 e levée du championnat, qui s'est déroulée les 10 et 11 décembre dernier. Il s'agissait d'une journée de L 1 presque ordinaire dont les affiches étaient des derbys, Saint-Etienne - Lyon et Lille - Lens. Pour ce choc entre équipes du Nord, Yohan Demont, joueur du RC Lens, est sur son trente et un. Le défenseur ne semble pas des plus à l'aise en costume. « La dernière fois que je l'ai mis, c'était pour mon mariage », plaisante-t-il. Dans le même temps à Lille, Anne-Sophie Roquette, speakerine du Losc, prépare ses fiches pour le stade. Avec soin, elle tape sur son clavier d'ordinateur les noms des supporters dont il faut signaler l'anniversaire. Les Boulogne Boys, un groupe de supporters du PSG qui fête ses 20 ans, mettent en place leur banderole dans le Parc des Princes encore vide. Plus tard, on retrouve des acteurs connus du monde du football là où on ne les attend pas. Chez le coiffeur, Jean-Michel Aulas, le président de Lyon, évoque les problèmes qui touchent l'aile gauche de son équipe, Edouard Cissé, un blessé du PSG, raconte sa première rencontre avec le Brésilien Rai, et Frédéric Hantz, l'entraîneur du Mans, confisque les téléphones portables de ses joueurs. « Tout se passe bien ? » demande-t-on à Jean-Michel Moutier, responsable du secteur professionnel du PSG, qui vient de quitter son équipe à l'heure du déjeuner. « Oui, oui ! A table, ils sont toujours bons », répond Moutier, sarcastique. A l'heure du match, les passions se libèrent totalement et l'on bascule parfois dans la déraison. Les supporters bruyants et bariolés ne sont pas les seuls visés ici. L'actrice Emilie Dequenne ne tient pas en place en tribune présidentielle du Stade-Vélodrome. « Vous nous manquez », lâche le plus sérieusement du monde Nicolas Sarkozy à Edouard Cissé. On imaginait le ministre de l'Intérieur moins sensible que cela aux problèmes d'adducteurs d'un modeste milieu de terrain ! La facilité avec laquelle Jean-Claude Plessis, le truculent président de Sochaux, choisit la miss qui portera les couleurs de son club, est, elle, totalement déconcertante. Les interventions de deux stars du ballon rond constituent paradoxalement les seules fausses notes de ce documentaire rythmé par un montage habile et une musique agréable. Les interventions de Zidane et de Drogba n'apportent rien à « Jour de Ligue 1 » qui, pour le reste, est une formidable illustration de la puissance populaire du football.[/b]

Samedi 7 Janvier

Le Parisien

Un minimum de sérieux suffira

VERMELLES, 4 487 habitants, petite commune du Pas-de-Calais, à mi-chemin entre Béthune et Lens, va vivre l'une des journées les plus glorieuses de son histoire. Son équipe de football affronte, aujourd'hui, le PSG et près de 15 000 personnes sont attendues au stade Bollaert pour la soutenir. Cette rencontre résume le charme de la Coupe de France, vieille dame parfois déconsidérée par le monde professionnel, mais au charme intact.
Vermelles - PSG, c'est Monsieur Tout-le-Monde opposé, pendant 90 min, à Pauleta et Dhorasoo. La rencontre de deux univers que le temps et l'argent ne cessent d'éloigner. Modeste équipe de Division d'Honneur, Vermelles fonctionne avec un budget de 120 000 € annuel, soit exactement la moitié du salaire mensuel de Mario Yepes... L'US Vermelles, c'est aussi 400 licenciés répartis dans 17 équipes. Le PSG compte 817 joueurs et 41 équipes.

« Assumer notre rang »

Voilà pour les présentations. Pour le reste, il ne faut attendre aucun suspense. Paris va se qualifier et Vermelles cherchera à « ne pas être ridicule », comme le dit son capitaine, Sébastien Hotte. « Prendre une valise devant le public de Bollaert serait déshonorant, ajoute-t-il. On va essayer de repousser le plus possible l'ouverture du score. » Si les matchs de Coupe peuvent parfois se transformer en piège pour les professionnels, c'est souvent à cause du terrain. Or, les larges dimensions de la pelouse de Bollaert représentent un inconvénient considérable pour les amateurs, peu habitués à parcourir de longues distances. « Ça ne ressemble pas à un match traquenard », résume Christophe Landrin. Après l'élimination en Coupe de la Ligue à Toulouse (2-0), la Coupe de France est un objectif sérieux pour le PSG. « Tout ce qui nous est proposé est un objectif, estime Guy Lacombe, toutefois méfiant. Il ne faut pas se poser de questions et assumer notre rang. J'ai été amateur et je sais ce que c'est de rencontrer des professionnels. » Ce 32 e de finale va lui permettre de peaufiner son travail de remise à niveau de l'équipe et, à deux ou trois exceptions près, il devrait reconduire l'équipe victorieuse de Sochaux. « On n'élimine pas Créteil par hasard, explique-t-il. La première des choses est de respecter l'adversaire, et moi, je le respecterai à travers ma composition d'équipe. » Pour prouver à tous les joueurs que la concurrence est réelle et ouverte, Lacombe a intégré les jeunes Franck Dja Djedje et Ahmed Kantari au groupe de dix-huit joueurs, parti à Lens en bus hier soir. Edouard Cissé, en déficit de temps de jeu après un mois d'inactivité, et Rudy Haddad sont restés à Paris et joueront ce matin, en amical, avec la CFA contre Ivry. Des choix que Lacombe explique ainsi : « Des joueurs peuvent se révéler, d'autres se relâcher. Kantari et Dja Djedje ont un très bon état d'esprit, on peut les récompenser. Et parfois, avec ce genre de récompense, on peut avoir de très bonnes surprises. »


-------------------------------------------------------------------------------------


Vermelles rêve éveillé
Vermelles (Pas-de-Calais) DE NOTRE CORRESPONDANT


UN VÉRITABLE conte de fées. A Vermelles, petite commune du Pas-de-Calais, le sujet de conversation de ce début d'année s'impose à l'évidence. « On a fêté le Nouvel An samedi passé.
Mais à Vermelles, le réveillon, c'est ce samedi à Bollaert face au PSG », jubile Hervé Dealet, le président de l'USV, chauffagiste de son état. L'ironie à fleur de répartie, Sébastien Hotte, le portier nordiste, bourreau de Créteil au tour précédent (0-0, victoire aux tirs au but), essaie par tous les moyens d'évacuer la pression. Ce directeur d'un magasin de sport avoue toutefois « être déconnecté de la réalité » depuis le tirage au sort. « Beaucoup de gens m'interpellent et me donnent l'impression que je ne vais plus jamais prendre de but, poursuit-il. Je ne suis pas invincible. On est sur un nuage en ce moment avec plein de petits trucs inhabituels comme le fait d'avoir un kiné par exemple. » La venue du PSG ce soir est le plus grand moment de l'histoire de ce club, dixième actuellement de la Division d'Honneur et qui n'a pour ambition que de se maintenir à ce niveau. « On était déjà allés en 32 e s de finale en 1998 sans tirer une grande équipe. Quitte à se faire sortir, autant que ce soit par une Ligue 1. »

« Volonté et courage »

Jean-Pierre Houilliez ne rêve pas mais savoure ces instants de bonheur avant probablement de retrouver le quotidien d'une simple équipe amateur. L'entraîneur vermellois, en place depuis 1988, avoue avoir du mal « à trouver le sommeil ». Surtout depuis mercredi soir où il a assisté au Parc à la victoire des Parisiens devant Sochaux. « Ça fait peur, reconnaît-il. Le PSG, c'est une montagne. On sait où on met les pieds. On va jouer devant 15 000 spectateurs à Bollaert au lieu de 80 en championnat. » Alors ce soir, les Vermellois n'auront « que la volonté et le courage », selon Sébastien Hotte, à opposer aux Parisiens. Deux armes qui avaient fait plier Créteil. « Mais contre Paris, ce sera encore plus difficile. Je rêve une seconde toutes les deux heures que Vermelles éliminera le PSG », confie Houilliez « Je n'irai même pas brûler un cierge », surenchérit le portier nordiste. « On va surtout essayer de ne pas être ridicules. Il ne faudra pas respecter Paris. Face à Créteil on pensait prendre une valise et on n'a jamais eu peur lors des contacts. Si on est poussés par le public et que la réussite est avec nous, on ne sent plus le froid ni la douleur des crampes. »


-------------------------------------------------------------------------------------



VERMELLES (DH) - PSG
Aujourd'hui, à 17 h 30, au stade Félix-Bollaert à Lens. Arbitre : M. Cailleux.

Vermelles : Hotte - Bulawiniec, Derache, Andrieux (cap.), Magre - Hayart, Hautefeuille, Berdin, Dealet - Bocquet, Dautriche.

PSG : Alonzo - Mendy, Rozehnal, Yepes, Armand - Pancrate, MBami, Dhorasoo, Rothen - Pauleta (cap), Rodriguez (ou Bueno).